Courtisane d'Edo (la) Vol.12 - Actualité manga
Courtisane d'Edo (la) Vol.12 - Manga

Courtisane d'Edo (la) Vol.12 : Critiques

Seirô Opera

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 21 Décembre 2020

« Déesse de malheur »

Les mots terribles de Seijirô ont profondément marqué Akane, dont la culpabilité concernant la situation des personnes qui la côtoie ou l'ont côtoyée n'a jamais été aussi vive et pesante. Tourmentée, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même et refuse même de voir Sôsuke. Toutefois comme à son habitude, ce dernier ne se laissera pas faire. De son côté, Riitchirô fait toujours preuve d'une loyauté inconditionnelle et éternelle envers Akane, une facette de ce personnage qui n'a jamais changé.

« Est-ce parce que la réalité est si triste et si injuste... que les spectateurs ont faim de toutes ces illusions qui les font rêver ? »

Le passage dans le théâtre jouit d'une mise en scène remarquable, qui allie le texte et l'image à merveille, tout en jouant sur les trames pour mettre en avant les deux héros au milieu des autres. La métaphore du théâtre accompagne d'ailleurs le volume, et même le mot de la fin de la mangaka. En revanche, le chapitre spécial sur Kikunojô placé entre l'avant-dernier chapitre et le dernier casse le rythme. Si on peut comprendre pourquoi la mangaka a fait le choix de le placer ici, c'était bien loin d'être essentiel et cela cause un déséquilibre qui dessert le tome.

On notera également qu'il est dommage que Kanoko Sakurakouji n'ait pas mis en avant, au niveau du dessin, la différence d'âge d'Akane dans l'épilogue – en ce qui concerne Sôsuke, c'est moins choquant étant donné qu'il est déjà adulte. Elle qui pourtant nous a prouvé plus d'une fois sa maîtrise graphique des changements d'états et d'humeur de ses personnages, il est un peu décevant de retrouver notre héroïne avec le même visage, le même air enfantin, alors même qu'elle est devenue une vraie femme avec les années qui ont passé.

On apprécie toutefois les commentaires de la mangaka à la fin, dans la partie « Guide coquin de Yoshiwara », qui a tenu à rectifier des erreurs à caractère historique qu'elle a pu faire. Grâce à ces précisions, on en apprend davantage, et malgré des incohérences, son travail de documentation se ressent tout au long de la série, qui a été riche en commentaires divers sur l'époque d'Edo. On notera aussi une petite coquille de la part de l'éditeur, qui présente en fin de volume La Courtisane d'Edo comme autre série en cours du catalogue à découvrir.

En bref, l'histoire est en soi bien conclue, puisque nous avons les réponses à nos questions, nous apprenons ce que deviennent les personnages – grâce à la conclusion mais aussi aux quelques comics-strips. De plus, le fait que Sôsuke ignore qui est sa sœur n'est pas non plus laissé de côté et la mangaka fait allusion à une futur résolution à ce sujet. Toutefois, comme bien souvent dans les épilogues, on ressent un côté forcé, peu naturel dans la tournure des événements. Cette sorte de maladresse jure un peu avec le fameux passage au théâtre par exemple. On sait que la mangaka est capable de faire mieux, et cette fin et surtout la résolution de la situation d'Akane laisse une sensation de facilité. Malgré ça, les personnages restent fidèles à leur personnalité de bout en bout et l'enquête s'est révélée riche en rebondissements. Une série originale servie par un trait très soignée, qui saura passionner ses lecteurs.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Hinae
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs