Désir d'obéir - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 31 Décembre 2019

Officiant depuis environ dix ans dans les milieux amateur et professionnel du hentai en ne s'en étant jamais écarté jusqu'à présent, Doumou est un auteur qui a su se tailler une bonne petite réputation au fil de quelques recueils dont le plus connu reste peut-être son tout premier, Itadaki! Seeki, adapté en anime au Japon mais toujours inédit en France. En cette fin d'année 2019, les éditions NihoNiba nous proposent de découvrir pour la première fois ce mangaka en langue française avec un recueil paru au Japon en 2015, son tout premier pour le compte de l'éditeur japonais Wanimagazine: Iinari Akume, renommé chez nous Désir d'obéir.

Au programme de ce tome de 210 pages, 11 histoires courtes faisant toutes 18-20 pages, et dont on comprend assez vite le choix du titre français puisque la plupart de ces petits récits jouent sur de légers rapports de domination ou de soumission, que ce soit vis-à-vis du partenaire ou tout simplement du sexe en lui-même. Un jeune homme effectuant des petits jeux de domination avec sa copine qui aime ça, un autre qui profite "gentiment" du fait que la fille qui lui plaît soit souvent trop alcoolisée, un couple qui finit toujours pas mettre fin à ses incessantes disputes à travers des moments torrides intenses (peut-être font-ils exprès de se disputer pour en arriver là ?), une nymphomane ne pouvant s'empêcher de se jeter bien malgré lui sur un camarade de classe qu'elle prend pour un tombeur alors qu'il est pur et toujours puceau, un garçon qui pensait pouvoir profiter gentiment de son adorable et entreprenante petite amie mais qui se retrouve dans un étrange triangle sitôt que son alcoolique de cousine participe à la fête, une femme si naturellement attirante qu'elle attire systématiquement tous les hommes à elle...

Tels sont quelques-uns des récits qui sont proposés ici, des récits où l'auteur a plutôt le mérite de varier les situations voire les ambiances (plusieurs ayant une part humoristique assez plaisante, entre autres choses), mais surtout les rapport entre les personnages, entre domination masculine, domination féminine... Bien sûr, de par la brièveté des récits, malheureusement l'auteur n'a pas toujours l'occasion de bien peaufiner ses contextes, si bien que certaines histoires sont moins immersives que d'autres (plus particulièrement dans la première partie du recueil), mais la plupart du temps il s'en sort suffisamment bien, et il y a par exemple de quoi trouver rigolo ce couple qui se dispute systématiquement pour se rabibocher dans le sexe, ou trouver charmante cette femme attirant à elle tous les hommes. Surtout, Doumou parvient à ponctuer tout ceci de points de vue assez différents: certains récits sont plus du point de vue masculin, d'autres du point de vue féminin, d'autres encore un peu des deux... pour un résultat montrant là aussi une certaine variété.

Reste alors le dessin de l'artiste qui, lui, est un peu moins varié, et dont le style plaira ou non selon les goûts, comme toujours dans ce type de lecture. En dehors de la toute mignonne petite amie du héros dans l'histoire "Triangle alcoolisé" qui a des formes normales, toutes les demoiselles ont des silhouettes très généreuses, des dimensions assez similaires, où malheureusement les différences de look vestimentaire ou de coiffure ne suffisent pas toujours à toutes leur offrir une unicité, les visages et expressions de plaisir restant souvent trop similaires. Néanmoins, même si le découpage n'est pas toujours hyper limpides, Doumou cherche à apporter des angles de vue assez variés, et des moments de sexe où l'on peut ressentir des choses assez différentes, certaines étant un peu plus sauvages, d'autres un brin plus intimes...

On se retrouve alors avec un recueil un peu inégal, mais pas du tout déplaisant à parcourir, d'autant plus si l'on est sensibles aux formes généreuses telles que Doumou se plaît à les dessiner. Du côté de l'édition, la traduction du Studio Charon souffre un peu par moments de dialogues un peu répétitifs ou peu naturels, mais l'ensemble reste correct. Les 8 premières pages en couleur sont évidemment un plus très appréciable, et le papier ainsi que l'impression sont de bonne facture.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.75 20
Note de la rédaction