#DRCL midnight children Vol.3 - Manga

#DRCL midnight children Vol.3 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 04 Novembre 2024

Chronique 2 :


Luke n'est plus lui même, il n'a plus rien à voir avec celui que les autres élèves ont connu, celui qu'ils admiraient tant!
Van Helsing et les quatre élèves proches de Luke tentent de repousser le mal mais se trouvent bien désarmés face à une force qu'ils ne comprennent pas vraiment malgré les croyances du professeur ! Pourtant ils sont bien déterminés à lutter de toutes leurs forces!

Autant le premier volume s'était montré fascinant...étonnant mais fascinant, autant j'étais passé à coté du deuxième opus qui m'avait vraiment décontenancé, mais pas dans le bon sens.
Pour le coup je n'étais pas vraiment pressé de découvrir la suite de cette adaptation très particulière, au ton qui me laissait de marbre.
Et pourtant! Si le début de ce troisième tome m'a fait le même effet que le deuxième, rapidement j'ai fini par me laisser totalement subjuguer par la mise en scène et ce que nous propose le génial Sakamoto (dont je ne suis pourtant pas le plus grand fan).

Ça partait donc plutôt mal... On découvre le témoignage d'un gardien de Zoo qui a été témoin d'une scène étrange: un homme richement vêtu s'est tenu face à la cage des loups et les a amadoué avant d'ouvrir la cage pour s'envoler avec eux! Aussi belle que soit l'image, je n'avais pas spécialement envie de voir Dracula se la jouer "père Noël" sur son traîneau avec son loup au nez rouge! Je suppose que ce n'était pas forcément l'image à laquelle voulait renvoyer l'auteur, mais c'est clairement celle qui vient!
Ensuite, alors que "l'exorcisme" se poursuit du coté de nos héros, Sakamoto image une scène sous forme de "comédie musicale"...et là aussi il m'a perdu! Ce n'est pas non plus ce que j'ai envie de voir dans ce titre. Il est évident que l'auteur est très fort pour mettre en scène des images, des symboles, mais il faut parfois s'accrocher pour le suivre.

Et pourtant... La suite n'a été que fascination!
Le mal se réveille, prend le dessus sur les pauvres élèves qui n'ont jamais été confrontés à ça, même Van Helsing, dont les connaissances sont un repère pour les jeunes chasseurs de vampires, est dépassé par les événements et la créature face à lui qu'il ne comprend pas et remet en question toutes ces fameuses connaissances!
Et durant toute la scène, qui s'étend, la mise en scène est absolument incroyable! Ce n'est pas la peine de revenir sur le trait incroyable de Sakamoto, il est absolument bluffant, mais ça on le sait...mais un beau dessin ne fait pas une bonne histoire! Mais la mise en scène peut tout changer! Et là clairement on est subjugué par ce qui se déroule sous nous yeux, totalement envoûtés, tel des victime dont la volonté ne suffit plus, se laissant séduire par Dracula!

Les événements de ce tome tranchent avec ce que l'on croyait connaître de l'histoire, je ne sais pas à quel point Sakamoto est fidèle à l’œuvre de Bram Stoker (n'ayant pas moi même lu le roman) et quel est le pourcentage d'adaptation, mais ce qui est sûr c'est que l'essence même de la séduction du vampire est totalement maîtrisé.
J'ai commencé ma lecture sans conviction, hésitant entre ce tome et des shonens plus classiques mais dans lesquels j'ai confiance, mais j'ai finalement été retourné et de nouveau conquis par le titre! Croisant fort les doigts pour ne pas être de nouveau déçu...c'est le risque avec les auteurs géniaux mais tellement imprévisiblse comme Sakamoto!



Chronique 1 :


Afin de sauver Luke, le groupe d'élèves a trouvé un soutien en la personne du professeur van Helsing. Ce dernier pense pouvoir sauver le jeune homme, mordu par le comte Dracula, en lui transfusant du sang. Réfugiée dans la chapelle de la Whitby School, la fine équipe s'exécute, mais parvient difficilement à se mettre d'accord sur le premier qui donnera son sang. Au même moment, comme invoqué par Luke lui-même, le comte se rapproche dangereusement du groupe...


Sublime, intrigant, mais aussi troublant, le dernier manga en date de Shin'ichi Sakamoto passionne comme il déroute, tant l'auteur pousse ses exercices de narration à leur paroxysme via des métaphores visuelles de toute beauté, mais qui empêchent un fil directeur complètement fluide. Cela ne rend pas le récit incompréhensible pour autant, loin de là même, mais il faut accepter la non-sobriété de l'artiste et le suivre dans ses contemplations visuelles.


Alors, sur ses deux premiers volumes, #DRCL s'est imposé comme le manga le plus exigeant de son auteur, mais aussi le plus fascinant. Ceci non seulement grâce aux nombreuses inspirations graphiques de l'auteur, mais aussi grâce à son antagoniste au design somptueux, tout droit inspiré du charme de feu le Roi de la Pop, et à son caractère insaisissable. Dracula est là sans l'être, mais se révèle ô combien menaçant, mais aussi captivant. Tant d'aspects qui se retrouvent dans ce troisième opus qui pousse encore plus loin le combat de nos jeunes protagonistes comme l'intangibilité de l'ennemi, ainsi que la narration de Shin'ichi Sakamoto.


Toujours aussi inspiré dans ses compositions et dans ses figures de style graphiques, l'auteur continue de faire évoluer l'affrontement entre le groupe de Mina et leur adversaire, parfois dans l'horreur la plus totale, et parfois avec une sorte de second degré, comme dans l'amorce de l'ouvrage au sein duquel le comte s'improvise en véritable Père-Noël, mais préfère délivrer l'effroi que de jolis cadeaux. Il y a donc une rupture totalement maîtrisée entre les premières planches du tome et toute la séquence au sein de la chapelle, premier combat véritable contre le comte et moment d'horreur esthétiquement sublime. Et si les métaphores visuelles pleuvent de nouveau afin de symboliser les différentes idées de cette confrontation, l'auteur parvient à établir un vrai équilibre entre ses trouvailles narratives et le climat angoissant voulu par la tournure horrifique des événements. Une balance qui ne faiblit jamais, y compris dans la deuxième partie de l'ouvrage qui mène l'affrontement entre les protagonistes et le comte Dracula vers une nouvelle partie, elle aussi sous haute tension. Pour un amoureux du style de Sakamoto sur son actuelle série, le plaisir est total, jubilatoire et fascinant. Mais, de nouveau, les lecteurs déjà rebutés par cette vision du maître resteront probablement sur leur faim, à moins que l'horreur et la puissance de la scène de la chapelle ne parviennent à les glacer suffisamment pour qu'ils entrent peu à peu dans cette formule.


Et si Shin'ichi Sakamoto renforce ses acquis sur ce troisième tome, tout en poussin l'intrigue plus loin, il parvient aussi à nourrir de nombreuses idées scénaristiques qui nous renvoient à certaines fictions plus évidentes autrefois, et remises au goût du jour durant la décennie dernière avec des œuvres audiovisuelles telles que le diptyque cinématographique Ca d'Andrès Muschietti (évidemment tirée de l'écrit de Stephen King) ou encore de la série télévisée Stranger Things. En prenant pour héros de jeunes gens tous différents, voués à faire trembler les mœurs d'époque, rejetant le poids des adultes et s'opposant à une menace aussi insaisissable que monstrueuse, #DRCL semble rendre hommage à ce type de récit, ce qui constitue un nouveau pont entre le manga, la littérature et la culture populaire établie par son auteur. Le résultat est non seulement convaincant, mais il s'ancre aussi dans des volontés thématiques présentes depuis le départ. Assurément, ces idées renforcent notre intérêt pour cette réinterprétation de l'œuvre de Bram Stoker.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs