Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 05 Mars 2019
2018 fut marqué par l’émergence de plusieurs nouveaux acteurs du manga en France, dont les éditions ChattoChatto dont la politique est de proposer des titres marquants. Le premier titre à paraître chez l'éditeur est Carciphona, web-manga que l'on doit à l'autrice canadienne Shilin Huang, et qui dénombre actuellement six tomes, la série étant toujours en cours...
Le monde de Maelstrom abritait des pratiquants de la magie puisant dans les forces démoniaques. Certains d'entre-eux, dominés par ces puissances, furent appelés Carciphona. Les méfaits de l'un de ces possédés engendra une vaste prohibition, interdisant toute utilisation des pouvoirs magiques. Mais dans le pays de Kronzel, le roi autorisa une exception avec Veloce Visrin, une jeune sorcière qui reçu l'ordre de rester cachée. Rejetée par les habitants de son village et au cours d'une altercation, elle croise un jour la route de Ketirzel, un jeune noble nourri des meilleures intentions. C'est alors que Blackbird, une meurtrière dont on dit qu'elle est une Carciphona, prend Veloce pour cible...
Avec ce premier tome, Shilin Huang offre une amorce rythmée où il se passe énormément de choses, et qui recense un grand nombre d'informations à digérer. On ressent assez vite la force de Carciphona à travers ce premier tome : l'autrice a tout un univers en tête et une histoire à raconter, si bien que l'introduction impliquait un début de récit bien garni en terme d'événements et de développements divers.
Ce premier tome de Carciphona demande alors une lecture assez attentive, tant il est important de suivre le déroulement du volume ainsi que les différentes tirades qui amènent l'exposition des richesses de l'univers. Simpliste dans son synopsis, le récit se voit pourtant nuancé petit à petit, autour de ses personnages notamment. Difficile de savoir si les mauvais le sont véritablement, tant Shilin Huang semble donner de l'importer dans la nuance de son intrigue. Ces non-dits et ambiguïtés soulèvent alors bon nombre de mystères, mystères qui seront très certainement éclaircis au fil de l'intrigue, et qui plantent donc certaines promesses. Mais il faut pouvoir digérer le tout, aussi une lecture trop survolée risquera de perdre le lecteur en cours de route.
A ceci s'ajoute une petite galerie de personnages, globalement plaisante à découvrir. Mais, il faut le reconnaître, et c'est peut-être une volonté propre de la mangaka, la jeune sorcière Veloce Visrin vole un peu la vedette à ses camarades de récit. Keritzel, aussi sympathique soit-il, reste encore trop l'archétype du personnage naïf, et ne captive pas autant que Veloce, son tempérament et ses mystères. BlackBird, la meurtrière, est dans cette même veine, et c'est donc bien par ses personnages féminins que ce premier tome tire son épingle du jeu.
Mais dans toutes cette découverte, très intéressante au final, c'est sans doute le style visuel de l'autrice qui peut gêner. Le trait d'époque de Shilin Huang fourmille de détails et brille par l'utilisation des nuances sombres... un peu trop, parfois. Certaines planches semblent alors bien chargées et ne permettent pas de saisir toutes les informations visuelles, et le constat est similaire sur les scènes d'affrontement qui manquant de clarté. Néanmoins, n'oublions pas que la série fut lancée en 2011. Entre temps, le trait de la mangaka a dû évoluer, aussi on peut s'attendre à une certaine progression dès les prochains tomes.
Le monde de Maelstrom abritait des pratiquants de la magie puisant dans les forces démoniaques. Certains d'entre-eux, dominés par ces puissances, furent appelés Carciphona. Les méfaits de l'un de ces possédés engendra une vaste prohibition, interdisant toute utilisation des pouvoirs magiques. Mais dans le pays de Kronzel, le roi autorisa une exception avec Veloce Visrin, une jeune sorcière qui reçu l'ordre de rester cachée. Rejetée par les habitants de son village et au cours d'une altercation, elle croise un jour la route de Ketirzel, un jeune noble nourri des meilleures intentions. C'est alors que Blackbird, une meurtrière dont on dit qu'elle est une Carciphona, prend Veloce pour cible...
Avec ce premier tome, Shilin Huang offre une amorce rythmée où il se passe énormément de choses, et qui recense un grand nombre d'informations à digérer. On ressent assez vite la force de Carciphona à travers ce premier tome : l'autrice a tout un univers en tête et une histoire à raconter, si bien que l'introduction impliquait un début de récit bien garni en terme d'événements et de développements divers.
Ce premier tome de Carciphona demande alors une lecture assez attentive, tant il est important de suivre le déroulement du volume ainsi que les différentes tirades qui amènent l'exposition des richesses de l'univers. Simpliste dans son synopsis, le récit se voit pourtant nuancé petit à petit, autour de ses personnages notamment. Difficile de savoir si les mauvais le sont véritablement, tant Shilin Huang semble donner de l'importer dans la nuance de son intrigue. Ces non-dits et ambiguïtés soulèvent alors bon nombre de mystères, mystères qui seront très certainement éclaircis au fil de l'intrigue, et qui plantent donc certaines promesses. Mais il faut pouvoir digérer le tout, aussi une lecture trop survolée risquera de perdre le lecteur en cours de route.
A ceci s'ajoute une petite galerie de personnages, globalement plaisante à découvrir. Mais, il faut le reconnaître, et c'est peut-être une volonté propre de la mangaka, la jeune sorcière Veloce Visrin vole un peu la vedette à ses camarades de récit. Keritzel, aussi sympathique soit-il, reste encore trop l'archétype du personnage naïf, et ne captive pas autant que Veloce, son tempérament et ses mystères. BlackBird, la meurtrière, est dans cette même veine, et c'est donc bien par ses personnages féminins que ce premier tome tire son épingle du jeu.
Mais dans toutes cette découverte, très intéressante au final, c'est sans doute le style visuel de l'autrice qui peut gêner. Le trait d'époque de Shilin Huang fourmille de détails et brille par l'utilisation des nuances sombres... un peu trop, parfois. Certaines planches semblent alors bien chargées et ne permettent pas de saisir toutes les informations visuelles, et le constat est similaire sur les scènes d'affrontement qui manquant de clarté. Néanmoins, n'oublions pas que la série fut lancée en 2011. Entre temps, le trait de la mangaka a dû évoluer, aussi on peut s'attendre à une certaine progression dès les prochains tomes.
Alors, malgré un univers qui semble foisonnant et une héroïne vraiment intrigante, Carciphona pèche encore par son flot d'informations pas toujours simple à digérer, et un coup de crayon encore très confus. Mais la marge de progression de l'autrice, tant dans son dessin que dans sa manière de raconter l'histoire, est importante. Le titre étant le premier des éditions françaises ChattoChatto, on peut se douter que la suite est prometteuse. En tout cas, ce premier opus justifie qu'on garde un œil sur Carciphona, malgré ses défauts.
16/04/2021 
