Cantarella Vol.7 : Critiques

En tombant amoureux de Lucrèce et en cédant à ses bras, Chiaro s’est rendu coupable de trahison face à un César meurtri au plus profond de lui-même. Profondément affaibli physiquement et moralement, le cardinal César n’aura même pas l’occasion de trouver réconfort et de pardonner son fidèle serviteur, qui se fait chasser sans sommation par Della Volpe, qui croit agir pour le bien de son maître alors que seule la jalousie guide ses actes. Mais l’amour dans ce manga est voué à disparaitre, quand Lucrèce apprend son remariage imminent et que Chiaro doit quitter la ville … Mais la jeune fille se fait agresser par le Perroquet, le serviteur du Pape, et son amant intervient à temps pour la sauver, ce qui le décide à fuir loin de Rome mais accompagné. Les amants en fuite, tableau romantiquement touchant mais tout à fait pitoyable dans le contexte de la situation, étant donné le peu de chance qu’ils ont de s’en sortir.

On déplore un peu que You Higuri se focalise peu à peu essentiellement sur Chiaro et Lucrèce, qu’on aimerait voir un peu moins souvent et pouvoir continuer de suivre César dans sa décadence. Surtout qu’après la fuite de deux personnes qui lui étaient chères, le fils caché du Pape perd pied, tandis que ses démons prennent toujours plus le dessus sur sa raison. Les meilleurs moments de ce tome sont ceux où César réapparait, drapé de dignité pour rendre visite au couvent de sa sœur et tombe sur le fruit d’une trahison particulièrement douloureuse. On le sent souffrir, hésiter, se battre pour ne pas fléchir et cela ne peut le rendre que plus grand et que plus appréciable. De même, lorsque la trahison arrive à son comble, c’est toutes nos certitudes qui s’écroulent en même temps que l’autorité de César sur Chiaro, et on se demande bien comment l’auteur va pouvoir revenir sur ses pas pour rétablir le contact entre deux êtres faits pour s’accompagner l’un l’autre dans les dérives de leurs statuts. Bref, un bon volume qui illustre avec précision ce que peut être le sentiment d’être abandonné par ses proches …

NiDNiM