Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 03 Octobre 2022
Missionné par un suspect en cavale dans une affaire de meurtre qui remonte à 11 ans, Kogoro se rend vers une auberge isolée, bien évidemment accompagné par Ran et Conan. A proximité, le trio croisent la route d'individus connectés au décès d'un petit garçon, survenu plus d'une décennie plus tôt. L'affaire a-t-elle un lien avec la missive reçue par Kogoro ? La situation n'est-elle pas sur le point de dégénérer vers un drame plus intense encore ?
A l'approche de la soixante-dizaine de volumes, Gosho Aoyama nous offre un tome assez classique, constitué de trois affaires individuelles complète et du début d'une quatrième. Motivé à nous faire voyager, l'auteur nous invite d'abord en rase campagne où notre détective s'apprête à faire la lumière sur un meurtre connecté à la tragique disparition d'un petit garçon, onze ans plus tôt. En deuxième affaire, on reste dans ce dépaysement pour le lecteur francophone, avec cette fois une visite en onsen où le drame viendra du côté de l'équipe de tournage d'une saga de cinéma culte. Deux sortes de voyages, et deux énigmes à résoudre pour Conan, donc.
Linéaires et classiques, les deux affaires n'ont pas pour autre volonté que de proposer leurs lots de casse-tête à résoudre, chacune abordant sa petite idée de fond. D'un côté, la mysticisme du folklore japonais avec les entités des kappa, et de l'autre le milieu culturel du cinéma et ses situations humaines complexes qu'il peut engendrer. Tout transpire donc le Détective Conan classique, ce qui n'empêche pas l'ensemble de se révéler prenant pour quiconque ne rechignerait pas devant les épisodes conventionnels de l'œuvre, après soixante-huit opus.
Et parce que l'auteur aime souvent traiter la direction sentimentale de son récit, la troisième enquête joue sur le concept du White Day, journée du 14 mars typiquement nippone durant laquelle les garçons ayant reçu des chocolats de Saint-Valentin doivent rendre la pareil à celles qui leur ont offert des présents. A partir de là, entre petits drames entre personnages et meurtre sur fond de romance passionnée, Gosho Aoyama a tout le loisir pour développer une affaire. Dans le cas présent, c'est le patron d'une grande société de chocolat qui est la victime. Le coupable est d'office connu, l'auteur utilisant alors l'un de ses schémas classiques, celui de trouver le procédé astucieux du criminel plutôt que deviner le modus operandi et son identité.
L'affaire en elle-même, bien que simple, est réussie par tous ces mélanges. Au-delà de l'enquête, on aime surtout les interactions entre personnages, surtout quand leurs sentiments sont mis à rude épreuve. Si de grandes avancées entre Ran et Shinichi il n'y a pas encore, revoir leurs sentiments respectifs être mis en avant fait toujours son effet.
Enfin, une nouvelle affaire plutôt singulière s'ouvre en fin de volume, et ne s'achèvera que dans le suivant. Conan, Ai et les Detective Boys se voient perdus dans une maison abritant un coupable. Pleine de mystère, avec sa petite ambiance horrifique, le début d'enquête est des plus réussis, amenant une originalité qui est finalement rare quand les petits camarades de Conan sont concernés. Et rien que pour ça, l'attente du tome 70 se fera avec curiosité.