Demon Slave Vol.1 - Manga

Demon Slave Vol.1 : Critiques

Mato Seihei no Slave

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Mars 2021

Il y a des années, des portails donnant vers la cité démoniaque Mato sont apparus sur Terre. En ces lieux poussent des fruits capables de donner des capacités puissantes à ceux qui les mangent. Seulement, seuls les êtres féminins sont concernés par cet effet, les hommes restants insensibles aux pouvoirs du fruit. Dans ce contexte, des escadrons anti-démons composés de guerrières sont nés, les femmes possèdent des capacités surnaturelles, et les hommes sont relégués au second plan dans la société.

Lycée, Yûki Wakura doit se résigner à un avenir ordinaire de simple employé, puisque sa condition ne lui permet pas de briller outre mesure. Le cours de son destin change lorsqu'il se retrouve subitement à Mato, et est sauvé des hordes de démons par Kyôka, un membre de l'escadron anti-démons qui a le pouvoir de conférer une grande puissance aux êtres qui se soumettent physiquement à elle. Un don bien étrange qui va donner naissance à un binôme redoutable... mais aux interactions osées puisque Kyôka doit donner à son esclave des contreparties à la hauteur de ses actes de bravoure. Indirectement, Yûki intègre la fine équipe du 7e escadron, composé de caractères aussi variés que retords.

Demon Slave est l'une des histoires actuellement publiées du très prolifique scénariste Takahiro. Déjà à l'oeuvre sur Red Eyes Sword et sa préquelle, Red Eyes Sword Zero, l'auteur écrit aussi l'intrigue de Blue Eyes Sword, séquelle indirecte de sa saga. Le dessin est assuré par Yôhei Takemura, un mangaka aimant les style olé-olé et qui a déjà signé quelques titres auparavant, même si nous le découvrons pour la première fois dans nos contrées.
Lancé en 2019 sur la plateforme Shônen Jump+, sous le titre Mato Seihei no Slave, le titre dénombre actuellement 6 volumes au Japon, le septième opus étant prévu pour le mois d'avril. En ce qui nous concerne, il n'est guère étonnant de voir le manga paraître aux éditions Kurokawa qui aiment entretenir des politiques d'auteur, dès lors que les titres fonctionnent.

L'éditeur, d'ailleurs, dont la promotion du titre vendait un récit pouvant piquer notre curiosité. Présenté comme un shônen donnant le pouvoir aux femmes, on espérait un titre avec des héroïnes fortes, dotées d'une certaine couleur, même si un bref regard sur les couvertures japonaises ne laissaient pas de doute quant à la petite orientation aguicheuse de l’œuvre. La promesse, dans ses meilleurs aspects, n'est malheureusement pas tenu. Par ce premier tome, Demon Slave se présente avant tout comme un titre d'action fait pour émoustiller un lectorat masculin, hétéro et adolescent en jouant sur ses divers fantasmes, plus que proposer une véritable série d'héroïnes fortes.

Et ceci, on le comprend dès lors que la nature totale du pouvoir de Kyôka est dévoilée. L'idée de soumettre le héros à son don partait d'une idée pas déplaisante, mais Takahiro en fait un pur instrument érotique au service du lectorat. La suite ne cessera d'aller dans ce sens, comme si elle répondait à un cahier des charges des fétiches du scénariste, entre soumission totale, jeunes filles bien pourvues, une très jeune fille dans le lot, une scène de bains même... Entre le gratuitement frivole et le mauvais goût, cette amorce de titre développe des aspects aguicheurs variés, mais pas toujours dans le bon sens du terme.

Pourtant, les héroïnes montrent quelques aspects positifs, notamment Kyôka dont le background s'avère séduisant, bien que très classique. Classe et charismatique (quand elle ne devient pas le joujou de désir de Yûki), elle porte globalement bien le récit dans ses phases les plus sérieuses. Et en ce qui concerne l'histoire pure, celle-ci répond à bon nombre de codes déjà vus mais a le mérite de planter quelques mystères. Quelle est l'origine de Mato ? Pour quelle raison les fruits de ce monde n'affecte que les femmes ? Quelles répercussions pour l'intrigante planche finale du tome ? Tant de raisons qui peuvent aisément pousser à la lecture de l'ensemble tant l'intrigue a son lot de mystère, tandis que les premières péripéties s'avèrent bien rythmées et habilement mises en scène par Yôhei Takemura. Si sa patte ne s'éloigne pas des carcans, il a un sens indéniable de l'action effrénée, et propose quelques séquences explosives plaisantes à l’œil.

On aurait donc envie de laisser sa chance à Demon Slave, au moins pour voir quel scénario a en tête Takahiro, bien que le côté écriture scénaristique pure n'étant pas forcément le fort de l'auteur, contrairement à sa manière d'exploiter les relations entre personnages qui donna un très bon résultat dans Red Eyes Sword. Passé le côté très (trop?) aguicheur, pas toujours du meilleur goût et qui trahit les promesses de l'oeuvre et de l'éditeur français, on a là un manga d'action ordinaire mais qui remplit son office, et qui n'est pas à l'abri d'amener un scénario plus étoffé ultérieurement. On essaiera donc de ne pas être mauvaise langue trop vite, et de donner sa chance au manga.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs