Carole and Tuesday Vol.3 - Actualité manga
Carole and Tuesday Vol.3 - Manga

Carole and Tuesday Vol.3 : Critiques

Carole & Tuesday

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Août 2021

Au bout de qualifications hautes en couleurs, Carole & Tuesday sont parvenues à être sélectionnées pour la 49e édition de Mars Brightest, où elles seront opposées aux 5 autres finalistes. Avec pour armes la sincérité de leurs chansons, les deux jeunes filles, devant un large public et face à un jury impartial, devront tout donner à chacune des trois étapes du concours pour espérer l'emporter. Mais en plus de devoir composer avec Angela qui est bien décidée à les écraser pour s'offrir une victoire parfaite, nos héroïnes devront faire avec bien d'autres problèmes...

Avec ce troisième volume, l'heure est venue pour l'adaptation manga de Carole & Tuesday de tirer sa révérence, en s'intéressant donc à l'événement phare des derniers épisodes de la première saison (première moitié) de l'anime: Mars Brightest, concours musical en forme de show télévisé, ou nos deux héroïnes essaient de se faire un nom. Dans le déroulement, le mangaka Morito Yamataka suit scrupuleusement les événements de ces épisodes: Carole & Tuesday ont beau rester elles-mêmes pendant le show, elles devront composer avec quelques petites déconvenues rapides mais assez efficaces: la peur d'être désavantagée par Ertegun en découvrant qu'il fait partie du jury, la présence dans le concours d'une participante bien trop obsédée par Tuesday et soulignant l'ampleur que peut prendre la folie de certains fans...

Néanmoins, tout en restant fidèle à l'histoire d'origine, Yamataka sait également insuffler quelques petites choses différentes et plutôt bienvenues dans sa version papier. Tout en restant très proche des designs d'origine et en offrant des planches souvent claires et généreuses, le mangaka continue d'appuyer un petit peu plus certains instants comiques, que ce soit les petits coups de chaud de Gus avec la mère d'Angela dans les gradins, le narcissisme d'Ertegun, ou les bouilles parfois plus "chibi" de nos héroïnes... sans oublier leurs quelques coups de sang accentuant l'expressivité de nos héroïnes. Egalement, pour compenser l'impossibilité de jouer sur le son lors des moments de musique, Yamataka a la bonne idée de proposer à la place quelques planches travaillées voire quelques variations stylistiques (une page aux airs de graffiti, par exemple), qui parviennent assez bien à nous faire ressentir la musique jouée par les personnages, et en particulier celle de nos deux héroïnes.

Et justement, le lien entre Carole et Tuesday est aussi un élément que le mangaka parvient fort bien à mettre en valeur. Non seulement à travers leur musique: se passant de l'IA pour plutôt concevoir intégralement leurs chansons à deux, les oeuvres musicales de nos deux héroïnes transpirent de sincérité, car elles se livrent corps et âme à travers celles-ci. Mais aussi via certaines épreuves les poussant à s'interroger. Tandis que l'on cerne un peu plus le passé d'une Carole qui a toujours vécu seule sans famille, Tuesday s'interroge sur le comportement de sa partenaire envers elle: comment la voit Carole, alors qu'elle vient d'une bonne famille ? Pourquoi ne lui reproche-t-elle jamais quoi que ce soit même quand elle se montre empotée ? Tuesday n'a alors pas l'impression d'être traitée sérieusement et sur un pied d'égalité. Mais les petits doutes sont aussi chez Carole: si elle est ainsi avec Tuesday, c'est bien par peur de la perdre, car elle, qui a toujours vécu seule, découvre pour la première fois son désir profond de rester avec quelqu'un pour toujours.

Reste, alors, la fin du manga. Un dernier chapitre où, le temps de 30-40 pages, le mangaka doit, comme prévu, nous amener jusqu'à une conclusion inédite, puisque le manga n'adapte que la première moitié de l'anime. Pour cela, l'auteur prépare d'abord le terrain dans les quelques dizaines de pages précédentes en adaptant fidèlement l'autre enjeu important de la fin de la saison 1: la détermination de la mère de Tuesday de faire cesser les "caprices" de sa fille et de la ramener de force à la demeure familiale pur ne pas salir sa réputation, à l'heure où elle est en campagne politique. Les rebondissements restent rapides mais honnêtement dépeints, jusqu'à ce fameux dernier chapitre qui prend donc une voie un peu différentes de l'anime. Et quand bien même celle-ci est un peu précipitée dans les dernières pages, elle conclut bien quelque chose: non seulement la volonté de Tuesday de véhiculer à sa mère ce qu'elle ressent à travers sa musique, mais aussi la reconnaissance de Carole & Tuesday en tant que jeunes artistes bourrées de promesse, peut-être à même de révolutionner les choses.

En somme, ce manga est d'un bout à l'autre une adaptation très soignée de l'excellent anime d'origine. Malgré quelques limites, Morito Yamakawa se montre très appliqué, séduit sans mal autant dans ses visuels que dans sa manière de mener l'histoire, jusqu'à un final inédit et assez satisfaisant dans l'ensemble.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs