Chobits Vol.7 : Critiques

Cet avant dernier volume de Chobits commence fort : Minoru, si convaincu que les ordis ne devaient pas être trop considérés sous peine de souffrir, se laisse complètement aller tant la panne de Yuzuki l’a effrayé. Il nous livre un témoignage touchant sur les sentiments, qui ne prennent pas en compte la personne, et qui sont spécifiques à chaque individu. Toute histoire entre deux personnes est unique, aucune ne pourra remplacer une autre. Yuzuki s’individualise donc, pour le plus grand plaisir du lecteur qui veut croire aux possibilités des ordis à se faire aimer. Et, alors que l’on allait enfin en avoir la preuve, par un Hideki un peu perdu, Mlle Hibiya revient à la charge, sans doute pour s’assurer du bien fondé des sentiments de son voisin envers celle qu’elle semble connaître plus qu’intimement. Tout s’accélère, puisque les révélations arrivent. Tchii s’appelle donc Elda, et elle a eu une autre vie avant d’être avec Hideki. Celle-ci entre en action, les ordis gouvernementaux partent à sa recherche … Cette fois ci, la vision de la narratrice nous influence fortement. Les CLAMP prennent parti à travers ce personnage, à la fois détaché et savant, qui nous raconte leur histoire tout en nous émouvant. Et au final, on ne peut que se prendre de passion pour Tchii, que l’on en vient à considérer comme un véritable être vivant.

Le concept de la « personne rien que pour soi » revient en grandes trombes, et l’amour est présenté comme un facteur d’une destinée à laquelle on ne peut échapper, comme une force plus forte que la volonté et que les prières. Tout s’éclaire alors, de l’existence du double de Tchii à sa perte de mémoire. Tout arrive vite, tout arrive trop vite. Pendant 6 volumes, les révélations tombaient au goutte à goutte, et maintenant, en quelques pages, l’histoire complète de la série est refaite. Finies les lentes situations quotidiennes, les innocents moments comiques. La tragédie prime ici, et réussit à séduire, malgré le goût amer qu’elle apporte avec elle. On l’a tant attendu, ce moment de réponses, qu’une fois arrivé il ne peut qu’être en retard. La toute fin du tome était plus que prévisible, et ce depuis le premier opus du titre. Alors bon, l’histoire est très bien montée, les sentiments passent bien, mais même au milieu de l’agitation scénaristique (et graphique : c’est l’anarchie, et les CLAMP s’en donnent à cœur joie à mêler les deux Tchii, ou plutôt Freya et sa sœur jumelle, Elda), de grosses lourdeurs perdurent. Le dernier tome … A quoi va-t-il servir ? Réinstaurer un climat de calme, faisant passer ce volume ci comme une exception au beau milieu d’une série extrêmement lente et paisible ? A voir …

NiDNiM