Darling Vol.1 : Critiques

Après le grand n’importe quoi de « Brother », l’auteur nous revient en France avec un titre au moins aussi percutant, « Darling ». Autant dire que ça va être de la grande littérature, encore. On sent le prétexte stupide juste pour faire du cul, lycéen sur le début qui plus est. Toujours est-il qu’on rencontre Rio, un lycéen modèle qui n’avait jusque-là aucun problème. Il faisait sa petite vie tranquille, attendant, un peu excité, le nouvel élève qui arrive juste. Alors que Rio pensait à une jolie jeune fille, Tomomi Miura, ou Tomo-chan est bien un grand gaillard de dix-sept ans. Autant dire qu’il a le même âge que Rio, malgré la différence de taille et de gabarit. Première erreur liée à la mangaka, la faille immense entre les deux héros supposés être au même niveau. Bref, tout aurait pu continuer à marcher comme avant, si Tomo n’était pas aussi présent dans son quotidien. Il fait ses trucs de pervers sur son passage, mais surtout il ramasse la pochette de Rio qui contient une photo de son professeur préféré. En plus de garder la photo d’un homme sur lui, Rio est très androgyne, même totalement ressemblant à une femme. Il est donc pris pour un gay en deux minutes par Tomo, qui juge immédiatement en voulant, dans un accès de générosité, le guérir. Il compte lui imposer un programme de guérison de l’homosexualité.

Et donc, comment faire ? Eh bien l’emmener à l’hôtel et le caresser en s’attendant à ce qu’il résiste. Sauf qu’évidemment, le corps inexpérimenté de Rio réagit à la stimulation et l jouit aussitôt. Alors il va falloir m’expliquer la logique de Tomo, hétéro profond, qui veut coucher avec un gay pour le guérir d’être homo. Oui oui parfaitement. Merci Yuzuha Ougi pour cette merveilleuse leçon de logique et de médecine. Déjà, c’est foutu pour nous, l’auteur a juste trouvé une idée stupide pour justifier le petit couple de l’histoire, entre deux personnages qui n’ont rien à faire ensemble. Et à partir de là … Eh bien ce n’est qu’une succession stupide de scènes de sexe, plus ou moins articulées par des logiques sans queues ni tête. Le but n’étant que d’atteindre du fan-service, que de faire soi-disant rêver les lecteurs. Que dire de plus ? Honnêtement, rien. Il ne se passe rien, et on navigue entre fantasmes, jalousies et passions d’adolescent. Tomomi est profondément plat, sans relief ni envies, il fait les choses sans raison et puis finalement, tiens, il va recommencer sans raison valable ni motivations personnelles, avant de tomber amoureux de Rio.

Et les graphismes, ce n’est pas mieux. Parce qu’à 17 ans âge égal, Rio et Tomo n’ont pas du tout la même carrure et on dirait un collégien et un adulte. C’est peu probable qu’ils soient aussi différents, et pas que par la taille mais également à cause de la maturité à lire sur leurs visages. Parce qu’aucune réalité n’est conservée dans cet aspect-là du manga. La plupart des planches sont là uniquement pour faire poser les personnages principaux et les mettre en valeur, dans un grand souci de fan service, là encore totalement assumé. Les traits sont toutefois assez maladroits, trop longs la plupart du temps et avec des visages aux nez immenses, aux yeux exagérément en amande et aux mentons trop pointus pour être réalistes. On appréciera toutefois les détails corporels, largement exagérés notamment au niveau des muscles ou de la longueur des membres, quels qu’ils soient, qui rend le trait versant délibérément dans le « trop », ce qui colle finalement bien avec le récit. Quelque chose d’assez sympathique si on le prend au second degré sans trop s’appesantir sur la logique de tout ça ... et si l’on profite de manière graveleuse des scènes purement sexuelles, seul véritable intérêt cette série. Et encore. Elles ne sont même pas belles ou élégantes. Il n’y a aucun relief ni aucun sentiment réel, juste du sexe qui n’a rien de véritablement excitant ou érotique.

NiDNiM