Chocolat Noisette Vol.6 - Actualité manga

Chocolat Noisette Vol.6 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Août 2012

On l’aura attendu (et pourtant pas si longtemps !) ce tome. On l’aura désiré, on aura trépigné, on aura spéculé sur son contenu … Il a pu faire parler de lui, surtout au vu de la fin de son prédécesseur. Et surtout au vu du résumé. Quel est-il ? Oh, trois fois rien. Juste quelques phrases qui nous ont achevés avec son « Noisette a décidé de donner sa chance à l'Amour », et d’autant plus en parlant d’heureux élu dont le choix parait évident. Mais mais mais, déjà ? Si tôt ? Alors que rien n’a jamais semblé aussi embrouillé ? On se lance un peu peureux et en demie-teinte dans ce tome qui, malgré son épaisseur, ne pourrait être meilleur que ceux qu’on a déjà lu. Surtout si le choix se précise et que le suspense se termine. Clover ne peut pas faire encore mieux que ce qu’elle nous a déjà offert, n’est-ce pas ? Du moins, ça parait impossible. Et pourtant. Et pourtant, ce tome est juste le meilleur à ce jour, malgré son contenu que je prendrai le soin de détailler (mais pas trop !) d’ici quelques lignes.

Tout commence par un long flash-back après une introduction quelque peu surprenante. L’arrivée inopinée de Romain dans une scène équivoque avait quelque peu chamboulé notre héros national, et son pseudo équilibre. Noisette semble pourtant aller bien, se détachant du problème "Romain" et se rapprochant de plus en plus de son ami d’enfance qui est clairement amoureux de lui et attend fermement sa réponse. De l’autre côté, en revanche … Choco déprime ferme, malgré la persévérance de Lucas à le pousser à la lutte. Notre clopeux national décide toutefois de suivre son conseil, et de se battre en avouant ses véritables sentiments, et il compte le faire à l’occasion d’un diner organisé par les parents de Noisette pour remercier le professeur d’avoir aidé leur fils. Mais c’est un échec cuisant et critique qui attend notre Choco. Entrainant ce dernier dans les affres de la déprime, une nouvelle fois. Les choses avancent donc tant bien que mal, avec un nouveau couple officiellement formé d'un côté et les reclus de l'autre. Mais un voyage scolaire organisé par Lucas pour séparer Jérémy et Noisette va encore remuer certaines choses qui auraient dû rester enfouies.

Tout est primordial dans ce tome, et on peut voir des sous-entendus, des détails qui nous surprennent et nous plaisent. Chaque passage apporte quelque chose à l’histoire globabe, et on se délecte du rythme de la narration. Noisette et Jerem qui essayent d’être heureux ensemble, Choco qui déprime mais ne compte pas abandonner, Lucas qui aide tout le monde sans même se préoccuper de lui-même … La seconde partie du tome est un réel délice. Parce que Clover met un point d’honneur à nous servir des situations toujours diversifiées, sans que l’on s’ennuie ou que l’on trouve que le tout manque de réalisme. Tout est parfaitement logique, et l’enchainement des scènes est parfaitement exécuté. De plus, chaque émotion est délivrée toute en nuances et en précautions. Rien ne fait « trop » ou « pas assez », et l’on a réellement l’impression d’être plongé au milieu d’eux et de vivre leurs déboires. Choco est juste merveilleusement émouvant, lui qui d’ordinaire –et là encore- parait aussi froid qu’une porte de prison. L’amour le réveille un peu, et c’est enfin le véritable Choco qu’on commence à voir. Celui qui se met à mentir pour protéger le bonheur de celui qu’il aime, et ce malgré son amour de l’honnêteté, celui qui a appris à s’écraser devant un rival, celui qui pense qu’il n’est bon que pour la seconde place, celle du meilleur ami. C'est véritablement le personnage phare du tome, et tant mieux. Il mérite tout ce cheminement, cette galère qui le rend si adorable et pourtant nous attriste. Mais Jerem et Noisette ne sont pas en reste et nous plaisent réellement avec leur bonheur et leurs essais toujours motivés pour arriver à se rapprocher. Deux styles différents mais qui nous séduisent tous deux, par leur fraîcheur et leur caractère unique. Au niveau des scènes plus érotiques, on est pas en reste non plus même si Clover nous frustre horriblement avec des retournements de situation dans tous les sens. Entre l’amour platonique et le sexe à priori sans engagement, Noisette finit par choisir sans avoir toutes les cartes en main …

Mais la série n’est pas terminée ! L’auteur ne fait sombrer Choco que pour le faire remonter, on en est convaincus. Reste à savoir comment Jerem va le prendre, quand Lucas sera enfin heureux et comment Romain va enfin affronter ses propres problèmes au lieu de se mêler de ceux des autres. Comment réussir à faire passer en mots ce que cela peut nous faire transmettre en émotion ? Je me permets de délaisser le style formel de la chronique pour parler en mon nom et vous assurer que, de mémoire de yaoiste pourtant calée en la matière, rares voire inexistantes sont les séries parues en France qui m’ont laissées cette impression. Au-delà du constat d’excellence, c’est avec des papillons dans le ventre que j’ai dû me remettre de ma lecture. Parce que toutes les émotions de chacun des personnages touchent juste, vont droit au but et m’ont complètement vidée. Voilà une lecture que je ne suis pas prête d’oublier, sous les dehors humoristiques, sous la légèreté de la narration et celle des protagonistes. C’est tellement, tellement plus profond, nuancé et complexe qu’il n’y parait … Clover, comment te le dire encore une fois ? Je te hais pour ce que tu as fait à Choco, mais je continue de t'aduler entièrement et sans limite. Merci pour ce très bon moment.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs