Chihayafuru Vol.22 : Critiques

Le tournoi opposant les deux joueurs qualifiés pour les titres de Maître et de Queen vient de débuter et se déroulera en trois matchs. Pour le titre de Queen, Inokuma et Megumu seront opposées l’une à l’autre. En ce qui concerne le titre de Maître, Arata sera opposé au docteur Harada. Des confrontations au sommet s’annoncent ! Les uns représentent la fougue de la jeunesse et les autres représentent l’apogée de leur expérience.

Yuki Suetsugu nous propose un affrontement haletant et passionnant entre le talentueux Arata et le docteur Harada. Celui-ci est intéressant sur plusieurs plans, notamment par le fait que les deux personnages sont liés l’un à l’autre de manière particulière, tels un mentor et son apprenti. La rencontre sera d’autant plus spéciale que le docteur a été par le passé un des grands rivaux du grand-père d’Arata. L’auteure aura l’occasion de le mettre en évidence par l’intermédiaire de petits flash backs. La confrontation sera donc soignée par une action aboutie, une tension palpable et une histoire approfondie. La mangaka aura ainsi pleinement l’occasion d’approfondir le protagoniste secondaire qu’est le docteur Harada. 

Alors que les matchs pour le titre de Maître sont mis à l’honneur, les matchs pour le titre de Queen sont relégués à une place secondaire. En effet, c’est à peine si ces derniers sont mis en exergue. Il faut ajouter à cela que les joueuses féminines que sont Inokuma et Megumu ne dégagent pas le même charisme et la même réputation que leurs homologues masculins. Et c’est à peine si le lecteur se souvient encore d’elles. Cet élément constitue sans aucun doute l’un des points faibles de ce présent opus. Cette constatation est d’autant plus frustrante que l’héroïne de la série doit se contenter d’être spectatrice. Une belle ironie lorsqu’on sait que l’œuvre en est déjà à son 22e volume et que Chihaya n’est pas encore prête à faire envoler sa carrière individuelle dans le monde du karuta. 

En somme, Chihayafuru nous offre un très bel affrontement entre Arata et son ancien mentor, le docteur Harada. Mais la beauté de cette rencontre a tendance à faire de l’ombre à la compétition féminine et relativise la place que revête l’héroïne du titre.