Caresse du fouet (la) Vol.1 - Actualité manga

Caresse du fouet (la) Vol.1 : Critiques

Engine Room / Five / Junk Story

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Janvier 2011

Il est notoire qu'Oh! Great, l'auteur des célèbres Enfer et Paradis et Air Gear, a débuté sa carrière de mangaka, un peu au hasard, avec des récits pornographiques, notamment au sein du magazine Hot Milk. Ses courtes nouvelles hentaï furent ensuite publiées dans trois recueils, surnommé "les trois trésors divins" par ses fans les plus assidus. Il se trouve qu'en France, le contenu de ces one-shots a également trouvé une publication, discrètement, et ce quelques années avant le boom de ses œuvres !

En effet, l'éditeur SEEBD, maintenant disparu, publia au sein de son label BD Erogène les histoires courtes de Itoh Ogure, nommant l'ensemble "La Caresse du fouet", pour reprendre le titre original du premier recueil, "Silky Whip". En le présentant comme une simples œuvre pornographique, l'éditeur ne se doutait sans doute pas qu'il détenait ici les premiers travaux d'un futur grand talent du manga moderne ! Ainsi, l'aspect "trésor" se retrouve également pour les collectionneurs français, du fait de la rareté de ces exemplaires en arrêt de commercialisation. Les tomes apparaissent à parfois sur les sites de vente par correspondance, et peuvent atteindre des prix faramineux ! Mais le résultat est-il à la hauteur des espérances ? Les essais de jeunesses de l'auteur valent-ils vraiment le coup ?

Au sommaire de ce premier opus , quatre histoires indépendantes : "Parades Amoureuses" décrit le quotidien d'une lycéenne s'adonnant à la prostitution pour pouvoir entretenir financièrement l'homme qu'elle aime; "Mardi" présente la haine d'une femme trompée, avec une pointe de fantastique; "La cité des bandits" se veut plus léger et raconte l'histoire de deux sœurs voleuses, aux prises avec un récupérateur; enfin, "Blue", récit en deux chapitres, se déroule en 1924 et narre le destin d'une jeune aristocrate vendue par son père croulant sous les dettes à une famille mafieuse, mais pouvant compter sur le soutien de son berger allemand avec qui elle vit depuis sa plus tendre enfance.

Si Oh! Great cherche toujours un semblant de background, les choses vont très vite à l'essentiel, à savoir les scènes de sexe, et ne se prive d'aucun tabou, entre viols, parties à plusieurs, utilisations d'accessoires et même de la zoophilie. Cependant, malgré le côté très cru, parfois violent ou même scabreux, de ce contenu pornographique, l'auteur insiste déjà sur les sentiments de ses protagonistes. Il laisse une place aux pensées de ses héroïnes plutôt que de les laisser gémir vulgairement. Mais ne nous y trompons pas, cela sert ici d'avantage de prétexte pour justifier le reste, d'autant que le format très court des histoires ne permet pas de les développer pleinement.

Graphiquement, nous sentons également qu'il s'agit là des débuts de l'auteur : les dessins sont peu détaillés, les visages mal équilibrés et certaines cases totalement vides. L'action se révèle parfois illisible, ce qui n'aidera pas à saisir toutes les subtilités (pour peu qu'il y en ait). Mas quelques illustrations valent néanmoins le détour. Du côté de l'édition, nous sommes également dans un format qui a fait son temps : couverture cartonnée sans rabats ni sur-couverture. Le travail d'adaptation est minimale, et l'on sent que SEEBD destinait l'ouvrage à une frange d'acheteurs peu regardant quant à la qualité du support. Le papier est pourtant de qualité et le grand format sublime plutot bien le talent, encore embryonnaire, de l'auteur.

La Caresse du fouet constituera donc une pièce de collection de luxe pour les fans d'Oh! Great, tandis que les autres n'y verront qu'un simple manga de cul, sans concessions et aux thématiques très dures. Cependant, même dans le hentai, les œuvres de l'auteur restent inclassables par rapport au reste de la production. Un ovni, mais qui a aujourd'hui bien mal vieilli.


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
12 20
Note de la rédaction