Clan des tengu (le) Vol.1 : Critiques

Dainippon Tengu tôekotoba

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Juin 2009

En apparence ordinaire, Shinobu a pourtant été remplacée, dans sa jeunesse et par les soins de son oncle, par une poupée de boue au sein de sa famille, après avoir disparu pour devenir un Tengu, une créature extraordinaire issue du folklore japonais, capable, entre autres, de léviter et de quitter son corps en prenant l'apparence d'un corbeau. Du moins, c'est ce qu'elle devrait être capable de faire, car en réalité, durant la dizaine d'années qu'elle a déjà vécues en tant que Tengu, elle s'est toujours montrée incapable de révéler ses pouvoirs, et est la honte de son maître, un Tengu vieux de plusieurs siècles, nostalgique de l'époque où son espèce n'était pas encore ignorée des humains, et qui rêve de redorer le blason des siens en leur rendant le Japon.
Toutefois, la difficile vie de Shinobu prend une nouvelle tournure quand apparaît en face de son maître un ennemi potentiel: le professeur Takama, oncle de notre héroïne. En effet, celui-ci s'est pris d'affection pour la poupée de boue qui a remplacé Shinobu. Or, il s'avère que la poupée en question n'est plus celle d'origine, et que derrière cette nouvelle copie semble se cacher un être aux mystérieux pouvoirs.
Par ailleurs, une nouvelle protégée du maître, la collégienne Yukina, semble dotée d'un pouvoir pour le moins singulier: elle se montre capable de transmettre la parole de Mr Z, un Tengu légendaire exilé il y a longtemps après avoir tenté de conquérir le monde.

Difficile de résumer ce premier volume du Clan des Tengu, tant le titre est complexe. En effet, plusieurs histoires liées de très près s'y entremêlent, la plus simple étant liée aux mystères entourant l'oncle de Shinobu et sa poupée de boue, et à l'étrange pouvoir de Yukina.
A côté de cela, Iô Kuroda choisit de revisiter ici le mythe des Tengu en les opposant à la réalité de la société humaine, dans laquelle ils vivent en marginaux. Toutefois, à travers des personnages comme le maître de Shinobu, un début de révolte de cette espèce non opprimée mais oubliée semble s'amorcer.
Enfin, le Clan des Tengu démarre également - et surtout - comme étant le récit de l'émancipation de Shinobu. Au départ élève timide incapable de faire parler ses pouvoirs, elle commence, dès ce premier tome, à affirmer son caractère et ses capacités, jusqu'à devenir le symbole d'une jeunesse fougueuse et impertinente, désireuse de se défaire de l'oppression des aînés.

Voici donc une fable fantastique aux multiples facette, dans laquelle Iô Kuroda laisse parler toute son imagination et ses talents de narrateur. Car bien que l'ensemble ne soit pas toujours évident à suivre et pourra souvent paraître déroutant, l'auteur parvient à conserver une certaine logique narrative.
Atypique dans son fond, le titre est également très personnel dans sa forme. Le style du mangaka, à la limite du crayonné, est très appuyé, doté de traits épais et de nombreuses hachures. Les trames sont absentes, et pourtant, l'ensemble est souvent fourni.

Déroutant dans un premier temps, ce premier volume dévoile petit à petit ses qualités et nous présente une histoire aux multiples facettes qui, à défaut d'être totalement passionnante, se révèle unique et assez intrigante pour donner envie de connaître la suite.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs