Dandadan Vol.6 : Critiques

L'opération visant à exorciser la demeure familiale de Jiji tourne au vinaigre quand le clan Kitô, influent dans le village, fait irruption et mène la chute du petit monde vers les souterrains de la cité, lieu où sévit le serpent géant vénéré par le clan... qui s'avère être un cryptide ! La situation, déjà confuse, est envenimée par l'apparition de l'Oeil maléfique, l'esprit qui hantait la demeure de Jiji et qui finit par s'opposer au pouvoir du serpent géant... jusqu'à fusionner avec Jiji pour donner naissance à un être aussi puissant que misanthrope, ne jurant que par l'extermination des humains...

Poussant l'inventivité de la série à son paroxysme (malgré un démarrage autour d'une énième agression sur Momo qui donne l'envie de souffler), l'arc actuel de Dandadan est certainement le plus trépidant. Il est aussi le plus long de la série pour l'heure, puisque c'est avec ce sixième opus dans son entièreté qu'il tire sa révérence.

Alors, Yukinobu Tatsu nous régale de l'arrivée d'une nouvelle menace, celle de l'Oeil maléfique fusionné à Jiji, donnant lieu à une entité au design réussi et au rôle qui tranche nettement avec ce qu'on pouvait entendre. Avec ces pouvoirs, Jiji aurait pu suivre le même chemin qu'Okarun et Aira, mais il n'en est rien. Outre la menace liée au serpent géant, il est l'antagoniste clé de l'ouvrage et donne lieu à un affrontement explosif qui permet au mangaka de se déchaîner plus que d'habitude dans sa narration et par des compositions brillantes, pour un tome assez époustouflant dans son action.

Un climax d'arc déjà fort par ce retournement de situation, et qui gagne en intensité via un déluge de rebondissements, qu'il s'agisse d'enjeux grandissants, de retours de personnages surprises ou de certains rôles qui prennent une tournure inattendue. Dans ce tumulte, les figures loufoques et l'univers ubuesque de l'œuvre s'unissent dans une symbiose plus originale que jamais, et servent parfaitement l'action proposée pour offrir un divertissement sans temps mort et dont l'excentricité nourrit une fraîcheur toujours agréable.

Bref, un arc construit par les tomes 5 et 6 qu'on ne regrette pas, et qui nous confortent même dans l'idée que Yukinobu Tatsu gère admirablement sa proposition, jonglant entre le manga de baston surnaturelle, la comédie romantique et un univers totalement hybride pour un rendu prenant de bout en bout. Plus que jamais, on a confiance en l'auteur et en sa série.