Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Mars 2025
En se pliant à l'une des demandes de Sakura Miwa, celle dont elle a pris la place en tant que femme de ménage chez Takashi Yatsumi, Miwa Kubota ne se doutait aucunement du petit traquenard de sa comparse: dans le paquet de biscuits offert au célèbre acteur se trouvait un mot plutôt osé. mais loin de mal le prendre ou de considérer ce message comme trop intrusif, Yatsumi y a vu une demande de notre héroïne de pouvoir parler encore plus de cinéma avec lui, si bien qu'il a organisé une rencontre secrète en privé en tête-à-tête dans un grand restaurant...
C'est donc une nouvelle étape de choix qui attend notre héroïne, à savoir un dîner rien qu'à deux avec l'homme dont elle est une fan absolue. Cependant, il va désormais lui falloir gérer correctement cet événement qu'elle n'aurait jamais osé espérer il y a encore très peu de temps, et a priori ce n'est pas gagné car, comme toujours, Miwa oscille beaucoup dans son ressenti: à travers une narration toujours aussi introspective sur elle, on la voit considérer tour à tour cet événement comme un rêve éveillé puis comme un combat à mort où elle n'a pas sa place, sa façon d'encore et toujours se considérer comme une fille quelconque ayant quelque chose de naturellement touchant. Et si elle savait qu'après ce dîner, la soirée se poursuivrait dans un bar où elle rencontrerait un réalisateur très connu et également réputé pour son caractère difficile, la jeune femme ne l'aurait sûrement jamais cru, mais c'est bien ce qui va se passer...
Honnêtement, c'est quelque chose que l'on pouvait déjà ressentir auparavant et qui se confirme plus que jamais ici: Uhei Aoki enchaine facilement les coïncidences dans son scénario qui voit somme toute Miwa avancer très vite dans ce milieu où elle a le sentiment de ne pas avoir sa place, et ça se confirme encore ici avec l'irruption du célèbre réalisateur Schiller au bar pile quand notre héroïne s'y trouve aussi, alors qu'elle et Yatsumi parlaient de lui juste avant. Mais si l'on fait fi de cette facilité d'écriture, l'oeuvre a toujours pour elle son charme assez unique qui, inévitablement, doit beaucoup à son héroïne, femme à la fois touchante dans sa façon de trop se sous-estimer, et captivante dès qu'elle se laisse entraîner par sa passion authentique pour le cinéma. Ainsi, malgré ses doutes, ses bourdes et, même son sentiment de culpabilité mêlée de la crainte d'être démasquée au sujet de son imposture, Miwa démontre encore très souvent cette passion bien loin des considérations de l'époque comme l'argent que Schiller lui-même désavoue, car le vrai cinéma ne peut évidemment pas être que questions d'argent.
Sur fond de références cinématographiques généralement toujours aussi bien placées, voire notre héroïne jongler avec ses nombreux doutes et trouver sa place dans la vie de celui qu'elle admire plus que tout reste alors facilement immersif, quand bien même les avancées scénaristiques restent un peu trop faciles.