Called Game Vol.4 - Actualité manga
Called Game Vol.4 - Manga

Called Game Vol.4 : Critiques

Called Game

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Mars 2021

Perdant petit à petit pied dans sa situation, et ne trouvant pas en Violette l'aide qu'elle espérait, Camilla avait fini par se montrer un peu plus inquiétante, en étant même proche de faire du chantage à notre héroïne. Au final,la situation a tourné d'une manière encore plus terrible que prévue: alors qu'en revenant de son entraînement Violette voulait s'expliquer plus paisiblement avec Camilla, elle n'a pu que constater que celle-ci a disparu et a fui, non sans lui laisser une lettre lui proposant de la rejoindre à Fradol, une ville du nord. A présent, il convient de retrouver Camilla au plus vite avant que l'affaire ne s'ébruite, sans quoi cela pourrait être catastrophique pour un paquet de monde, y compris la famille Hughes. C'est ainsi que Violette et Edward, accompagnés par Athur lui-me^me qui souhaite jauger la situation dans la ville autonome de Fradol, se mettent en route pour cette cité qui a acquis son autonomie grâce à son commerce, et où les habitants ne seront donc pas forcément coopératifs...

Le quatrième volume de Called Game n'aurait pu être qu'une étape classique, une simple recherche de la fugitive avec à la clé des explications entre les principales concernées... Mais dans l'univers impitoyable imaginé par Kaneyoshi Izumi, il ne peut en être ainsi, et c'est une chose que la mangaka nous a très bien fait comprendre dès la dernière page du 3e volume, où l'on comprenait que Camilla est déjà morte. Les lecteurs et lectrices sachant déjà ça alors que nos héros l'ignorent et se débattent, cela ajoute forcément, d'emblée, une part de drame et de cruauté à la lecture.

Mais surtout, ce tome est loin, très loin de se limiter à ça. Bien sûr, il y a des interrogations bien présentes en nos héros: de par la personnalité de Camilla, il ne fait aucun doute que quelqu'un a dû influencer sa décision de fuir, mais qui ? Pas d'énorme mystère là-dessus, mais c'est bien géré, d'autant que ça accentue encore un peu plus la sournoiserie et l'ambition de l'intelligente Anne, et que ça permet d'accentuer un peu plus la place dans la série de la 4e reine Christina, jeune femme dont le rôle devrait visiblement prendre plus d'importance, surtout au vu de ce qu'on apprend dans les toutes dernières pages.

Mais rapidement, un autre élément fait son apparition: la personne ayant incité Camilla à fuir et celle l'ayant tuée sont-ils étroitement liés, où la mort de Camilla cache-t-elle un autre drame plus profond encore ? La réponse qui se dessine est à la fois passionnante et tragique, dans la mesure où elle remet en avant la première morte de la série, la si jeune Lizzy, sacrifiée dans ces luttes de pouvoir. Dans une lutte mortelle qui fait surtout le jeu des vrais ennemis, la mangaka remet bien en évidence ce que Lizzy apportait, avec certes une part d'immaturité, mais surtout son côté entier et lumineux. Mais ce sont surtout, de manière cruelle, ceux qui restent qui sont mis en évidence, entre des proches avides d'une vengeance aveugle, et un père ayant perdu ce qu'il avait de plus cher et se sentant coupable d'avoir, quelque part, envoyé son enfant vers sa propre mort.

Le pays dans lequel se passe l'intrigue est décidément cruel et sans pitié... et ça, les principaux personnages de ce volume le ressentent bien, ce qui permet de les travailler d'autant plus. Bien sûr, il y a le cas de Grey, ce père meurtri qui ne se sent plus de vivre dans un pays aussi pourri, sans valeur et égorgeant ses propres enfants. Mais il y a toujours, aussi, Arthur, ce garçon devenu roi à seulement 16 ans, déjà meurtri par plusieurs drames, mais qui a été précisément nourri par ces drames pour avoir cette volonté profonde de changer ce qui ne va pas dans le pays. Enfin, il y a Violette, meurtrie et enragée de n'avoir pas été assez forte pour protéger celle qui lui avait demandé de ne pas l'abandonner, ce qui pourrait consolider encore un peu plus sa volonté de devenir plus forte et, même, de servir au mieux ce jeune roi. Un roi avec qui, par ailleurs, elle entretient une relation de plus en plus complexe: elle le sait, trop se rapprocher de lui pourrait la mener à sa perte, et pourtant...

Kaneyoshi Izumi frappe fort avec ce volume, tant, dans une atmosphère toujours aussi cruelle et dramatique, elle parvient à enrichir comme il se doit un récit déjà très emballant. Evitant les facilités et cherchant à croquer son récit avec richesse et complexité sur tous les plans, la mangaka livre un shôjo "politique" réellement addictif et marquant. Pourvu que ça dure !
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs