Demokratia Vol.4 : Critiques

L’androïde Mai se retrouve à nouveau confronté au désarroi d’une personne en situation sociale relativement critique. Les milliers de participants clandestins au projet Demokratia débattent encore de la manière dont devra agir la robot-humaine. Pendant ce temps là, son créateur et jeune scientifique vit en marge de la société pour ne point être retrouvé par la police… tel un vagabond ; et si un imprévu l’obligeait à revenir sur le devant de la scène ?

La première partie de ce tome, bien que professionnelle, pourra être perçue comme étrange quant à certains aspects. La femme-cyborg faisait la rencontre d’un vieillard vivant dans la plus grande solitude – pour ainsi dire seul – et dont les jours sont comptés : lui qui semble atteint d’une maladie incurable. Après avoir abordé la thématique du chômage au début de la série, l’auteur traitera, à travers ledit personnage agonisant de son mal, la question de la fin de vie et d’une facette du système de santé nippon.

Le lecteur en apprendra davantage quant à ce personnage, son passé, son dur labeur, sa vie bohème, ses regrets et son secret. Sur le fond, tout cela aurait pu être agréable, mais, sur la forme, cette narration ralentie au service de multiples débats – parfois poussifs – entre les membres du projet Demokratia afin de décider des actions de l’androïde, en affaiblira l’intérêt.  Il est parlé beaucoup, abondamment et parfois, bien trop ; pour si peu d’évènements…

Sans doute, il aura été ici touché du doigt les limites du projet Demokratia. Au commencement de la série, il était expliqué un système de réflexion collective permettant d’additionner les intelligences individuelles des participants ; en réalité, et puisque in fine, il s’agira toujours de l’avis d’un seul des votants qui sera choisi, peu importe qu’il ait été sélectionné par des milliers de personnes : cela reste et demeure, quoi qu’il en soit, le propos d’un seul parmi tant d’autres…

La seconde moitié de l’ouvrage relève progressivement la barre,  avec une certaine accélération du rythme et un suspens davantage orienté vers l’action : un participant au projet Demokratia parvient à localiser l’androïde Mai et souhaite dévoiler l’apparence de celle-ci au grand public… Le scientifique Maezawa se voit contraint d’intervenir, a défaut tous ses efforts et sacrifices pourraient devenir poussière.

Une prestation qui pourra paraître d’une empreinte davantage technique qu’artistique en dépit d’un soubresaut final qui fût le bienvenu. En espérant que, lors du prochain et dernier tome, l’auteur se laisse allé à plus de liberté … plus de souffle que diable !