DanMachi – La Légende des Familias - Light Novel Vol.7 : Critiques

Dungeon ni Deai o Motomeru no wa Machigatte Iru Darou ka

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 22 Février 2019

La menace que représentait la familia d'Apollon a finalement eu plusieurs conséquences positives pour la familia d'Hestia. Non seulement, ce nouveau danger a permis l'arrivée officielle auprès de Bell et d'Hestia de 3 compagnons: Lili et Welf bien sûr, mais également Mikoto, laissée libre par Takemikazuchi. Mais en plus, en parvenant à vaincre l'équipe du fourbe Hyacinthe lors du War Game, Apollon a chuté, et la familia d'Hestia a pu récupérer les locaux du dieu de l'amour déchu ! La familia d'Hestia commence enfin à ressembler à quelque chose, l'ambiance s'y intensifie et les relations s'y renforcent... Et au vu des exploits de Bell et des siens lors du War Game, tout Orario connaît désormais la familia, et nombre de recrues potentielles s'y précipitent ! Seulement, tout ceci est-il totalement positif ? En effet, nos héros risque de tomber de haut en découvrant un gros problème financier enclenché par Hestia. Mais surtout, Bell et ses compagnons constatent rapidement un comportement des plus étranges chez Mikoto. La jeune fille d'Extrême-Orient semble profondément inquiète, comme si elle avait un problème, ce qui la pousse même, un soir, à s'éclipser en douce. En la filant, Bell ne sait pas encore dans quoi il s'apprête à s'engouffrer. Un quartier où il n'aurait jamais dû mettre les pieds, une familia exerçant sa puissance sur toute une partie d'Orario, des amazones à la force démesurée, une beauté prisonnière entourée de mystères, et une sombre conspiration visant à éliminer la divinité la plus haut-placée de toute la cité...

Autant le dire: en plus de nous offrir un volume bien épais avec ses 380 pages, le romancier Fujno Omori nous offre également ci ce qui est à ce jour le tome le plus sombre et le plus mâture de son oeuvre. Tout semble pourtant commencer de façon assez légère, avec même une ambiance plus teintée que jamais de fan-service avec la perte de Bell au beau milieu du quartier chaud d'Orario ! Car une telle cité, peuplée d'aventuriers ayant besoin de décompresser après leurs passages dans le donjon, possède forcément un quartier des plaisirs où les maisons closes et prostituées sont légion. On s'amuse volontiers en voyant notre jeune héros se perdre bien malgré lui dans ce quartier où il n'aurait jamais dû mettre les pieds, d'autant plus quand il se retrouve poursuivi par de nombreuses amazones bien décidées à faire de lui leur "casse-croûte", ce qui permet de faire entrer en scène, dans un rythme frénétique, des visages qui auront leur importance. On peut d'abord évoquer, entre autres, la belle Aïsha, une amazone aux jambes redoutables qui montrera, derrière des premiers abords agressifs et hostiles, beaucoup de bons côtés au fil du volume. Ou encore Phryné, capitaine de familia au physique monstrueux, persuadée d'être une beauté, mais surtout guerrière d'une puissance incroyable, et qui occupera un peu dans ce tome le rôle que Hyacinthe a pu avoir. Les deux nouveaux visages principaux sont toutefois encore ailleurs. Tout d'abord en la personne de Haruhime, sublime et élégante femme-renarde d'Extrême-Orient qui, malgré la grande rareté et la noblesse de son espèce, est prisonnière d'une maison close. Puis la divinité régnant en maîtresse sur tout le quartier des plaisir: Ishtar, redoutable déesse de la beauté, en perpétuelle concurrence avec l'autre déesse de la beauté de la vile, que l'on connaît déjà bien...

Si Omori parvient à si bien présenter les nouveaux personnages, c'est parce qu'il arrive habilement à susciter beaucoup de curiosité concernant chacun d'eux, à commencer par la dénommée Haruhime. Sa rencontre avec Bell possède une atmosphère pleine de charme, un peu hors de temps et emplie de rêverie, où le jeune garçon, le temps de quelques heures, va simplement parler à cette fille énigmatique et seule, la découvrir, la comprendre, se prendre d'affection pour elle en même temps que le lecteur, et voir à quel point un lieu comme le quartier des plaisirs eut être à double tranchant pour les femmes qui y vendent leur corps, de gré ou de force. Puis on l'apprend très vite via Eina: en régnant en maîtresse absolue sur toute une partie de la ville dont nombre d'aventuriers ne pourraient se passer, à savoir le monde de la nuit, la familia d'Ishtar possède une puissance qui échappe même au contrôle de la Guilde, ce qui en fait l'une des familia les plus influentes d'Orario. On dit même de cette familia qu'elle cache sans doute la réelle force de ses membres, ce qui risque bien de se voir via la puissance invraisemblable de Phryné ou même d'autres amazones, contre lesquelles Bell ne peut absolument rien (c'est à peine s'il arrive à fuir). On le comprend alors très bien: se faire un ennemi d'Ishtar, c'est se mettre en grand danger, puisque même la familia d'Apollon paraît dérisoire à côté. Puis les interrogations se bousculent. Quels projets très sombres Ishtar prépare-t-elle à l'encontre de celle qu'elle considère comme sa pire ennemie, Freya ? Quelle est l'utilité de l'objet interdit nommé "fatalroc" qu'Hermès a été chargé de lui rapporter ? Quel est le triste passé de Haruhime, et quels funestes plans Ishtar a-t-elle préparés pour elle ?

A partir de l'instant où toutes les réponses se dessinent, l'objectif de toute la dernière partie du volume est alors tout trouvé: sauver Haruhime avant qu'il ne soit trop tard, et contrer les plans d'Ishtar. Et tout ceci, Omori le raconte brillamment, en faisant monter toujours plus l'intensité et la tension au fil de rebondissements passionnants. La base était déjà prometteuse: on avait bien compris toute la puissance d'Ishtar, de Phryné et des autres amazones, annonçant dès lors une bataille rude, mais l'auteur ne s'arrête pas à ce simple rapport de forces complètement inégal. Omori, entre autres, y développe très bien le ressenti de deux personnages en particulier, à savoir Bell et Mikoto, largement mis à l'épreuve dans leur volonté, mais portés par leur amitié pour la femme-renarde. Et alors que dans le tome précédent on regrettait un eu que Mikoto n'ait pas été plus développée avant de rejoindre la familia d'Hestia, ici Omori rattrape largement la donne en abordant comme il le faut e passé et la mentalité de cette vaillante combattante venue d'Extrême-Orient. Puis il y a l'évolution du rôle nuancé d'Aïsha, l'horreur qu'inspire la surpuissant et imbattable Phryné, l'entrée en scène de certaines capacités intéressantes (chez Haruhime en tête, forcément)... et l'implication de forces autres que la familia d'Hestia. On pense évidemment à la familia de Takemikazuchi et à ses membres qui ne peuvent pas laisser ainsi leurs anciennes connaissances. Mais plus encore, on reste passionné par le passage à l'action de la déesse la plus intrigante de la série, qui jusqu'à présent restait surtout observatrice: au vu des projets d'Ishtar, cette chère Freya ne pouvait évidement plus rester dans l'ombre, et l'arrivée de sa familia en pleine action fait forte impression, que ce soit pour la puissance qu'inspirent constamment le charismatique Ottar ou même l'arrogant homme-chat Allen, ou pour la prestance de Freya elle-même, aussi forte que digne, et qu'Omori parvient très be à mettre en valeur. Ainsi, l'affrontement est rythmé, brutal, sanglant, dévastateur, riche en rebondissements, et il amène beaucoup de choses; de nombreux approfondissements et évolution de personnages, l'installation d'une nouvelle tête auprès de Bell, l'ambigüité du dieu Hermès qui continue tranquillement de se dévoiler, la prise de conscience réelle concernant la surpuissance de Freya et des siens...

Résultat: un volume très copieux, riche et excellemment mené par un écrivain au meilleur de sa forme. Dans l'ensemble, Danmachi continue alors de monter en puissance ici, et on espère bien que cela va durer, tant l'univers proposé par Fujino Omori sait souvent se montrer toujours plus passionnant.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction