Chobits Vol.1 - Actualité manga
Chobits Vol.1 - Manga

Chobits Vol.1 : Critiques

Chobits

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Mars 2009

« C'est peut être mieux d'être avec une machine que complètement seul ... ? »


Hideki Motosuwa est un étudiant ayant raté son examen d’entrée à l’université. A cause de cet échec, ses parents le laissent sans le sous pour le laisser se débrouiller dans la vie active. Condamné à travailler dans un restaurant pour payer son quotidien et sa prépa, Hideki est complètement fauché. Pourtant, il rêve de plonger dans la société qui l’entoure, en se payant un ordi, ces machines intelligentes ayant l’apparence des humains. C’est par un coup du hasard qu’il en trouve une dans une poubelle. Seulement, cette magnifique jeune ordi ne sait rien dire, rien faire, et s’étonne de tout. Hideki se rend compte qu’il doit tout apprendre à cette étrange « machine » qui n’appartient à aucun constructeur …

La perte de mémoire de Tchii (son nom vient du seul son qu’elle arrivait à prononcer …) permet de commencer cette histoire qui, on le devine bien, sera une belle histoire d’amour impossible entre un humain et un ordi, sur un fait intéressant : Hideki, adolescent complètement en marge de la société, va devoir tout apprendre à Tchii, alors que lui-même ne se rend pas compte de son degrés de marginalité. En jouant le rôle d’instructeur, le jeune homme doit faire une introspection pour décoder les codes sociaux, les intégrer et les retransmettre. Peu évident pour quelqu’un qui a manifestement une vie sociale réduite, et une totale ignorance de ses propres sentiments. Plus que la relation entre Tchii et Hideki, les CLAMP abordent un sujet plus que d’actualité : les ordinateurs. L’évolution des machines, jusqu’à leur donner forme humaine. C’est la reprise du bon vieux problème de l’anthropologie : où se situe la limite entre humain et non-humain ? Faut t’il voit l’Homme comme le centre du monde, et considérer le reste comme des objets ? La portée philosophique est ici importante, puisque aucune réponse n’est donnée clairement. Différentes pistes sont étudiées, à travers les différents rapports que les personnages du manga ont avec les ordis : entre ceux qui les approuvent, ceux qui les considèrent comme vivant, ou encore ceux qui éprouvent des regrets face à l’importance qu’on leur donne … Ces multiples questions, sous jacentes dans ce premier volume, permettent une certaine fluidité dans la narration, qui met en scène des personnages simples mais intéressants, ainsi qu’une intrigue prenante qui se base sur la mystérieuse légende des Chobits …

D’un point de vue graphique, on s’éloigne radicalement de X1999, où les cases étaient chargées de détails, un peu brouillonnes bien que superbes. Chobits, au contraire, est très net. Les dessins sont bien sûrs superbes (dans le pur style shojo des mangakas), les découpages astucieux et les SD raisonnables (même si parfois un peu sur-développés). Pourtant, et là s’explique la rupture avec X, on nage en pleine histoire romantique. Pour valoriser les sentiments des personnages, les décors sont limités afin de mettre en valeur les visages. Enfin, les personnages féminins sont particulièrement travaillés. Le côté « kawai » de Tchii est d’ailleurs exploité à outrance, puisque son attitude est souvent un peu trop indécente, pour le plus grand plaisir de Hideki, le héros imbécile par excellence. A la limite de l’insupportable, sa naïveté agace dès le premier volume. Entre ce dernier et l’exagération du personnage de Tchii, on regrette un léger manque de crédibilité … Pourtant les CLAMP savent naviguer entre romantisme et mystère, et c’est l’intrigue principale qui leur permet de se faire une place dans les rangs des shojos pas comme les autres, à la hauteur de la renommée du groupe de mangakas.

Pour finir, on notera la très bonne idée des auteurs d’introduire dans leur série un livre narrant l’intrigante quête du bonheur d’un individu pas comme les autres. Bien loin de la niaiserie apparente, c’est une véritable réflexion sur le statut des ordis, et sur la question du droit au bonheur. En résumé, Chobits s’impose comme une excellente série des CLAMP, à la fois pleine de surprises et satisfaisant nos attentes de comédie romantique. Le tout est, de plus, desservi par une édition irréprochable : Pika, en plus d’une bonne traduction et d’un papier agréable, offre des cartes collectors dans chaque volume de la série !


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs