Demon Tune Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Juillet 2020

Dire que Yûki Kodama est un mangaka auquel tiennent les éditions Kurokawa serait un euphémisme. Populaire pour sa série Blood Lad, longue de 17 volumes, il fut ensuite remis en avant via la version manga de Hamatora, courte de 3 petits tomes uniquement. Entre temps, il passa furtivement aux éditions Doki Doki avec le récit Gurren Five.

Fidèle à l'artiste, Kurokawa se penche maintenant sur Demon Tune, l'un des derniers travaux en date de Yûki Kodama, sachant que l'auteur dessine actuellement la version manga de ID:Invaded. Lancé en 2018 dans le Jump SQ des éditions Shûeisha, Demon Tune est une série aujourd'hui terminée en 4 volumes. Un titre court chez Shûeisha... Voilà qui peut laisser craindre un arrêt prématuré, mais il est encore bien trop tôt pour l'affirmer. Jusque là, il y a de quoi se réjouir de retrouver un mangaka qui profite de son petit succès chez nous.

Wizard City est une cité des plus particulières : Personne n'en est banni, mais l'endroit n'est pas des plus accueillant pour autant. Le club Neverland est l'un des endroits les plus malfamés des lieux puisqu'une pègre locale y impose son activité. Fraîchement arrivée à Wizard City, Fran est une petite fée qui fait vite les frais des particularités de la ville. La voilà capturée par la bande œuvrant au Neverland, ces derniers lui imposant un boulot des plus simples : Guérir en boucle un jeune garçon, qui revient grièvement blessé de chacune de ses séances de tortures. Le jeune homme répond au nom de Koyukimaru, et il est en ninja en mission, avec pour but de protéger le très prisé Rouleau du Cataclysme...

Yûki Kodama avait séduit son lectorat avec Blood Lad, série d'action fantastique à l'univers plaisant, et une marque qu'on attribue depuis à l'auteur. Pas étonnant que l'artiste revienne à ses amours avec Demon Tune, titre dont le premier tome nous amène assez vite dans son univers... Formé d'une seule ville pour le lecteur : Wizard City ! Les créatures de fantasy côtoient ainsi une société où des hybrides mi-humains mi-démons sévissent, tandis qu'une pègre et de dangereux criminels sont en activités. Un climat plutôt sympathique pour un titre du genre, sachant que le récit nous mène aux côtés d'un ninja et d'une fée, un cocktail plutôt original pour le coup.

En guise d'amorce, le premier volume de Demon Tune a la tâche de planter tout ce décor mais aussi les personnages, notamment l'intrigant Koyukimaru, un ninja peu bavard mais talentueux, qui écope d'une mission bien précise. Le départ du récit peut alors donner l'impression qu'il prend son temps puisque la situation initiale au sein de la pègre Neverland prend son petit temps, tandis qu'il faut attendre la fin du tome pour voir certains éléments clés être introduits en bonne et due forme, un objectif plus global être fixé, et un croque mitaine être présenté en qualité d'antagoniste.

Ce tome de démarrage est en somme assez classique, et mise essentiellement sur la faculté qu'a l'auteur de rendre son univers vivant et intéressant. On retrouve d'ailleurs pas mal de ses mimiques, graphiques notamment, entre des personnages éxubérant et très stylisés par moments, ou encore des designs si caractéristiques qu'on reconnaît immédiatement la patte de l'artiste. C'est en somme très classique tout en restant sympathique à parcourir d'un bout à l'autre, même si on attendra le second opus pour se faire un avis plus définitif, bien que la série ne totalise que quatre tomes. La fin de Demon Tune sera donc vite arrivée.

Finalement, la plus grande prouesse de ce premier opus est l'introduction de son antagoniste. Outre le fait qu'il soit un monstre de puissance, le Bogeyman est assez effrayant en tant que croque mitaine immortel, le genre d'individus qui semble intouchable et qu'on attend de voir les héros le confronter. Pour un titre du genre, l'astuce est bienvenue, d'autant plus que Yûki Kodama traite la chose efficacement sur certaines séquences.


Côté édition, Kurokawa propose un très bon travail entre une maquette très moderne, un papier fin de qualité, une page couleur en ouverture de titre et une traduction bien vivante signée Xavière Daumarie. Petit regret toutefois : Le format plus petit qu'un Blood Lad, aussi un espace de mangathèque dédié à Yûki Kodama sera désharmonisé.

L'auteur signe alors un départ dynamique pour Demon Tune, ce premier tome s'appréciant sans mal grâce à son énergie et la patte de son auteur. Rien de révolutionnaire sous le soleil, mais un récit qui s'annonce sympathique et efficace, tandis que les fans de l'artiste apprécieront de retrouver son style.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction