Chat qui rendait l'homme heureux et inversement (Le) Vol.1 - Actualité manga
Chat qui rendait l'homme heureux et inversement (Le) Vol.1 - Manga

Chat qui rendait l'homme heureux et inversement (Le) Vol.1 : Critiques

Ojisama to Neko

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Septembre 2021

Les mangas félins constituent presque une catégorie à part parmi les titres animaliers, tant les œuvres se sont multipliées chez nous depuis le mignon Chi : Une vie de chat de Kanata Konami. Mais depuis quelques temps, un titre fonctionne tout particulièrement au Japon et avait de quoi attirer notre œil : Ojisama to Neko. Manga d'Umi Sakurai, qui n'avait jusque là signé qu'une série nommée Kami to Yobareta Kyûketsuki , le titre a vu le jour en 2018 dans le Shônen Gangan des éditions Square Enix, et dénombre actuellement 8 tomes. Fort de son petit succès, le manga a même été adapté en drama durant le début d'année 2021, une adaptation inédite en France. Mais de notre côté, le récit d'Umi Sakurai nous parvient aux éditions Soleil Manga en cette rentrée 2021, via une jolie édition grand format qui plus est. L'éditeur a choisi un autre titre qu'une adaptation littérale du nom d'origine, pour donnée lieu à « La chat qui rendrait l'homme heureux -et inversement- ».

Âgé d'un an, Fukumaru habite la cage d'une animalerie, et désespère un jour de trouver sa propre famille. On le dit moche, ce que le matou a commencé à croire. Pourtant, un homme va l'adopter sans sourciller : Fuyuki Kanda, un enseignant d'un certain âge, dont le chat remarque immédiatement la tristesse de son expression. Mais un véritable rêve s'accomplit pour Fukumaru qui a énormément d'amour à donner. De son côté, Kanda avait bien besoin de tant d'affection, l'homme vivant seul depuis que sa femme n'est plus là. Bien qu'il n'ait aucune expérience en matière d'élevage d'un animal, il croquera avec enthousiasme cette vie nouvelle, aux côtés d'un chat aimant et affectueux, un amour qu'il lui rendra sans arrêt.

Les mangas de chat ont souvent un objectif distinct : Nous émouvoir en mettant en scène ces mignonnes bêtes poilues qui sont les chouchous des humains en termes d'animaux de compagnie. Un amoureux des chats en demandera bien peu pour que la sauce prenne, mais les nouveaux titres du genre devaient tout de même apporter leur pierre à l'édifice pour trouver une personnalité, une identité. Et ça, l'oeuvre d'Umi Sakurai le fait, dès ses premières pages. Ainsi, le récit se façonne en de courtes scènes autour de Kanda, cet homme seul et triste qui adopte de manière presque impulsif Fukumaru, un matou volontairement éloigné des mignons chatons que l'on trouve dans les bandes-dessinées nippones, d'une manière générale. Le félin a de l'embonpoint, des tâches de couleurs assez hasardeuses et un regard d'une tendresse inhabituelle, un design qui créer d'emblée un sentiment contradictoire chez le lecteur. Le chat n'est pas idéalisé par le dessin, mais présente une singularité touchante. A ceci, Umi Sakurai associe une intention terriblement touchante : Les deux êtres sont seuls, abandonnés, se combleront mutuellement leurs manques respectifs.

A partir de cette introduction, difficile de ne pas être touché, et l'artiste va habilement utiliser son amorce pour narrer les bases d'une tranche de vie féline qui parleront sans mal aux parents de chats. Les bêtises d'un nouvel arrivé dans la famille ou les maladresses que l'on peut connaître au début d'une adoption animale sont des idées très présentes dans ce premier opus, ce qui apporte régulièrement une belle touche d'humour, au milieu de séquences d'une tendresse généreuse. Car ce qui se dégage avant tout de ce premier tome, c'est la sincérité de la relation entre Kanda et son petit Fukumaru. Doter le chat de parole que lui seul et le lecteur peuvent entendre, à la manière d'un Garfield ou de Chi, a du sens tant le félin a besoin de s'exprimer, et de nous montrer son amour et sa gratitude pour celui qu'il qualifiera vite de « papa ». Ses réflexions sont naïves, marquées par un parler à base de « mia » pour symboliser ses miaulements, chose que la traduction française de Sophie Piauger arrive à intégrer sans créer d'agacement à la longue.

Ce premier tome narre la nouvelle vie de l'homme et de son chat, mais sait aussi mettre en avant l'aspect personnel du quotidien de Kanda. Par des personnages secondaires, son meilleur ami ou ses élèves, le protagoniste humain de cette histoire gagne en densité. On comprend peu à peu les drames qui l'ont marqué, quelle genre de vie il menait, et comment l'arrivée de Fukumaru dans sa vie affecte son rapport à autrui. Cette évolution affirme qu'au-delà du manga félin, Le chat qui rendait l'homme heureux -et inversement- est aussi une belle histoire humaine sur l'impact que peut avoir la présence d'un animal au quotidien sur notre personne. Sur ce premier tome, le manga d'Umi Sakurai se révèle sincère, drôle, et terriblement touchant. Un récit félin, oui, mais qui sait aller plus loin et proposer une démarche qui lui est propre.

Soleil Manga nous fait profiter de ce titre attendrissant par une jolie édition en grand format, garnie de quelques pages couleur et d'un papier de qualité. Une édition qui a un coup, celui de 11,95€, ce qui semble honnête pour cette qualité d'ouvrage. A noter que ce premier volume s'accompagne d'un joli supplément, à savoir un petit shikishi de remerciement du mangaka à ses lecteurs, présentant Kanda et Fukumaru sous le jour le plus émouvant qui soit.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs