Densha otoko - L'homme du train Vol.3 : Critiques

Hermès part pour un voyage en Angleterre, laissant à Densha quelques jours pour préparer le « round final », cette journée au cours de laquelle il déclarera ses sentiments à sa bien-aimée. Jusque-là, notre ancien otaku a bien le temps de se questionner sur ses sentiments et de faire le point sur sa vie. C’est un Densha nouveau qui naît grâce au précieux soutien des internautes, et le voilà prêt pour le jour décisif !

Après seulement trois tomes, Densha Otoko tire sa révérence. Cela paraît trop peu : la série a tant de qualités qu’on aurait volontiers signé pour un ou deux volets supplémentaires, sans compter que la cadence du récit aurait largement permis de grignoter quelques chapitres de plus pour étendre l’intrigue.

Pour autant, la fin de Densha Otoko, similaire au récit d’origine, est juste, prenante et touchante. La conclusion de la série, allant de la déclaration amoureuse jusqu’aux événements qui en découlent, occupe une très grande part de ce volume construit autour de bon nombre de grandes illustrations, rendant la lecture dynamique et rapide. Elle permet néanmoins d’appuyer l’émotion qui ressort de cette grande séquence qui allié suspense et joie de l’amour, un choix de narration logique puisque l’idée de la première relation est omniprésente, il s’avère donc logique que les sentiments soient dépeints de la manière la plus pure et la plus sincère qui soient.

La communauté qui entoure Densha trouve alors un rôle plus appuyé dans cet ultime volet puisque la mise en scène permet de les intégrer à chacun des grands moments de cette « confrontation finale », une place appropriée pour ceux qui ont accompagné notre héros et évolué à ses côtés, sorte de reflet du lecteur qui découvre les avancées sentimentales du protagoniste au même rythme que cette communauté et qui peut se forger ses propres opinions aux mêmes instants.

De ce volume se dégage aussi un message, une sorte de poème sur le passage à l’âge adulte, ici caractérisé par un Densha qui renie totalement (ou presque) ses hobbies d’otaku pour devenir un homme affirmé et se consacrer à celle qu’il aime. Le message est toutefois assez extrême tant il sous-entend que dans l’amour, la place aux univers de l’imaginaire est minime. Notons qu’il est assez délicat de conter un tel message dans… un manga.

Do côté éditorial, Kurokawa nous offre une nouvelle fois quelques annexes pour mieux comprendre l’univers de l’homme du train. Il est cette fois question du projet marketing entourant le récit, toutes les clefs étant maintenant données pour que le lecteur se forge son propre avis : Densha Otoko résulterait de la fiction ou d’un récit réel ? Cette histoire étant assez atypique, ce complément d’information est le bienvenu afin de porter un regard objectif à l’œuvre.

Sur ce dernier opus, Densha Otoko nous livre donc un final riche en émotion, bien menée et aussi intense que larmoyant, concluant avec brio cette histoire sur le premier amour, celui d’un otaku, et peu importe que ce récit résulte de la fiction ou de l’inspiration de faits réels. Au final, voilà une belle histoire qu’on relira régulièrement avec un immense plaisir.