Crazy affair - Actualité manga

Crazy affair : Critiques

Anata no tame nara dokomademo

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Mars 2014

Un petit one-shot à la couverture de soleil, de vacances, dans ce froid mois d’hiver. Taïfu nous propose un petit one-shot à la couverture éclatante et attirante. On ne sait pas bien ce que l’on va y trouver, pourtant le trait atypique attirera plus d’une lectrice en recherche d’originalité. J’en fais partie, et c’est avec plaisir que je me glisse dans la lecture de ces pages. On découvre rapidement que trois histoires nous sont proposées. Evidemment, l’une d’entre elle est la principale. On rencontre Takachiho, un inspecteur à la poursuite d’un malfaiteur nommé Nanami. Ce dernier a perturbé et volé plusieurs femmes, et notre policier est à ses trousses depuis des mois et des mois ! De filature en tentative d’arrestation, Takachiho finit par le saisir, alors qu’ils sont sur une île lointaine, quasi déserte, ne desservant le continent que par un ferry qui passe une fois par semaine. A force de le faire tourner en bourrique, Nanami va faire rater l’avion à son policier et ils vont être condamnés à passer du temps ensemble, menotté pour éviter que le criminel ne s’enfuie. Sauf que le danger pour Takachiho n’est pas la fuite de son suspect, mais les agressions physiques dont il va être la cible !

Le gros point noir que je vais éliminer tout de suite, c’est la facilité qu’à Takachiho à se laisser faire. Au début du manga, les deux héros se connaissent déjà mais l’on ne sait rien sur leur relation passée. Et on apprendra que bien plus tard les antécédents pervers de Nanami. Or, durant les premiers chapitres, on a l’impression que Takachiho se donne à un inconnu sans état d’âme ni prise de conscience. Il s’abandonne à l’ennemi sans pouvoir lutter, avec une faiblesse qui a du mal à nous intéresser au personnage. Par la suite pourtant l’on découvre son tempérament de feu et les débuts de leur relation. Un autre point noir, plus discret pourtant : la temporalité. L’auteur effectue de nombreux retours en arrière, des flashback pour illustrer un passé qui prend alors tout son sens. Pourtant, on a du mal à discerner le passé du présent dans la narration qui s’embrouille un peu, s’essouffle et nous perturbe. Toutefois, les émotions développées sont intéressantes. On part du principe que l’un des deux est déjà amoureux, sans vraiment chercher du pourquoi il s’attache au policier qui le traque. Les réactions de Takachiho sont géniales et dégagent un réel effet humoristique très réussit et pertinent. Ce personnage très ambivalent dans ses désirs attire notre attention et notre sympathie relativement rapidement. Il porte la narration par l’amusement qu’il nous procure.

La suite du manga est composé d’histoires annexes. La première ne sert qu’à nous offrir une scène de sexe, et se déroule entre un majordome et son nouveau maître, qui remplace l’ancien, en la personne d’un vendeur au porte à porte. Aucun sentiment, aucune logique, juste du sexe et du fanservice parfaitement assumé. Enfin, on rencontre Ichimaru et Yamada, des amis du lycée qui se rendent comptent que les choses sont légèrements ambigües entre eux. Leur amitié grandit et les fait s’ouvrir à l’autre, aux joies du sexe, mais surtout à la jalousie, au désir et aux notions de couple et d’amour. La vision de la robe pour un homme est abordé par un désir de travestissement, mais rien n’a réellement le temps d’être creusé ici. Au niveau des graphismes, on a affaire à un style assez particulier et changeant. Lors des gros plans, les visages font preuve d’une expressivité touchante et réussie. Toutefois, les corps trop maigres ont du mal à s’harmoniser correctement, à bouger d’une même impulsion. L’auteur joue beaucoup sur l’humour et la caricature, malheureusement cela ne fonctionne pas à chaque fois. Les traits sont un peu trop exagérés trop souvent, et cela nous donne une impression de facilité de la part de l’artiste. Pourtant, nombre de ses dessins sont très réussis, mais l’exagération et le grand nombre de graphismes rapides et dynamiques ont tendance à appauvrir l’ensemble. En résumé, c’est une lecture amusante et une réelle découverte de l’auteur en France. Les sentiments sont bien amenés par la suite, et les clichés assumés par l’auteur (le coup de la crevasse…).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs