Butterfly Beast Vol.2 - Actualité manga
Butterfly Beast Vol.2 - Manga

Butterfly Beast Vol.2 : Critiques

Chôju Gitan

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 27 Septembre 2021

Le quartier de Yoshiwara est en pleine effervescence suite à l'installation de nouveaux bains publics. Mais l'établissement, où Kochô mène une double vie, voit mal cette inauguration. D'une part parce que ces bains cachent une façade illégale de maison close, mais aussi parce parce qu'ils abriteraient des réprouvés. Aussi, le vieux Jin'Emon fait appel à une nouvelle recrue pour se charger de la mission : Kagari, une ancienne kunoichi et protégée d'époque de Kochô. Mais cette dernière est loin d'être enthousiaste à la trouver en de tels lieux, d'autant plus qu'un certain nom viendra raviver son plus solide désir de vengeance.

Après un premier tome particulièrement envoutant et haletant, bien que dur et sans état d'âme vis à vis de son héroïne, il est déjà temps pour Butterfly Beast de se conclure. Il faut dire que Yuka Nagate n'a pas tellement eu le choix : L'arrêt du magazine Comic Bunch a mené à une annulation pure et simple de la série. Toutefois, l'autrice a pu lui redonner vie l'année suivante, en 2011, en entamant une suite directe dans la revue Comic Ran des éditions Leed, une séquelle longue de 5 tomes et que nous pourrons découvrir de notre côté en 2022.

Contrairement au premier tome qui était façonné de plusieurs récits, c'est un seul arc (puis un chapitre « conclusif ») que propose ce second volet. L'autrice ne change pas ses intention en développant une nouvelle affaire opposant Kochô à des réprouvés, mais confronte plus directement les objectifs de son histoire en traitant à la fois le passé de l'héroïne via le personnage de Kagari, mais aussi en introduisant l'ennemi à l'origine de la haine de l'ancienne kunoichi. Le pitch de cet arc pourrait se résumer en quelques mots, mais son développement va montrer de nombreuses subtilités tout en restant fidèle à l'ADN de cette série qui n'épargne jamais son personnage principal.

Car après avoir lu le premier tome, on devine assez rapidement l'atmosphère que veut dépeindre la mangaka avec une histoire qui mêle deux intérêts relationnels forts de Kochô. Tandis que les développements puisent dans une noirceur due à ce contexte d'époque réinventé par l'autrice, la noirceur de celui-ci marquera les différents moments forts de l'intrigue. Les personnages, denses, amènent les chamboulements scénaristiques, tout en n'étant que des pantins de leur époque et de leurs destins. Dans Butterfly Beast, il y a toujours cette absence de manichéisme qui prend davantage de force dans ce second tome. Le tout se trouve bien dosé, dans une intrigue à la puissance montante qui ne laisse pas vraiment le temps de respirer, tandis que l'artiste vient une nouvelle fois croquer l'ensemble avec brio.

La prouesse de Yuka Nagate vient effectivement dans sa manière de dépeindre visuellement un tel récit. Prenant place dans un milieu de proxénétisme (bien qu'il ne soit qu'une façade des vrais tenants de l'histoire), l'ensemble se révèle au mieux élégant mais jamais vulgaire. Le sexe, rarement montré, sert surtout des tourments et ne peut en aucun cas être considéré comme aguicheur. L'ambiance sombre de Butterfly Beast reste dans les intentions esthétiques de l'autrice, en permanence.

Pour toutes ces petites richesses, le titre ne laisse pas indifférent sur ce second volume. On s'imagine alors les réactions des lecteurs d'époque, frustrés face à cette non-fin puisque ce second tome se contente d'aboutir à une sorte de fin de partie première. Fort heureusement pour nous, on sait qu'une suite nous parviendra et qu'elle sera plus longue. Quelques mois à attendre donc avant de retrouver Kochô et sa destinée dramatique dans Butterfly Beast 2.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs