De nous il ne restera que des cendres Vol.3 : Critiques

Yû a beau prendre ses précautions lors de ses missions, des rumeurs commencent à circuler sur l'existence d'une tueuse redoutable dans le milieu de la pègre, et cela pourrait finir par avoir un impact sur son travail. Mais quand un journaliste à la curiosité débordante, Chihiro Kannami, apparaît devant lui, il finit par décider de l'utiliser dans un but précis: retrouver la trace de l'homme au tatouage floral qui a tué sa soeur. Le journaliste lui fait effectivement part d'une sombre affaire de meurtre d'une jeune femme qui a pour particularité d'avoir eu son annulaire sectionné, ce qui est l'une des marques de fabrique de celui qui a tué la soeur de notre héros...

Assez vite dans ce troisième et déjà avant-dernier volume de la série, le fil conducteur refait donc son apparition dès lors que Yû a une nouvelle piste pour retrouver l'homme tatoué, et cette fois-ci les choses avanceront de façon plus concrète... quitte à même être plutôt rapides tant certaines choses s'enchaînent à vitesse grand V, en semblant presque sortir un peu de nulle part. Cette impression est surtout due au fait qu'Akira Kasugai balance des éléments de background un peu à la va-vite. On pense surtout ici à tout ce qui concerne la Qing Tian Bang, l'organisation dont fait partie Wang, où des conflits d'intérêt finissent rapidement par se montrer par rapport à la quête vengeresse personnelle de notre héros. Mais même si cet aspect n'a pas autant d'impact que prévu puisque l'immersion dans la Qing Tian Bang n'a jamais été très en vue dans les tomes précédents,il a au moins le mérite d'offrir une place plus importante à Wang: que cache-t-il ? Yû peut-il lui faire confiance ? La question de la relation de confiance entre notre héros et son tueur/employeur est assez bien traitée ici, en plus de permettre également aux figures secondaires (Huang, Zimei) d'avoir un tout petit peu plus de présence.

Dans tout ça, Yû doit évidemment continuer d'accomplir quelques missions rapides, mais aussi se frotter à des dangers toujours plus présents, que ceux-ci soient déconnectés de sa quête de vengeance ou aient au contraire un lien étroit avec celle-ci: irruption d'un cinglé bardé d'une ceinture d'explosifs et qu'il va falloir stopper, possibilité que quelqu'un essaie de cacher toute information sur l'homme tatoué, danger qui se met à planer fortement sur le journaliste Chihiro car il met son nez un peu trop partout... le clou du spectacle restant toutefois la découverte de l'identité du fameux homme au tatouage floral.

Le récit reste un peu maladroit: beaucoup de choses vont bien trop vite, la mangaka donne parfois l'impression de partir dans tous les sens et de sous-exploiter certaines choses... et pourtant, il y a quelque chose d'addictif dans cette lecture, plus encore quand Kasugai offre quelques soudains moments brutaux très efficaces au détour d'une page. Il n'en faut pas plus pour donner envie de connaître le fin mot de cette histoire dans le prochain opus.