Buchimaru Chaos Vol.1 - Actualité manga
Buchimaru Chaos Vol.1 - Manga

Buchimaru Chaos Vol.1 : Critiques

Buchimaru Chaos

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Avril 2019

En ce mois d'avril, le catalogue des éditions Doki-Doki s'enrichit d'une nouvelle oeuvre dotée de quelques accents de dark fantasy: Buchimaru Chaos, une oeuvre en trois tomes qui fut publiée en 2016-2017 aux éditions Hakusensha dans le magazine Young Animal, aux côtés de Berserk entre autres. Il s'agit du tout premier manga publié en France de Tsutomu Ohno, un auteur qui exerce au Japon depuis un peu plus de dix ans.

Buchimaru Chaos nous plonge dans un monde ancien dont certains éléments (ninjas, shinobis, divinités aux influences shintoïstes...) évoquent un Japon d'un autre temps, avec en plus une part fantastique assez sombre à base de divinités et d'esprits gardiens. Ces derniers, dans ce monde, doivent être vénérés, on ne doit pas le toucher ou attenter à leur vie. Ce sont toutes ces règles que bafouent la dénommée Byakuya et son disciple Buchimaru, dès lors qu'ils s'attaquent à la divinité Tadamuki. Tandis que Buchimaru se contente de suivre aveuglément sa maîtresse dont l'odeur lui est indispensable (si si...), Byakuya, elle, semble agir pour une raison qui lui est propre, quitte à devenir un traîtresse et à emmener dans cette voie avec elle son disciple... qu'elle n'hésite pourtant pas à trahir. C'est le début d'un conflit où le disciple naïf court après sa maîtresse traîtresse, tandis que ninjas et esprits gardiens s'entrechoquent déjà...

Commençons par évoquer les qualités de ce début de série: la patte visuelle d'Ohno, qui ne manque pas d'intérêt. Il faudra quand même passer outre certains visages inégaux et moins denses ainsi qu'une mise en scène de l'action très lambda, afin de profiter d'un bestiaire aux designs assez soignés et intenses et relevés de trames apportant plus de profondeur, et des décors d'un Japon ancien omniprésent avec ses montagnes, ses forêts et sa végétation parfois assez denses. En somme, le dessin en lui-même même est parfois assez impressionnant, et l'auteur apporte au tout des noirs qui assombrissent comme il faut le récit.

Mais à part ce coup de crayon assez intéressant, que retenir ? Hé bien, malheureusement pas grand chose. On s'en doutait au vu de la brièveté de la série et du pitch, Buchimaru Chaos ne va pas proposer un scénario très recherché, mais à défaut ce scénario aurait tout à fait pu offrir un divertissement efficace. Ce n'est malheureusement pas le cas, à cause de deux points. Le plus problématique des deux, c'est clairement l'absence complète de contextualisation, en permanence. Tsutomu Ohno nous propulse très vite dans un monde qui a certes ses propres caractéristiques, mais dont il n'explique rien du tout, ce qui nuit forcément à l'immersion. On se contente donc de suivre les héros qui avancent, bougent et se battent dans un background qui apparaît très, très lisse. L'autre problème vient de la rapidité du récit: l'auteur enchaîne les choses vite mais pas forcément bien, en ne laissant jamais le temps de vraiment apprécier des personnages dont, finalement, on se désintéresse un peu. Pourtant, Byakuya intrigue un minimum avec sa quête personnelle, en revanche Buchimaru tend à agacer plus qu'autre chose avec son admiration naïve pour celle qui l'a trahie et son petit problème avec les odeurs qui casse un peu l'ambiance. Quant aux personnages secondaires, ils n'ont aucun développement pour l'instant et n'intriguent pas beaucoup.

Malgré certaines qualités visuelles évidentes dans le trait assez intense d'Ohno, ce premier tome peine donc à convaincre, la faute à une histoire qui s'avère pour l'instant très fade et dont les enjeux peinent à être intéressants. Espérons que la suite saura faire décoller un peu plus cette courte oeuvre qui ne manque pourtant pas de potentiel...

Concernant l'édition, Doki-Doki nous offre comme souvent un objet très agréable à prendre en main, avec un papier souple, épais et sans transparence, une bonne qualité d'impression, et un réel soin dans la traduction et les choix de police.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs