Carnets de l’apothicaire (les) - Enquêtes à la cour Vol.1 - Manga

Carnets de l’apothicaire (les) - Enquêtes à la cour Vol.1 : Critiques

Kusuriya no Hitorigoto - Maomao no Kôkyuu Nazotoki Techô

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Octobre 2023

Les fans des Carnets de l'Apothicaire sont particulièrement chanceux en ce moment, surtout chez nous ! Après la version manga de Nanao Itsuki et Neko Kurage chez Ki-oon, le light novel de Natsu Hyûga a intégré le catalogue des éditions Lumen, tandis qu'une adaptation animée (dont la diffusion est imminente) a été mise en chantier. Pour cet automne 2023, le bingo se complète avec la seconde version manga, qu'on envisageait difficilement tant celle-ci pouvait faire doublon avec la proposition du tandem Itsuki/Kurage.

Cette deuxième proposition est signée Minoji Kurata, mangaka que nous avions découvert via le manga Assassin's Creed: Blade of Shao Jun. Son trait dégage un petit quelque chose, mais semble nettement moins ancré dans les standards d'élégance par rapport au dessin de Neko Kurage, sur le premier manga. La version Kurata des Carnets de l'Apothicaire a été lancée 3 mois à peine après celle de Kurage, mais cette fois chez la maison Shôgakukan, via le Sunday GX. Malgré ça, Minoji Kurata entretient une cadence pour vive, puisque 17 tomes sont sortis à l'heure actuelle, contre 12 pour la version de Neko Kurage. Notons d'ailleurs que ce n'est pas Ki-oon mais Mana Books qui publie le manga. Si les deux maisons appartiennent au même groupe, tout comme Lumen qui publie le light novel, ce choix prouve la volonté de distinguer les deux titres.

Respectant l'intrigue écrite par Natsu Hyûga, Les Carnets de l'Apothicaire : Enquêtes à la cour narre l'histoire de Mao Mao, une jeune herboriste qui a grandi au sein du quartier des plaisirs. Lorsqu'elle est kidpannée par deux ravisseurs peu scrupuleux, elle est revendue à la cour impériale où elle devra assumer un nouvel emploi, au sein du harem où les rivalités entre concubines de l'Empereur sont monnaie courante. Lorsqu'un premier drame survient, Mao Mao ne peut s'empêcher de mettre son nez dans l'affaire, la faisant entrer dans le collimateur de Jinshi, l'un des eunuques les plus influents du Palais...

Même intrigue, donc, mais narration bien différente. Minoji Kurata a pour lui plusieurs qualités, la première étant son rythme particulièrement bien équilibré, évitant toute longueur et gardant une cadence de divertissement tout le long. Ainsi, en un volume, le mangaka retranscrit davantage d'événements que Neko Kurage et donne l'impression d'aller à l'essentiel sans perdre pour autant la densité de l'univers, des intrigues et des personnages.

Et parce que Les Carnets de l'Apothicaire est une œuvre dans laquelle règne régulièrement le suspense, son coup de crayon sied aux tons du récit. Plus simple, et peut-être moins expressif que celui de Neko Kurage, il est assez idéal pour marquer les élans de noirceur de la trame narrative, notamment en toute fin d'ouvrage. Sous le trait de l'artiste, Mao Mao apparaît moins espiègle et sadique, mais davantage sévère. Cette différence n'a rien d'un détail tant elle change l'expérience de lecture, comme si nous avions un protagoniste assez différent, quand bien même adapté du même matériel d'origine.

Et si nous insistons ici sur la comparaison entre les deux mangas (ce qui ne sera plus le cas dans les tomes à venir), c'est pour faire comprendre que le récit de Minoji Kurata ne cherche pas à marcher sur les plates-bandes de la version publiée par Square Enix au Japon, mais bien à créer sa propre œuvre, avec une ambiance et un rythme qui lui est propre. Et parce que ces deux versions ont chacune leurs atouts, leurs inconvénients et leurs spécificités, les fans ne bouderont pas leur plaisir pour redécouvrir les aventures de Mao Mao sous un angle différent.

Côté édition, Mana Books a tenu à apporter à cette version "Enquêtes à la cour" une unicité. Ainsi, le combo verni sélectif et dorure à chaud sur un papier mât est du plus bel effet, sur une direction artistique colorée et ravissante. Déjà traductrice de la première version, Géraldine Oudin signe le texte du manga de Minoji Kurata, un choix logique tant celle-ci manie bien les personnages et l'univers. Mais, quitte à avoir une relecture bien différente de l'histoire, confier le travail à un autre traducteur n'aurait-il pas été un choix tout aussi pertinent ? Chacun sera juge !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs