Chroniques d'Azfaréo (les) Vol.9 : Critiques

Bien qu'elle ait pu sympathiser avec Lîa, l'attachante compagne bien-aimée de Clive qui s'est révélée être elle-même un dragon, Rukul ne peut qu'assister avec un sentiment d'impuissance aux méfaits du roi d'El Fator, qui a usurpé l'identité de Julius dans un but bien précis. mais c'est avec un sentiment plus triste encore que notre héroïne voit son bien-aimé se métamorphoser, comme s'il n'était plus lui-même: rendu colérique par les agissements de Clive et par son désir de protéger son peuple, Julius laisse effectivement peu à peu la puissance du dragon d'Azfaréo prendre le dessus sur lui, en laissant alors place à un être bourré de froideur, que Rukul a bien peur de ne plus reconnaître. La jeune fille pourra-t-elle empêcher le pire d'arriver ? La force de son amour et de son lien avec le roi d'Azfaréo suffira-t-elle pour faire revenir à lui Julius ?

Avec ce 9e volume, l'heure est venue pour Les Chroniques d'Azfaréo de s'achever, au fil de dernières épreuves qui n'ont pas autant pour but d'offrir de d'ultimes vraies menaces que de cristalliser toute la puissance du lien entre nos deux personnages principaux. Les rebondissements de cet opus final restent effectivement assez succincts, car Shiki Chitose ne veut aucunement faire de Clive et de Lîa de vrais méchants, (fort heureusement, car ça aurait été à l'encontre de ce que la mangaka a tâché de développer jusqu'à présent. Ces deux-là ont surtout leurs propres raisons d'agir comme ils le font, et dans le fond cela n'est pas bien éloigné du propre lien unissant Rukul et Julius, à savoir un lien humain-dragon bourré d'un amour sincère et surpassant les a priori. Seulement, les décisions de Clive ne sont pas forcément les bonnes, car malgré ses sentiments forts, il oublie une chose que Rukul et Julius, de leur côté, on appris à forger: tout simplement communiquer avec l'être aimé comme il faut et bien lui faire comprendre qu'on l'accepte et qu'on l'aime tel qu'il est. Et ce sera alors à nos deux personnages principaux de, peut-être, laisser entrevoir une autre solution à leurs deux "adversaires".

Qui plus est, cette dernière épreuve a également, à différentes échelles, d'autres qualités. Tout d'abord, bien signifier toute la considération que Julius (et le dragon en lui) a pour le peuple d'Azfaréo, alors les habitants du royaumes sauront-ils lui retourner cet amour et cette confiance ? Ensuite, apporter une issue à la malédiction pesant sur notre héros, avec à la clé une décision finale à prendre concernant son statut: sera-t-il humain ou dragon ? Et enfin, bien sûr, ce qui découle directement de tout ça, à savoir les sentiments que se portent Julius et Rukul, notre héroïne étant déterminée à toujours être là pour celui qu'elle aime quelle que soit son apparence.

Peut-être regrettera-t-on un peu le rôle très, très amoindri de quasiment tous les personnages secondaires dans cette dernière ligne droite, même si le dernier chapitre permet brièvement de voir un peu ce que chacun(e) devient en mettant de plus belle en valeur les liens créés. mais dans l'ensemble, Shiki Chitose offre un dernier tome satisfaisant et assez intelligemment mené à ce shôjo de fantasy sans grande prétention mais facilement attachant.