Call of the Night Vol.4 : Critiques

Le soir, Midori travaille dans un maid café, et elle connaît un problème de taille : En l'absence d'une collègue, son équipe est en sous-effectifs ! Par pur hasard, voilà que Kô et Nazuna passent dans le coin, et il ne faut pas plus longtemps pour que la soubrette embarque sa camarade vampire dans cette aventure. Contre toute attente, Nazuna s'acclimate à cet environnement, mais un événement vient troubler cette nouvelle routine. Un stalker rode dans le coin, et prend en photos l'une des employées, quand celle-ci se change dans les vestiaires...

Kotoyama a maintenant déployé son univers, et profite de croquer celui-ci à travers différentes histoires qui viennent composer un quatrième tome assez varié, dans des tons qui vont du léger au plus dramatique. Si Call of the Night dépeint un monde vampirique de la nuit, à l'esthétique plutôt sombre par définition, c'est pourtant une amorce marquée par l'humour qui nous est proposé, via un mini arc dans un maid café. Aveu de l'autrice, l'envie de dessiner un tel passage la démangeait, aussi Kotoyama a eu raison de se faire plaisir tant cette première partie d'ouvrage est suffisamment courte pour ne pas lasser, et efficace dans sa légèreté.

Et si la série peut faire croire à l'installation d'une routine, la suite du volume parvient à intégrer de nouveaux éléments, connectés aux différentes optiques de l'histoire de Kô et de Nazuna. Passé l'arc du maid café, la vampire fétiche de l'œuvre se fait plus discrète, pour permettre à la dimension scolaire de briller davantage. Ainsi, l'artiste traite efficacement le cercle collégien de Kô, tout en prenant soin de questionner le système avec nuance et mélancolie. Une écriture qui se fait notamment par l'introduction du professeur principal de l'adolescent, et qui prend une autre dimension quand le garçon, accompagné d'Asai et d'un autre camarade, fait une rencontre imprévue dans un établissement plongé dans la nuit. Kotoyama se plait clairement à confronter cette part « ordinaire » de son manga à sa dimension fantastique, en renouvelant ses idées de traitement du mythe du vampire, tout en ne manquant pas de croquer les histoires adolescentes avec la sensibilité qui leur est due. Chaque chapitre est l'occasion de faire le pont entre les deux grands univers de la série, et de leur donner du sens par ces connexions. Les différents degrés de lecture de Call of the Night demeurent donc habilement traités, confirmant de nouveau les belles nuances dans la série de Kotoyama.

Autant dire qu'on ne se lasse pas du titre, tant ce quatrième opus parvient à condenser toutes les subtilités du récit, en les poussant même parfois encore plus loin. Varié et complet, le quatrième tome confirme tout l'intérêt de l'œuvre, et accentue davantage notre amour pour l'univers créé par la mangaka, servi par son trait tantôt aguicheur, tantôt angoissant.