Ce printemps remanent Vol.2 : Critiques

Lors de la deuxième timeline de son adolescence, Haruta a échoué à sauver Yukishima. Pire encore, la maladie a emporté ce dernière encore plus tôt qu'initialement... Mais alors que notre héroïne aurait pu sombrer dans le désespoir face à son échec et à la nouvelle perte du garçon qui lui a tant apporté, une nouvelle chance lui est donnée sans qu'elle sache comment: la voici dans une troisième timeline, encore un peu choquée et perdue, mais résolue de plus belle à empêcher le décès de son ami. Et dans cette optique, une aide supplémentaire ne lui sera sans doute pas inutile...

Après avoir achevé son premier tome sur un moment crucial avec le nouveau décès de Yukishima, Shiki kawabata démarre son deuxième tome sur une très bonne idée, en allant plutôt se focaliser, le temps de quelques pages, sur un autre personnage, à savoir Arashi, ce garçon voué à devenir l'éditeur de notre héroïne plus tard. Alors que Yukishima et lui sont un peu décontenancés par cette adolescente qui semble souvent avoir un coup d'avance et qui se montre un peu familière avec eux, Arashi se voit un peu plus travaillé dans ce début de tome, exposant ses propres petits secrets et surtout ses regrets concernant certains drames, en nous faisant alors bien comprendre que lui aussi, s'il en avait la possibilité, aimerait sans doute changer le passé, réparer certaines erreurs. Alors autant dire que quand Haruta, cherche à en faire un allié, les choses se parent d'enjeux supplémentaires et assez prometteurs puisqu'ils enrichissent efficacement l'intrigue.

L'enquête suit ensuite son cours de manière assez posée, l'autrice bousculant peu son récit pour mieux se focaliser sur ses personnages et leur ressenti. La quête du duo Haruta/Arashi se concentre surtout sur trois points: déterminer comment s'enclenchent les voyages temporels et s'il est possible de les contrôler, trouver comment prolonger l'espérance de vie de Yukishima puisque la date de son décès n'est pas fixe, et découvrir quel est le lien avec tout ça d'un nouveau personnage: Maruo Gorilla, mangaka dont la série-phare a étrangement changé entre les timelines, ce qui signifie que les événements autour de Yukishima ont aussi un impact sur lui. Et dans les faits, les lentes avancées de notre héroïne et de son allié permettent surtout d'évoquer différentes choses: le désir de ne plus fuir et d'effacer regrets et sentiments de culpabilité bien sûr, mais aussi des informations supplémentaires sur la famille de Haruta en fin de volume, et le rapport des personnages au manga, entre une Haruta trouvant une motivation supplémentaire en ayant des choses à faire passer à destination de son frère, les opportunités qui s'ouvrent pour Yukishima, mais surtout les doutes qu'a ce dernier en voyant le talent de notre héroïne, et plus encore la fuite autodestructrice que semble être le dessin de mangas pour lui dans des toutes dernières pages très intrigantes...

La série se bonifie alors doucement mais sûrement avec ce deuxième tome au fil duquel Kawabata parvient à évoquer pas mal de choses autour de ses personnages, de leurs ressentis et de leur rapport au manga. Ce Printemps Rémanent est sur de bons rails, et on en attendra la suite avec beaucoup de curiosité.