Cantarella Vol.10 : Critiques

Voici enfin venir le dixième tome de Cantarella, dernier disponible en France pour notre plus grand malheur. Les deux derniers étant sortis au Japon, il faudra savoir lire cette belle langue pour arriver à bout de la passionnante histoire des Borgia. En effet, Asuka ne compte pas reprendre la série puisque les dix premiers tomes sont en arrêt de commercialisation, et tout rééditer leur desservirait. Il faudrait alors attendre qu’un autre éditeur bien pensant reprenne enfin cette si splendide série, qui nous promet d’ailleurs sûrement de magnifiques dénouements en perspective. Dans ce dixième tome, source de frustration donc, César entame une carrière militaire au service du Pape et c’est directement avec le roi de France qu’il s’en va négocier, à force de mariages, d’argent et de titres. César se retrouvera lui aussi uni par les liens sacrés du mariage, à une française nommée Charlotte simplement par intérêt politique, comme à son habitude. Lui-même commence à jouer avec un pion à son effigie, et s’emploie d’habiles stratagèmes pour arriver à ses fins.

Pendant ce temps, Lucrèce pleure son amant qui aurait disparu tout en étant encore en vie, alors que celui-ci suit Niccolo dans ses démarches pour le protéger, ce qui finira par le conduire vers un métier bien plus approprié malgré sa blessure : mercenaire. Un tome joliment dosé entre les diverses frasques politiques, les sentiments de nos héros et l’action qu’ils entreprennent continuellement. On pestera seulement sur la fin, lorsque la lecture s’arrête brutalement sans promesse de suite, actuellement. Difficile d’abandonner Chiaro à ses réflexions quant au sort de son ancien maitre, qui aurait bien besoin que l’on sauve son âme. Il faudra aussi laisser là le frère et la sœur d’Aragon, à un destin incertain qui pourrait les rapprocher dans l’adversité afin de reprendre le flambeau du tabou de Lucrèce et son amour incestueux. Qu’il est triste d’abandonner ainsi avec force et fracas une série qui avait du potentiel et de l’avenir, nous faisant mirer un final grandiose auquel nous n’avons pas droit. Il faudra s’y faire … et imaginer la suite, en s’appuyant sur les réalités historiques comme You Higuri l’a toujours fait.

NiDNiM