Deep Sea Aquarium Magmell Vol.8 - Actualité manga
Deep Sea Aquarium Magmell Vol.8 - Manga

Deep Sea Aquarium Magmell Vol.8 : Critiques

Magmell Shinkai Suizokukan

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Février 2023

Que ce soit pour aider un père aveugle, en compagnie de sa fille, à ressentir la beauté des abysses au-delà de la vue, ou pour épauler Shizuka qui se questionne sur sa place après avoir été blessée au visage par la toxicité d'une méduse, il se passe toujours quelque chose dans le fascinant univers de l'aquarium abyssal Magmell, autant côté visiteurs que côté employés. Et cela permet à la mangaka Kiyomi Sugishita d'évoquer bien des choses à ses humaines, en tête desquelles ici le besoin de savoir se reposer quand nécessaire, de tirer parti de ses erreurs, de savoir reconnaître ses limites pour mieux plancher sur ses qualités propres. Et là où le père du premier chapitre n'a pas su se reposer à temps côté travail (ce qui ne l'empêche pas de désormais repartir de l'avant), c'est le contraire pour Shizuka, surtout grâce à ses collègues qui l'aident à faire le point.

Néanmoins, une fis les débuts de ce 8e volume passés, c'est encore un autre personnage qui va être au centre de tout le reste du tome: celui qui s'affiche sur la jaquette avec une coupe de cheveux revue et plus en adéquation avec ce qu'il est, à savoir Ryô. Dans le 7e volume, nus avions découvert avec intérêt cet employé temporaire du Magmell, assigné fille à la naissance avec pour prénom originel Suzuka, alors qu'il s'est toujours senti garçon jusqu'à se faire appeler Ryô à l'aquarium, sans pour autant parvenir à affirmer son vrai lui-même à l'extérieur. Ici, l'autrice continue de décortiquer son personnage en présentant son passé, le fait qu'il se sent homme depuis sa plus tendre enfance en ayant été confronté à différents problèmes au fil des années, ses difficultés à avouer cela à sa mère qui fuit le problème ou même à sa meilleure amie Seira pour qui il éprouve des sentiments plus profonds...

"Chaque jour, je m'approche de ce que je ne veux surtout pas devenir."

Ainsi, au fil des années, Ryo/Suzuka n'a pas vraiment eu d'autre choix que de s'enfermer dans un rôle et un genre qui ne lui correspondent pas du tout, a toujours vécu en cachant qui il est vraiment, mais pourra-t-il vraiment être heureux ainsi ? La réponse est évidente, et il risque bien d'en prendre plus que jamais conscience via la place qu'il trouve à l'aquarium, où on ne le juge pas et où chaque être peut vivre à sa façon. Il ne s'agit pas de militantisme prononcé de la part de Sugishita, mais juste d'un constat sur l'importance de cultiver sa différence avec fierté, de ne pas se mentir à soi-même ni mentir aux personnes chères, d'être accepté tel qu'on est. Et on suit alors avec intérêt et attachement l'affirmation de Ryô, jusque dans le rêve d'avenir qui se dessine en lui vis-à-vis du Magmell.

"On ne peut pas choisir comment on naît. Mais c'est à toi de choisir comment vivre."

A chaque étape de ce tome, la mangaka, comme souvent dans sa série, pose un regard d'autant plus profond sur les humains qu'elle les met habilement en parallèle à certains créatures abyssales que l'on découvre toujours avec intérêt: les capacités de l'ostracode géant qui est la créature ramassant le plus de lumière au monde alors qu'elle vit dans les obscures abysses, le siphonophore qui est peut-être la créature la plus longue au monde... Entre la découverte de ces créatures méconnues et les approfondissements humains qui en découlent, on reste toujours aussi séduit par cette tranche de vie si unique et fascinante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs