Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 14 Août 2023
Le quotidien de Kogoro Môri est bousculé par l'arrivée de Tôru Amuro, un jeune détective qui s'est déclaré disciple de "Môri l'endormi". Sa présence tombe à pic, puisque Kogoro doit recevoir une cliente, mais celle-ci semble introuvable. Faisant tourner en rond le petit groupe, elle est finalement retrouvée dans la plus étonnante situation possible...
Bien qu'encré dans sa routine, Détective Conan s'est récemment enrichi de plusieurs nouveaux personnages, dont certains promettaient de nourrir les intrigues romantiques ou principales du manga. En ce qui concerne Amuro, sa présence apporte une certaine fraîcheur, bien que son rôle soit encore nébuleux... chose que vient totalement corriger la première longue enquête de ce soixante-seizième volume.
Si Gosho Aoyama semble planter une affaire classique à première vue, l'auteur nous prend par surprise par l'évolution de celle-ci, et l'ampleur de son climax. À ce titre, difficile de prévoir toute la finalité de l'investigation, même s'il est aisé d'établir un petit lien entre deux événements évoqués. Mais ici, le mangaka ne nous invite pas à jouer les Sherlock Holmes. À la place, il préfère nous captiver par la progression de l'enquête, et faire du climax un véritable leitmotiv pour la partie scénaristique en cours, l'arc Bourbon. Jusque là, le nouveau membre introduit de l'Organisation se résumait à un pseudonyme, et voilà que son visage est présenté... parmi trois possibles. Vraie démonstration de narration, l'affaire n'a besoin que d'une planche pour capter tout notre intérêt, et nous promettre que Détective Conan entre dans une nouvelle phase grandement sérieuse, après plusieurs opus de flottement.
Notre attention est au plus haut, mais il faudra de nouveau s'armer de patience pour découvrir ce que l'auteur a en tête. En attendant, la deuxième partie du tome a pour mérite un mystère assez original, loin de la simple tentative de meurtre, malgré son message final assez bancal.
On se réconforte alors sur la dernière phase de l'ouvrage, l'ouverture d'une nouvelle affaire qui met au premier plan la romance entre Takagi et Sato... mais pas que. Depuis longtemps maintenant, le corps policier dépeint dans la série a une vraie importance, et on apprécie que Gosho Aoyama creuse cette dimension à chaque fois un peu plus, que ce soit par de nombreuses romances, par les rapports entre inspecteurs qui évoluent, ou tout simplement par ce qu'on nous révèle de leurs passés. Ici, en plus d'une enquête aux enjeux importants et une investigation aussi brillante que par ses mystères que haletante par son suspense, c'est une nouvelle facette de la vie de Takagi qu'on s'apprête à découvrir. Et parce que le tome s'achève sur la plus haute note de sensationnel de l'enquête, mieux vaut avoir le volume 77 sous la main quand on se lance dans cette lecture !
Alors, il semblerait que l'on soit sur une véritable relancée du manga, que ce soit par un auteur qui renouvelle sans cesse les différentes affaires ou l'importance (et le charisme) des nouveaux personnages que sont Masumi Sera, Subaru Okiya et Tôru Amuro. L'un d'entre eux est Bourbon, tandis que le défunt (mais peut-être pas tant que ça) Shuichi Akai pourrait être lié à cet ensemble. Bref, le manga est reparti pour une phase passionnante !