Dans l'ombre de Creamy Vol.5 : Critiques

Après avoir tant cherché à la revoir lors des événements de ses débuts il y a deux ans, c'est finalement presque par hasard que Megumi recroise enfin la route d'Ina Kawai, cette jeune fille qui était devenue son amie mais qui a tant souffert des querelles de jalousie de l'époque au sein de Parthénon Productions. Ina est désormais une simple étudiante comme les autres, et Megumi ne trouve pas quoi lui dire, alors qu'elle pensait avoir tant de choses à lui raconter, à lui confesser... Et contre toute attente, ce sont certaines paroles d'Ina qui risquent bien de "sauver" notre héroïne. Megumi reprend pleinement conscience de ce pour quoi elle s'est engagée dans cette voie à l'origine. Et si elle s'est engagée là-dedans, ce n'est ni pour Shingo, ni pour Parthénon Productions, ni pour rivaliser avec Creamy, mais bel et bien, simplement, parce qu'elle voulait devenir chanteuse...

On aurait sans aucun doute aimé que les retrouvailles avec Ina s'étirent un petit peu plus, tant elles restent rapides ici. Néanmoins, l'impact de ces retrouvailles est bien là: on retrouve alors une Megumi qui fait rapidement le point sur elle-même, qui veut tâcher de vivre plus librement en se débarrassant des problèmes qui n'ont pas lieu d'être, qui s'adoucit même plus que jamais... et cela passe par un soutien, presque étonnant, qu'elle va apporter à Creamy lors d'une mésaventure où elle risque d'être en retard à son prochain concert, concert pourtant décisif pour l'avenir de Parthénon. Concrètement, le problème du retard de Creamy joue sur de grosses ficelles, à vrai dire si grosses que même la mangaka elle-même semble s'en amuser. Et l'issue de ces vagues péripéties est tout aussi facile. Mais l'intérêt, ici, est bien de voir Megumi sous un jour encore différent, où elle conseille à Shingo de faire confiance à Creamy sans la moindre arrière-pensée, et où elle affirme de plus belle la place qu'elle veut avoir auprès de Shingo... Alors, on serait presque déçu, par la suite, de la voir un peu retomber dans ses travers, chose surtout due à l'obligation qu'Emi Mitsuki de respecter le déroulement du dessin animé d'origine !

En effet, dès lors que le père de Shingo est de retour en vue d'organiser un mariage arrangé pour son fils et que Shingo veut demander de l'aide à Creamy plutôt qu'à Megumi, le retour des petites manigances jalouses de notre héroïne est au rendez-vous. Mais soyons francs, il est difficile d'en tenir rigueur à Megumi, tant Shingo se comporte régulièrement comme un mufle sans forcément s'en rendre compte (on aurait bien dit qu'il y a des claques qui se perdent, mais notre chère Megumi a suffisamment de caractère pour toujours aussi en mettre !). Le directeur de Parthénon ne semble pourtant pas foncièrement doté de mauvaises intentions: il ne se sent pas encore à la hauteur, de Megumi et de son poste, et c'est apparemment bien pour ça qu'il se comporte ainsi avec la jeune fille. Mais à force, il risque fort de perdre de vue l'essentiel, et ça pourrait lui jouer des tours, car en filigranes le journaliste ripou Snake Joe et le directeur du label rival préparent doucement mais sûrement leur coup tout au long du volume, pour nous laisser sur un petit suspense assez efficace...