Dead Mount Death Play Vol.1 - Actualité manga
Dead Mount Death Play Vol.1 - Manga

Dead Mount Death Play Vol.1 : Critiques

Dead Mount Death Play

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Avril 2019

Chronique 2
  
Au vu du titre et de la couverture de ce premier opus on aurait pu penser que Ki-oon allait étoffer son catalogue de slasher / survival horror, genre qu'ils affectionnent particulièrement, mais malgré un aspect sordide et violent on a ici plus le sentiment d'être face à un shonen d'action à grands renforts d'invocations de démons type "Stands"... On a donc une série "entre deux" qui saura justement ravir plusieurs publics.
On doit ce titre à deux auteurs déjà connus en France: Ryohgo Narita au scénario, déjà auteur de Durarara et Shinta Fujimoto au dessins dont on a déjà pu profiter du trait avec le très bon mais sous estimé Red Raven!
Actuellement en cours au Japon avec seulement deux tomes, il est difficile de prédire la durée de vie d'un tel titre mais il possède indubitablement un véritable potentiel.

Dans un monde indéterminé à une époque indéterminée où la magie règne, le "Maître des corps", un nécromancien démoniaque à l'apparence monstrueuse sème la terreur; il est vu comme la pire des menaces pour l'humanité! Un héros se dresse face à lui: "Le Broyeur de fléaux"! Ce dernier œuvrant pour l'église de Geldwood, s'il ne parvient pas à vaincre le démon, c'est toute l'humanité qui sera en péril!
Les deux mages possèdent la même capacité de voir et de contrôler les âmes des défunts! Acculé, le "Maître des corps" lance un dernier sort aux conséquences inattendus...
Un enfant se réveille dans une rue à notre époque en plein quartier de Shinjuku...il ignore où il se trouve et a du mal à comprendre l'étrange dialecte des habitants... Il semblerait que le sort du maître des corps ait projeté une âme dans une autre époque et peut être même un autre monde, dans le corps d'un adolescent du nom de Polka Shinoyama... Mais contre toute attente ce n'est pas l'âme du "Broyeur de fléaux" qui a été projeté mais bel et bien celle du "Maître des corps"!
Ce dernier se révèle bien moins démoniaque qu'on l'imaginait et il va se retrouver en lien avec une organisation criminelle qui semblait en vouloir à la vie de son hôte... Il va alors accepter des contrats...mais pour traquer des criminels et aider des enfants...
Un étrange destin s'est mis en marche et criminelles et policiers vont être impliqués mais pas forcément comme on pourrait le croire!

Attention!! La paragraphe suivant contient des spoils sur les premiers chapitres!

D'entrée de jeu les auteurs décident de brouiller les pistes et ils vont jouer à ça pendant un bon petit moment ne cessant de prendre les lecteurs à contre pieds! A commencer par l'entrée en matière dans un univers de dark fantasy... Mais ça à la limite c'est le point de départ qui va donner son charme à la série, mais même après, on ne saura pas trop à quel saint se vouer pendant un bon moment!
D'abord on comprend que l'un des deux adversaires à été téléporté à notre époque...mais on pense qu'il s'agit du broyeur de fléau... Il est retrouvé par des personnes se montrant amicales...on pense alors qu'il s'agit des héritiers de son groupe religieux...mais en fait pas du tout, ils veulent sa mort! Du coup on pense que ce sont des disciples de démons qui veulent empêcher le retour du broyeur de fléau...toujours pas! La téléportation concernait bien de maître des corps! Suite à cette succession de surprises, le titre peu vraiment commencer, mais même là, une fois ces bases posées, les auteurs vont encore nous prendre à contre pied!
On nous présente des personnages violents et borderline...se sont des policiers, ces mêmes enquêteurs qui vont traquer notre héros et ses nouveaux partenaires...
Ainsi à l'issue de ce premier tome la frontière est encore particulièrement floue entre le bien et le mal, une absence de manichéisme vraiment plaisante!

Mais tout ceci n'est pas la seule force de ce premier tome, puisque, toujours dans une optique de surprendre et de nous prendre à contre pieds, les auteurs vont renverser un genre qu'on retrouve de plus en plus: l'isekai! Ce genre qui consiste à intégrer un personnage du monde réel dans un monde imaginaire (souvent de jeux vidéos, mais pas que...les derniers exemples en date sont Final Fantasy Lost Strangers; Granblue Fantasy ; City Hunter Rebirth; Dragon Ball - Yamcha...). Et bien ici nous assistons à l'inverse, c'est un personnage issu d'un monde fantastique qui va se retrouver perdu dans notre monde et va devoir apprendre ses codes. A ceci près qu'il a conservé ses pouvoirs, bien que tout ne fonctionnera pas totalement comme il le souhaite, comme par exemple le fait qu'il sera incapable de recharger sa magie avec des pierres précieuses tant celles ci sont onéreuses dans notre monde.

A partir de là les auteurs vont poser les bases de leur récit avec une organisation criminelle dans laquelle on trouve l'extravagante Misaki, une tueuse totalement folle, le très secret Takumi qui n'enlève jamais son casque lui permettant de piloter ses drones ou encore Clarissa une patronne aux mœurs des plus légères!
Plus tard interviendra un duo de policiers étonnants et borderlines qui de leur coté tentent de faire plonger Clarissa tout en enquêtant sur des criminelles hors du commun... Ces derniers vont être cités, un d'entre eux, l'étonnant Lemmings va même entrer en scène...on devine que ces tueurs hors normes sont appelés à se confronter à Polka (puisque c'est le nom que le maître des corps décide d’utiliser)
Autant d'éléments qui rendent ce premier opus déjà très riche et particulièrement prometteur, notre curiosité étant titillée sur bien des points.

Avec un tel univers les auteurs avaient l'embarras du choix pour le ton de la série, ils auraient pu privilégier le glauque et le sérieux, mais au contraire c'est clairement l'humour et la légèreté qui vont dominer, sans décrédibiliser les personnages, au contraire. La façon dont nous est présenté Misaki, la rend encore plus dérangeante et inquiétante.
Bien entendu une grande partie de l'humour repose sur le décalage entre les pratiques de nécromancie du maître des corps avec notre monde, car non, chez nous on n'invoque pas des squelettes pour ranger ses affaires!

Si le scénario semble nous réserver bien des surprises et s'annonce complexe, le dessin de Fujimoto n'est pas en reste, on reconnaît le trait de l'auteur habitué à mettre en scène des séquences d'action, il maîtrise son sujet! On peut cependant regretter des arrières plans un peu vides.

Un premier tome qui laisse supposer un gros potentiel même si à l'issue de cette lecture on ne sait pas encore trop quelles directions vont prendre les auteurs...on est donc d'autant plus curieux!
Et bien sur, comme à leur habitude l'édition de Ki-oon est d'excellente qualité avec une très bonne adaptation!
  
  
Chronique 1
  
En cette fin mars, l'action est à l'honneur aux éditions Ki-oon avec l'arrivée de Dead Mount Death Play, une série en cours depuis 2017 dans le magazine Young Gangan des éditions Square Enix, et qui nous vient de deux artistes déjà bien connus en France. Au scénario, on retrouve Ryohgo Narita, bien connu pour avoir écrit les géniaux light novels Baccano! et DuRaRaRa!!. Quant aux dessins, ils sont assurés par Shinta Fujimoto, l'auteur de Red Raven. Notons que Fujimoto, avant même d'attaquer la partie visuelle de Dead Mount Death Play,, était déjà sensible aux histoires excentriques de Narita, puisque entre Red Raven et DMDP il a signé au Japon une courte adaptation manga en 3 tomes de Baccano!.

Ici, tout commence dans un monde aux inspirations dark fantasy, et où le "Maître des corps", un démon nécromancien, est considéré peut-être un peu à tort par les humains comme la pire des menaces, de par le fait qu'il a accumulé une incroyable puissance. L'église de Geldwood ne cesse donc de le traquer, jusqu'au jour où son héros finit par acculer le nécromancien. Alors que l'inévitable affrontement s'engage et que le héros de l'église finit par prendre le dessus, au moment où il va être battu le "Maître des corps" a tout juste le temps d'effectuer un dernier acte... qui va avoir une conséquence pour le moins inattendue !
Quand il se réveille, le démoniaque magicien a la surprise de se retrouver dans le corps d'un jeune garçon humain de 16 ans, apparemment nommé Polka Shinoyama, et dont la gorge vient apparemment d'être tranchée. Se retrouvant finalement contraint de collaborer avec Misaki Sakimiya, une jeune fille en tenue de lycéenne tarée qui est celle ayant égorgé Polka sur ordre de sa patronne, le nécromancien n'est pas au bout de ses surprises, la première d'entre elle étant le fait d'avoir été réincarné dans le corps sans vie de ce garçon, qui plus dans un monde qui lui est totalement inconnu: l'hypercentre de Tokyo, dans notre monde et de nos jours !

DuRaRaRa!! avait sa dullahan perdue au beau milieu du quartier tokyoïte d'Ikebukuro, Dead Mount Death Play a son nécromancien propulsé au beau milieu de Shinjuku: aucun doute, on est bien dans une nouvelle oeuvre frappée de Ryohgo Narita, et on sent très vite que le scénariste va bien s'amuser, ne serait-ce qu'avec sa façon de détourner le genre tellement en vogue de l'isekai: ici, pas d'humain de notre monde se retrouvant projeté dans un monde fantastique et dans un corps non-humain, mais bien un démon d'un monde dark fantasy se retrouve catapulté dans notre monde et dans un corps humain.

Par la suite, on sent assez vite que Narita va remettre en place sa bonne vieille recette faite de personnages un peu (voire beaucoup) extravagants, et ce sont bien eux qui feront tout le sel de ce premier tome. On a en Misaki une adolescente tueuse devenue fêlée suite à son enfance traumatisante, en "Clarissa" une patronne d'organisation bien pourvue et aux multiples casquettes qui prend "Polka" sous son aile car ses pouvoirs de nécromancien pourraient être utiles, en Takumi Kuruya un habile informateur illégal (qui ne vaut tout de même par Izaya de DuRaRaRa!!)... sans oublier l'âme du vrai Polka, toujours là mais se retrouvant transférée dans une peluche de requin ! Et, bien sûr, des adversaires qui se mettent en place: le policier excentrique Tsubaki Iwanome, son subalterne Kozaburo Arase qui possède une sacrée force et semble n'avoir aucune considération pour l'intégrité physique des autres (pas terrible pour un flic), et un mystérieux ennemi à l'allure elle aussi un peu fantastique en Lemmings, un insaisissable tueur sévissant dans le quartier. Une galerie de personnage assez prometteuse, mais qui pour l'instant est essentiellement mise en place, même s'il y a déjà quelques petits coups d'éclat.

Le principal élément en vue dans ce premier tome reste toutefois le "Maître des corps" lui-même, démon nécromancien coincé dans le corps d'un ado perdu dans un monde qui lui est inconnu et dont il a tout à découvrir. A priori pas foncièrement méchant, il aspire surtout à essayer de trouver une vie tranquille dans ce monde, mais tout le monde ne l'entend pas de cette oreille, et puis lui-même a régulièrement des comportements et des paroles que l'on va mettre sur le dos d'un choc des cultures... Utilisant ses pouvoirs de nécromancien pour zombifier Misaki, pour maltraiter à sa manière des ennemis (on n'aimerait clairement pas être à leur place), pour faire apparaître des squelettes, pour transférer l'âme de Polka, pour converser avec des âmes... il risque fort de ne pas passer inaperçu très longtemps ! Alors, trouvera-t-il sa place à Shinjuku ? En attendant de le savoir, tout s'installe plutôt bien, dans une ambiance mêlant souvent l'humour décalé, le malsain et l'excentricité, et il ne reste plus qu'à attendre de voir, par la suite, vers quoi Ryohgo Narita nous emmènera, car malgré l'épaisseur du volume (250 pages sans compter les débuts d'une nouvelle à la fin) les tenants et aboutissants du scénario restent relativement flous. Le principal bémol dans tout ceci reste toutefois l'entrée en matière ultra rapide, qui peut demander un petit temps d'adaptation avant de se plonger avec un certain plaisir dans le récit.

Le dessinateur, lui, livre une copie tout à fait honnête, par instants un peu foutraque mais trouvant assez vite ses marques. Il y a quelques tâtonnements dans l'anatomie de certains personnages (quoique peut-être moins chez les persos féminins, c'est que Fujimoto semble aimer les boobs...) mais on reconnaît assez facilement chacun d'eux, et l'ensemble jouit d'un certain dynamisme ponctué de quelques légères pointes de gore quand il faut. On regrettera peut-être que les décors de Shinjuku ne soient pas plus prégnants.

Avec ce premier tome, on semble donc avoir du Ryohgo Narita en bonne forme, le romancier et scénariste distillant son petit lot d'excentricités et de personnages prometteurs dont il a le secret, pour un résultat qui, espérons-le, pourrait vite se complexifier et s'envoler, à la manière d'un DuRaRaRa!!. L'oeuvre peut décontenancer dans ses premières dizaines de page, mais parvient vite à monter peu à peu en puissance et à révéler un certain charme.

L'édition française est soignée, avec un papier alliant épaisseur et souplesse, une impression de très bonne qualité, et une traduction d'Anne-Sophie Thevenon dans l'ensemble correcte. Les 4 premières pages en couleur constituent également un petit plus sympathique.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs