Chef de Nobunaga (le) Vol.29 - Manga

Chef de Nobunaga (le) Vol.29 : Critiques

Nobunaga no chef

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Mai 2024

La chute de l'Ishiyama Honganji n'est pas sans conséquences: entre autres choses, l'école du bouddhisme de Jôdo Shinshû s'en retrouve affaiblie, et cela pourrait faire les affaires des étrangers venus d'Europe. Ainsi le père Valignano, souhaitant étendre le Christianisme dans le pays, ambitionne-t-il désormais d'approcher Nobunaga avec l'objectif derrière, de rencontrer l'Empereur. En provenance de Kyushu, lui et ses hommes obtiennent une entrevue avec Oda, marquant ainsi les débuts d'une nouvelle étape cruciale...

On peut dire que c'est avec ce volume que Takuro Kajikawa accentue enfin un autre aspect très important de cette époque, à savoir les conséquences de l'époque des "Grandes Découvertes" européennes, avec en tête la manière dont les puissances d'Europe se sont lancées dans une véritable rivalité pour s'octroyer le droit de s'approprier les terres "nouvelles" qui furent "découvertes". Dans le cas du Japon, il a surtout été question d'une course entre le Portugal et l'Espagne pour étendre leur influence sur l'archipel, dépassant par différents aspects le désir d'expansion du Christianisme en ces terres. Tout en expliquant assez bien ce contexte international mouvementé et ayant forcément eu aussi un grand impact sur le Japon, le mangaka enclenche alors un nouvel enjeu de taille via les prémisses de l'opposition de Nobunaga aux grandes puissances européennes, en plus de la poursuite de ses plans pour unifier le pays. Ainsi l'entrevue entre Valignano et lui est-elle un moyen pour les deux camps de se jauger et de commencer à placer leurs pions, avec en élément central la présence parmi les missionnaires d'un servant noir qui sera l'occasion, pour l'auteur, d'offrir une interprétation intéressante et plausible des premiers temps au Japon de la célèbre figure de Yasuke.

Le tome ouvre donc le récit à de nouvelles richesses et à de nouveaux enjeux via la prise d'importance de l'influence des étrangers, et dans tout ça Ken, tout en ne perdant pas de vue son objectif, trouve toute sa place puisque Nobunaga avoue lui-même que la vraie bataille pour laquelle le cuisinier a été enrôlé commence maintenant. Dans l'immédiat, on reste intéressé par les décisions de notre héros à l'heure où Yasuke devient un enjeu central. Et évidemment, beaucoup de choses passeront encore par sa cuisine, entre élaboration de nuggets et confection de plats inspirés des gastronomies africaines et indiennes.

A tout ceci s'ajoute une nouvelle salve de détails annexes pertinents, que ce soit sur quelques lieux (comme le Temple Barbare), sur certaines réformes audacieuses d'Oda (l'abolition des douanes en tête), sur différents aspects du japon de l'époque (sa puissance militaire, ses règles d'hospitalité...), ou encore sur les changements des cultures culinaires sous l'influence des grandes découvertes. Et on obtient alors une lecture toujours aussi riche et rigoureuse, dont on découvrira la suite avec intérêt !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs