Coco - L'Île magique Vol.1 - Actualité manga
Coco - L'Île magique Vol.1 - Manga

Coco - L'Île magique Vol.1 : Critiques

Koko - Mahô no Shima

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Novembre 2021

Keisuke Kotobuki est un illustrateur et mangaka discret, pas forcément très connu en France, mais qui est sans aucun doute un artiste important pour les éditions Ki-oon, ne serait-ce que parce que son manga tout en couleurs Kamisama (sa première publication française) a marqué les premières années d'existence de l'éditeur, avec la parution de ses trois volumes en 2006 dans un très joli grand format cartonné. Depuis, l'auteur est resté fidèle à Ki-oon, et on l'a déjà retrouvé à deux reprises chez l'éditeur: en 2014-2015 avec une toute nouvelle édition de Kamisama dans un format moins onéreux (format 13x18cm avec une couverture souple) qui a rejoint la collection Kids, mais aussi entre 2012 et 2018 avec la série en 11 volumes Roji!, création originale de Ki-oon, toujours proposée dans la collection Kids. Il n'y a donc rien d'étonnant à voir Kotobuki revenir pour la troisième fois dans la collection pour enfants de Ki-oon en ce mois de novembre avec une nouvelle création originale de l'éditeur: Coco - L'île magique !

Au programme, un nouveau manga lui aussi tout en couleurs et imaginé en sens de lecture occidental (de gauche à droite), dont le format s'inscrit dans la droite lignée de Roji! et de la 2e édition de Kamisama, pour un rendu cohérent en bibliothèque une fois les trois séries du mangaka rangées côte à côte. D'ailleurs, profitons-en pour souligner la qualité de cette édition, entre un papier assez souple et épais permettant une impression convaincante avec un bon rendu des couleurs, une adaptation graphique propre d'Erwan Lossois, et une traduction appliquée de la part de Fédoua Lamodière.

Cette nouvelle série démarre sur la vision d'une petite fille rousse, Coco, qui semble cacher d'incroyables facultés en magie derrière sa tête blasée et pas motivée, et qui s'apprête à sauver une ville des griffes d'un redoutable monstre (une sorte d'ours en peluche géant en fait) sous les yeux émerveillés des habitants... Mais tout ceci n'est qu'un rêve, et le réveil est dur pour notre jeune héroïne qui se casse la figure de son lit. Car elle a beau vivre sur une île où tous les habitants ont des pouvoirs magiques qu'ils maîtrisent pour diverses choses (faire fonctionner des machines, éclairer les rues, etc), Coco, elle, apparaît comme une cancre: maladroite, elle est incapable de maîtriser la magie qui est en elle, et provoque souvent des catastrophes quand elle veut l'utiliser. Malgré la présence de sa copine Toto mais aussi de Lala (une petite blondinette dont elle retient à peine le nom), et les tentatives du professeur de son école (un inventeur de génie) de l'aider à canaliser sa magie, rien n'y fait... Mais tout pourrait changer quand apparaît un bien étrange individu encapuchonné: Terio, une sorte de chat bleu parlant qui semble intéressé par la magie de Coco... Quel est son but ?

Là où Kamisama brillait par son récit folklorique vraiment bien mené, Roji!, la précédente série de l'auteur, avait parfois un peu plus de mal à convaincre, en particulier dans ses débuts qui posaient de façon plutôt expéditive et peu immersive les bases de l'univers. Avec les tout débuts de Coco - L'île magique, le constat est malheureusement similaire, voire encore un peu plus marqué dans ce mauvais sens: même pour un jeune public, la phase d'introduction, d'installation de ce petit monde magique pourra vraiment sembler trop succincte, avec des explications très brèves et une part de magie qui, pour l'instant, peine à vraiment décoller car il n'y a pas vraiment de grands coup d'éclat. En attendant (en espérant) de voir l'aspect magie se renforcer plus tard, pour l'instant on préfèrera alors surtout se focaliser sur Coco, une héroïne qui a quelque chose d'assez attachant, d'emblée, avec son allure nonchalante, ses quelques petites gaffes et ses autres côtés un peu rigolos. Mais derrière ça, cette fillette a pourtant ses propres doutes, surtout liés à son incapacité à être utile sur le plan magique, alors que dans le fond elle aimerait faire des progrès pour aider sa maman et ses proches... Mais pour quelle raison, en réalité, cette petite fille n'arrive-t-elle à rien en magie ? Est-ce parce qu'elle n'a aucun talent magique ou, au contraire, parce que la magie qui est en elle est si puissante qu'elle en est difficile à contrôler ? Le professeur ainsi que Terio ont déjà une idée claire quant à la réponse, ce qui est suffisant pour intriguer pour la suite,d 'autant plus au vu des toutes dernières pages amenant encore un nouveau personnage intrigué par Coco.

Visuellement, c'est mignon tout plein. Le trait assez simple, un brin chibi, plutôt rond et expressif de Keisuke Kotobuki fonctionne toujours aussi honnêtement, d'autant qu'il est enrichi par une palette de couleurs plutôt claires et assez légères mais capables d'être assez nuancées.

Au bout du compte, il y a un certain potentiel dans cette nouvelle série jeunesse où l'on s'attache facilement à Coco, mais l'installation trop succincte du petit univers ainsi que le petit manque de peps parfois trop flagrant empêchent l'oeuvre de décoller dans l'immédiat. On attendra alors avec curiosité la suite de ce récit qui a déjà un certain capital-sympathie, mais où Keisuke Kotobuki va devoir hausser un peu le ton par la suite afin de bel et bien convaincre.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction