#DRCL midnight children Vol.4 - Actualité manga
#DRCL midnight children Vol.4 - Manga

#DRCL midnight children Vol.4 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Avril 2025

Chronique 2 :


Alors que nos jeunes héros sont bien désemparés face à la menace qui pèse sur eux mais également sur toute l'Angleterre, nous revenons aux origines de ce mal, des mois en arrière, avant que le comte ne vienne poser ses griffes sur les Terres Anglaises!
On suit Jonathan Harker, jeune orphelin en fauteuil roulant qui se voit confier la mission de se rendre en Roumanie pour faire signer des papiers à un mystérieux comte...

Quel étrange choix narratif de ne pas commencer par le début!
Alors que le suspens est entier, que les événements se précipitent et que le danger n'a jamais été aussi grand, que le lecteur est en tension, l'auteur choisit de tout laisser en plan pour revenir des mois en arrière, avant même que la menace ne soit vraiment concrète!

On y découvre un jeune homme courageux (mais que le lecteur ne connaît pas, à l'exception de ceux qui connaissent un tant soit peu l’œuvre de Bram Stoker ou une de ses nombreuses adaptations) qui se voit confier une mission bien plus dangereuse qu'il l'aurait cru.
Ici, le protagoniste de l’œuvre original nous apparaît comme un personnage secondaire qui sort de nulle part, présenté comme un enfant chétif à qui l'auteur va ajouter un handicap absent de l’œuvre originel... Pourquoi? Pour renforcer le sentiment de prise au piège du comte sur le jeune homme? Présenter un personnage en pleine possession de ses moyens aurait d'autant plus renforcer ce sentiment de toute puissance de la créature envers le jeune notaire...

Ceci mis à part, Sakamoto n'a pas son pareil pour créer des ambiances et instaurer un sentiment de malaise et d'étrangeté (ce qui me fait penser que j'adorerais le voir adapter du Lovecraft)!
Une fois quitté le rassurant cadre de Londres, voir s'aventurer Jonathan en Roumanie, croiser des gens apeurés et superstitieux (à raison), le suivre dans ses étranges rencontres, avant de le suivre déambulant dans cet inquiétant château, amène le lecteur dans un monde angoissant et malaisant! La mise en scène de l'auteur est exceptionnel, venant renforcer ce sentiment d'étrangeté et d'angoisse.
Il fait là encore un choix étonnant en nous présentant un Dracula juvénile aux oreilles de chat, le rendant presque "kawai", à l'opposé de l'image qu'on peut en avoir , cela rend certes le contraste saisissant, mais une fois encore on peut s'étonner et questionner les choix de l'auteur.

Ce qui est sur c'est que Sakamoto est un maître dans l'art de créer des ambiances envoûtantes qui rendent la lecture de ce titre absolument saisissante, absorbant totalement le lecteur. Mais au risque de me répéter, on peut tout de même légitimement se poser la question concernant certains de ses choix quant à l'adaptation! On ne peut pas lui enlever qu'il s'est approprié l'adaptation, que ça plaise ou non aux puristes.



Chronique 1 :


Quelque temps avant la confrontation entre le groupe de Mina et la créature qui menace leur établissement, le jeune Jonathan Harker se voit confier une mission importante : voyager en Transylvanie afin de faire signer des documents à un noble, le comte Dracula. Handicapé, en fauteuil roulant, l’adolescent se heurte à une tâche périlleuse, mais la récompense en vaut la chandelle. Car grâce à son accomplissement, lui et son amie Mina pourront intégrer la prestigieuse Whitby School. Au fil de son trajet, Jonathan se rend compte que la terre qu’il foule n’a rien de rassurant…

L’intense volume précédent laissait croire à un nouveau chapitre de la lutte entre la petite troupe d’adolescents hétéroclites avec cette menace intangible, aussi effrayante que sublime, qu’est celle du conte Dracula réinterprété par Shin’ichi Sakamoto. Mais le mangaka désinvolte fait les choses autrement et nous prend à contre-pied avec un quatrième tome qui se place en tant que prologue des événements que nous connaissons.

Pour cela, l’auteur adapte à sa sauce la figure de Jonathan Harker, personnage clé du roman d’origine de Bram Stoker, de manière à créer une intrigue différente et vouée à servir de connexion avec l’arrivée du conte en Angleterre. Shin’ichi Sakamoto nous présente ainsi un protagoniste fragile par son handicap physique, et par conséquent davantage susceptible d’être victime des horreurs imposées par la créature. Une horreur qui se renouvelle grandement, d’ailleurs, bien que gardant son côté psychédélique. Le mangaka multiplie les moments inquiétants par sa narration et n’hésite pas à jouer avec certains tabous, donnant aussi lieu à une forme d’horreur érotique qui ne manquera pas de diviser le lectorat. Chacun sera juge, mais il semble clair que la volonté de l’auteur est de dépeindre une forme d’effroi plus que de nous aguicher.

Plus passionnant encore, le récit aborde les origines de sa vision du conte Dracula en n’hésitant pas à jouer avec ses formes, dont une clairement empruntée à la pop culture japonaise moderne via cette image de petite fille aux oreilles animales, tout en abordant l’écriture de son antagoniste sous un angle plus historique. Les partis-pris de Shin’ichi Sakamoto sont là aussi déroutants, mais clairement passionnants, ne serait-ce par la manière du maître de jongler avec les apparences de la créature par son esthétique et sa narration, tout en créant une figure de plus en plus intangible et dont on ne sait cerner la vraie nature comme les réelles ambitions. Plus qu’un monstre menaçant, le comte Dracula devient un personnage à part entière, complexe et intrigant.

Encore une fois, celles et ceux qui ont été décontenancés par les débuts de #DRCL midnight children le seront certainement tout autant de ce quatrième opus qui joue différemment avec les figures de style visuelles tout en jouant à un moment donné avec une limite morale qui ne fera pas l’unanimité. Mais derrière ça, l’auteur nous livre un opus aux ambiances envoûtantes et glaçantes, dans une esthétique toujours aussi sublime, et dans un récit qui gagne encore en complexité. Shin’ichi Sakamoto est indéniablement au sommet de son air, mais dans des écueils si personnels qu’on peut comprendre que certains se détournent de cette épopée horrifique plus déstructurée et atypique que ses précédentes œuvres.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs