Deadtube Vol.1 - Actualité manga
Deadtube Vol.1 - Manga

Deadtube Vol.1 : Critiques

Dead Tube

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Novembre 2016

Critique 3

Tomohiro Machiya, 16 ans, est un lycéen a priori comme les autres. Plutôt chétif, il est le cameraman du club d'études cinématographiques de son lycée, et ne se sépare jamais de sa caméra. Un jour pourtant, sa vie va basculer complètement lorsque Mai Mashiro, la plus jolie fille du lycée, vient à sa rencontre, ses charmes joliment mis en valeur par son maillot de bain u club de natation. Tout semble voir des allures d'énième comédie romantique pour adolescents... mais c'est tout autre chose qui attend Machiya. En effet, Mia est venue lui demander de la filmes 24h sur 24 pendant un certain temps. Que ce soit à la piscine, dans la rue, chez elle, ou même dans les toilettes... et dans ses ébats avec son petit ami. Etrange situation, que Machiya exécute sans sourciller... Mais il n'avait certainement pas prévu qu'au moment de passer à l'acte avec son copain, Mai préférerait lui fracasser le crâne à coups de barre en métal !
Le lendemain, ce meurtre que Machiya a vécu de près prend une tournure bizarre : Mai n'est absolument pas inquiété par la police, la télévision affirme que le coupable a été arrêté. Et même si le jeune garçon voulait oublier cette scène horrible, il ne le pourrait pas, car qu'il le veuille ou non, le voici embarqué dans un jeu de vidéos on ne peut plus malsain, ou sexe rimera avec violence.

Quand on commence la lecture de Deadtube, on ne sait quoi en penser. Dans sa promotion de la série, Delcourt/Tonkam nous promet un manga coup de poing sur la perversité des partages de vidéos, à la fois sexy, violent et immoral. Or, au bout de ce premier tome, on attend toujours le soi-disant aspect critique, parce que concrètement nous n'avons droit qu'à un long tome de mise en place assez vide dans son fond, puisque les auteurs nous invitent à suivre simplement de premiers cas de "missions" où Machiya se retrouve à devoir filmer d'abord Mai, puis une camarade de classe semblant destinée à se suicider dans 5 jours. Le lecteur est simplement baladé au fil des pages, sans pouvoir cerner en profondeur ce qui se déroule, car pour l'instant il n'y a aucune explication sur le pourquoi du comment de ces vidéos malsaines. Tout au plus y a-t-il de temps à autre une petite interrogation qui apparaît : quel est ce "jeu" que Mai évoque très brièvement à Machiya sans rien expliquer ? Pourquoi ces meurtres, cette mise en scène ? Comment Mai passe-t-elle entre les mailles de la police ? Pourquoi a-t-elle jeté son dévolu sur Machiya ? Des questions qui malheureusement ne sont évoquées que très succinctement, car cette longue introduction préfère se focaliser sur un tout autre aspect : le racolage.

Indéniablement, le trait de Touta Kitakawa est beau. Classique, mais beau. Mais on ressent beaucoup trop que le bonhomme a longtemps officié dans le hentai (on lui doit d'ailleurs Sex Lover, paru en France chez Taifu Comics), tant la grande majorité des planches cherche à titiller constamment le lecteur via des scènes de fan-service. Cela commence avec Mai qui se pointe en maillot de bain bien moulant au début, pour ne jamais s'arrêter : nichons et plans-culotte à tout-va, demoiselles qui sont quasiment toutes gaulées comme des poupées Barbie (mention spéciale à Saki Mizuno, qui a des obus plus gros que sa tête), angles de vue qui font tout dans le tendancieux (une scène comme celle où Sanagi se fait filmer en train de se déshabiller en est un bon exemple)... On devine pourtant clairement une volonté derrière cet aspect : créer une sorte de mise en abyme, où le lecteur se retrouve voyeur dans une série semblant destinée à critiquer les dérives voyeuristes de certains divertissements. Et l'idée est clairement bonne, pourra interroger certains lecteurs (les autres se contenteront de baver sur tous ces nichons, ou de se sentir atterrés). Mais le problème, c'est que plutôt que de travailler son ambiance via des scènes vraiment marquantes et à l'atmosphère forte, Touta Kitakawa tombe pour l'instant dans son propre piège en étalant et étalant encore la chair de façon souvent très inutile, à l'image d'une scène ridicule où la miss Saki (encore elle) vient étaler ses grosses loches sur le visage de Machiya en tombant.
A cet érotisme excessif, il faut ajouter une violence très brutale à certains moments, et qui là aussi prend le parti de la surenchère, comme quand Mai fracasse la tête de son copain de plusieurs coups de battes. Le gars au crâne à moitié défoncé s'est fait fracasser, mais il arrive encore à bouger un peu pour supplier de l'aide. Ouais ouais. Cette surenchère pas crédible est totalement voulue, et au moins la série a le mérite de ne pas du tout prendre en traître ses lecteurs en amenant très vite cet aspect, mais soyez en bien avertis.

Le principal problème de ce premier tome n'est pourtant peut-être pas là, et vient plutôt de l'image que l'oeuvre dégage pour l'instant concernant la gent féminine, où pour l'instant toutes les filles sont des bombasses en puissance doublées de nymphos en devenir. Dans un hentai, pourquoi pas, ça peut être le but. Mais là, entre tout l'aspect graveleux des visuels, les comportements de puputes de ces miss, une scène de viol brève, mais putassière, Sanagi qui accepte super facilement de se faire filmer 24/24 pendant 5 jours y compris à poil puis qui plus tard fout la main du héros sur son nichon sans raison, et on en passe... ça fait beaucoup. A cela, il faut ajouter certains comportements purement incohérents pour l'instant, par exemple concernant Sanagi qui propose tranquillou de tuer Mai à un moment, ou Saki (oui, encore elle) dans son ensemble... On devine clairement que des explications sur ces comportements arriveront (sûrement dans le tome 2) en même temps que des informations plus précises sur Dead Tube, mais il va falloir qu'elles soient solides tant pour l'instant tout ceci est un peu mal fichu et facile. Ce n'est sans doute pas pour rien que le scénariste Mikoto Yamaguchi, déjà connu en France pour le très bon Scumbag Loser, avoue lui-même dans sa postface que son histoire est un gros bordel.

Au bout de ce premier tome, difficile de dire quoi penser de ce Deadtube, puisque pour l'instant nous n'avons qu'une introduction qui n'apporte quasiment aucune information, qui pose une certaine ambiance, mais qui s'avère également très maladroite dans son fan-service à outrance et dans sa vision de la femme. L'oeuvre fait volontairement dans l'excès, ce qui divisera à coup sûr les lecteurs, mais il y a une certaine part de mystères ainsi qu'un concept qui pourraient ensuite devenir très intéressants, tout comme ils pourraient vite faire sombrer la série s'ils sont mal exploités...

Tonkam/Delcourt a soigné son édition avec un papier plutôt agréable, des premières pages en couleur et une traduction efficace, car bien dans le ton. On notera aussi le logo français retravaillé, de manière à évoquer une plateforme de vidéos bien connue.



Critique 1

Si le manga de type "survival" est particulièrement à la mode ces dernières années, on ne se cachera pas de dire que l'on arrive à un point de saturation : la plupart des éditeurs s'y mettent et c'est ainsi que tout et n'importe quoi sort, du bon comme du mauvais. Ainsi c'est avec un certain oeil avisé que nous nous penchons sur toute sortie du genre désormais, à se demander qu'est-ce qui fait qu'un tel titre de démarque des autres. Et c'est justement cette question que l'on se pose en voyant arriver en librairie Dead Tube, nouveau survival au nom plutôt racoleur à une époque où le site YouTube est particulièrement populaire.

Dead Tube est un titre produit par deux noms déjà plus ou moins connus en France. Au scénario nous retrouvons Mikoto Yamaguchi à qui l'on doit Scumbag Loser et au dessin Touta Kitakawa qui a dessiné le hentaï Sex Lover. Un fait rassurant en soi tant Scumbag Loser fut intéressant au niveau de son histoire; il en est de même pour le dessin du second auteur qui a un trait très agréable même si assez classique dans le genre.

Tomohiro Machiya est un élève de seconde année fréquentant le lycée Gyotoku. Passionné par le cinéma, il fait partie du club d'études cinématographiques et joue sans cesse le caméraman, lui qui adore filmer tout ce qu'il voit. On ne peut pas dire par contre qu'il soit un modèle pour ses camarades : timide à souhait et encore puceau, Tomohiro est encore loin d'espérer rencontrer une fille. Et pourtant, l'improbable va se réaliser quand Mai Mashiro, la fille la plus convoitée du lycée, va lui demander de le filmer 24h/24 pendant deux jours. Il acceptera de faire cette étrange expérience, mais il se rendra compte au terme de ces deux jours qu'il vient d'entrer dans un jeu sanglant et assistera vite à un premier meurtre...

Soyons honnêtes, Dead Tube commence avec moult clichés des mangas. On commence donc bien sûr avec un héros qui n'a rien pour lui hormis sa passion et de bien jolies filles qui vont soudainement avoir un certain attrait pour lui. Le récit commence d'une manière assez étrange avec ce genre de situation improbable où une jeune fille vous demande de la filmer sans s'arrêter, même lorsque celle-ci doit aller au petit coin, prendre son bain ou bien même dormir. Il en est de même avec les personnages : on retrouve le gars qui martyrise ses camarades, la nana à lunettes timide, mais qui a un corps de rêve, la chef du club qui a une grande autorité, etc... Mais cependant,  malgré ces codes déjà utilisés des millions de fois les auteurs arrivent à nous surprendre rapidement avec le premier meurtre du récit et les conséquences de ce dernier.

Tomohiro se voit être sous le joug de Mai et est désormais son assistant dans ses actes barbares. La justification de ses gestes ? Un jeu dénommé Dead Tube. Pour l'instant ce qui est assez étonnant pour le genre, c'est que nous n'avons eu aucune explication exacte sur la nature du jeu ainsi que son but, là où souvent dans les titres du même acabit le concept est énoncé après une vingtaine de pages. Alors si on peut supposer rapidement que l'idée est de faire des vidéos de plus en plus gores à poster sur un site pour gagner de l'argent, on peut se demander à quoi va mener le manga. En effet un tel concept pourrait vite s'essouffler si nous ne voyons qu'une succession de scènes gores, mais il semblerait que les auteurs aient bien plus d'un tour dans leur sac, et ce sont les dernières pages qui nous le prouvent. Un certain twist nous fait comprendre que ce premier volet ne servait qu'à introduire l'univers et que le jeu de Dead Tube va sans aucun doute être de plus en plus malsain. Même si les personnages ne sont pas criards d'originalité, la manière de comment les auteurs les utilisent est plutôt bien faite et ces derniers arrivent même à nous surprendre sur plusieurs scènes.

Ainsi voilà ce qu'il faut retenir de Dead Tube pour l'instant : nous avons là un début assez classique qui introduit l'univers sans trop en dévoiler pour nous accrocher, mais surtout une fin de tome qui chamboule tout et annonce clairement la couleur pour les prochains chapitres. Un titre à suivre avec un certain intérêt, car si c'est là la volonté des auteurs, Dead Tube pourrait apporter sa pierre à l'édifice en devenant assez original.

Comme dit précédemment, le trait de l'auteur se veut d'ailleurs très agréable même si son chara-desgin est très classique. La mise en scène est de qualité, ce qui est important pour un tel genre de récit. Enfin, le travail éditorial sur ce titre s'avère particulièrement soigné, que ce soit à l'intérieur même du livre ou en tant qu'objet.

Sans réellement se démarquer par ses débuts, Dead Tube offre cependant une introduction convenable et l'envie de découvrir quelles seront les nouvelles aventures de Tomohiro est présente.
 
 
 
Critique 2
Lycéen chétif, autrefois martyrisé par les caïds de son établissement, Tomohiro Machiya est caméraman au club d’études cinématographiques de son établissement. Une proposition surprenante de Mai Mashiro, plus belle fille du lycée et membre du club de natation, vient le sortir de sa routine : Tomohiro va devoir la filmer pendant deux journées consécutives, sans s’arrêter. Subjugué au départ, le petit jeu prend un tournant étrange, voire terrifiant, quand entre dans la partie Yamamoto, ancien tortionnaire du héros, et que Mai le… tue après avoir couché avec lui ! Sans le savoir, Tomohiro s’est embarqué dans un jeu macabre où la violence et le sexe sont rois…

Au jour d’aujourd’hui, les mangas centrés sur les jeux de massacres sont omniprésents, une mouvance initiée par des œuvres comme celles de Yoshiki Tonogai ou la saga King’s Game, et qui compte en ses rangs des titres aussi sympathiques que médiocres, la faute à un genre très codifié, ciblant souvent la même tranche d’âge de jeunes adultes, et présentant des thèmes sous-exploités. Delcourt-Tonkam choisit d’enrichir le registre avec Dead Tube, un récit dont le logo indique clairement son sujet, sujet qui a d’ailleurs un fort potentiel en termes de thématiques sérieuses et surtout actuelles. A la direction de l’œuvre, nous retrouvons deux noms connus en France. Mikoto Yamaguchi, le scénariste, était aussi l’auteur du dérangeant Scumbag Loser tandis que Touta Kitakawa, dessinateur, est surtout connu pour Sex Lover, un hentai publié aux éditions Taifu. La collaboration entre les deux mangakas reflète alors ce que cherche à être ce premier tome : un thriller dérangeant où le sexe n’est jamais bien loin.

Ce premier opus est clairement une mise en place de toute l’intrigue. En effet, afin de contextualiser le scénario et les personnages, il nous propose une longue immersion dans le quotidien de Mashiro qui bascule jours après jour, sans véritablement nous expliquer ce qu’est le projet Dead Tube. C’est donc en jouant sur les codes du thriller en amenant pléthore de rebondissements que ce volet premier cherche à créer la surprise chez le lecteur. En termes de récit à sensations, le tout se débrouille très bien d’autant plus que certains rebondissements restent imprévisibles, là où d’autres sont clairement courus d’avance, ce qui apparaît même comme une volonté des auteurs.

Du côté des thématiques fortes, autrement dit cette certaine pornographie omniprésente du gore et du sexe sur les réseaux sociaux, elles ne sont que peu présentes ici, ou alors assez mal illustrées. Par certaines réactions de Tomohiro, un héros caricatural auquel on ne peut pas vraiment s’identifier, la surenchère de la sensation forte dans l’ordinaire collectif est quelque peu dénoncé mais cela reste finalement très mineur, ce volume cherchant surtout à créer un récit à sensations. Une autre vocation de cette introduction est aussi de dénoncer une certaine forme de banalisation du sexe et des agressions en tout genre, un propos louable mais décrédibilisé quand la totalité des personnages féminins sont des stéréotypes de demoiselles à fortes poitrine, ce qui sonne finalement comme un immense prétexte pour les mettre en tenue d’Eve et apporter un côté coquin au récit. On reste toutefois attentif à l’évolution de toute cette intrigue puisque le twist final du tome intègre véritablement le concept du Dead Tube et à ce titre, on attend de lire le second volet pour se faire une idée véritable du potentiel du titre.

Et si on retient de ce premier tome de Dead Tube son côté grivois, c’est aussi grâce au coup de crayon de Touta Kitakawa. L’auteur, qui a déjà officié sur du hentai, est doté d’un style finalement simple, peu mature et plus adapté à un shônen qu’à un seinen, mais qui a de quoi émoustiller lorsqu’il s’agit de représenter des demoiselles. Reste alors des postures et des expressions de visages très statiques chez les personnages, une faiblesse qui donne comme un aveu du mangaka dans sa postface. Mais à ce titre, ce dernier ne peut que progresser, sa marge d’évolution reste ainsi importante et il est essentiel de lui laisser quelques tomes d’adaptation.

Côté édition, Delcourt-Tonkam livre une très bonne copie. La traduction de Fabien Nabhan est sans fausse note, parfois un poil vulgaire mais raccord avec les ambitions du manga, et le tome, lui, bénéficie d’un verni sélectif bien pensé sur sa couverture.

En définitive, Dead Tube n’est vraisemblablement pas une œuvre qu’on peut se permettre de juger sur son premier tome. Ce dernier fait office d’introduction en présentant un récit à sensations afin de déstabiliser le lecteur, laissant de côté ses grands concepts pour plus tard même si on les devine assez bien au court de la lecture. Les thématiques, aussi intéressantes, sont aussi dominées par une volonté de faire dans l’érotisme et le spectacle fort, ainsi la suite sera déterminante pour savoir si le scénariste Mikoto Yamaguchi a de la suite dans les idées. Une série qui ne révolutionne rien pour le moment mais reste à suivre.

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

10 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

11 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs