Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 27 Avril 2018
Pariya et Umar, à force de se fréquenter et de vivre certaines choses ensemble, ont appris à se connaître et à s'apprécier de plus en plus. Et il se pourrait bien que la maladroite, caractérielle et peu confiante en elle jeune fille, qui pensait qu'aucun homme ne voudrait d'elle, ait trouvé le bon... C'est sur de belle promesses d'un avenir commun qu'on les laisse donc ! Désormais, l'automne, puis l'hiver arrivent, et Kaoru Mori profite de ces deux saisons pour nous replonger aux côtés d'autres personnages: Karluk tout d'abord, puis Smith par la suite.
Face aux épreuves qui se sont récemment abattues, le jeune époux d'Amir a vu naître en lui un profond regret: celui de ne pas être encore assez fort pour protéger lui-même les siens. Et c'est donc dans l'optique de se muscler et de devenir encore un peu plus un homme qu'il prend une décision: aller passer les saisons froides au sein du groupe de nomades de son beau-frère Azher, afin d'y apprendre notamment à mieux maîtriser le tir à l'arc ! Pendant tout cette partie, la mangaka nous immerge au coeur de ce petit groupe de nomades, en prenant un petit peu le temps d'évoquer la rudesse de leur vie et leur problèmes, tels que les raisons faisant qu'ils ne sont pas mariés, la grande importance de leur cheptel, les aléas pouvant les toucher (comme la mort de bêtes ne résistant pas à l'hiver)... Mais c'est surtout sur un autre point que l'artiste régale: les pratiques de la chasse dans les froides steppes à cette époque. La chasse au vol avec des aigles royaux femelles (plus robustes que les mâles), l'importance d'élever ces aigles, le rôle des fauconniers des steppes, le principe de la fauconnerie équestre... Mori n'est pas avare en détails. Et visuellement, ce focus sur la chasse et cette incursion parmi des nomades des steppes lui permettent d'offrir à la fois des paysages sauvages toujours aussi impressionnants de maîtrise, et des moments de lutte contre la nature sauvage ou les animaux qui sont d'une intensité folle. On saluera notamment le rendu de la traque du cerf (surtout quand le sert court en se rapprochant peu à peu), et la lutte de l'aigle contre le renard. On salue souvent Kaoru Mori pour la richesse et la précision de ses décors, motifs et vêtements (et c'est toujours le cas ici), mais elle montre aussi, une fois de plus, son excellente maîtrise de la faune. Avant tout, quelle beauté chez l'aigle ! En dehors de ça, on suit avec intérêt l'évolution de Karluk, et encore plus lors de ses quelques retrouvailles avec Amir. Le passage, par ailleurs, s'achève sur une très jolie discussion entre les deux époux, permettant à Karluk de montrer ses doutes et son manque de confiance (lui qui est encore si jeune par rapport à sa femme), et à Amir de réaffirmer son amour pour lui quelle que soit sa force.
Puis on retrouve enfin Smith, qui, à l'approche de l'hiver, semble se rapprocher enfin de sa destination, la ville ottomane d'Ankara. Dans son long voyage aux côtés de son guide Ali, il a le sentiment d'avoir quitté le village de la famille Eyhon depuis bien longtemps. Ayant rejoint une caravane après avoir connu quelques coups durs, lui et Ali sont désormais à la frontière entre la Perse et l'Empire Ottoman, et doivent faire avec quelques derniers petits problèmes: s'arranger pour que l'Anglais ne soit pas pris pour un Russe, se méfier du temps très dangereux en cette saison en montagne, et tenir compte de l'imminence d'un conflit qui risque de s'abattre dans la région. Les premiers moments des retrouvailles avec Smith pourront paraître un petit peu mollassons, à cause de petites rallonges, mais il y a aussi des petits à-côtés intéressants, notamment concernant certaines pratiques de vengeance chez les peuples du coin. L'arrivée tant attendue à Ankara, quant à elle, amorce tout doucement des choses très prometteuses, pouvant être aussi positives qu'inquiétantes: la découverte du fameux Hawkins si longtemps évoqué, le désir de Smith de retourner là où il était pour photographier tout ce qu'il a vu, des retrouvailles aussi belles qu'inattendues (après tout, on espérait depuis le tome 3, donc depuis 2011 !), et l'imminence de plus en plus certaine d'un conflit face aux désirs d'expansion des Russes, ce qui pourrait apporter beaucoup de bouleversements...
Sans gros chambardements cette fois-ci, mais avec quelques avancées notables et en étant toujours aussi remarquable visuellement, Bride Stories se poursuit donc en séduisant toujours autant. A l'issue de ce tome, on a surtout hâte de voir ce que nous réserve le prochain volume, mais comme toujours avec la série de Kaoru Mori il faudra être patient pour le découvrir...
Face aux épreuves qui se sont récemment abattues, le jeune époux d'Amir a vu naître en lui un profond regret: celui de ne pas être encore assez fort pour protéger lui-même les siens. Et c'est donc dans l'optique de se muscler et de devenir encore un peu plus un homme qu'il prend une décision: aller passer les saisons froides au sein du groupe de nomades de son beau-frère Azher, afin d'y apprendre notamment à mieux maîtriser le tir à l'arc ! Pendant tout cette partie, la mangaka nous immerge au coeur de ce petit groupe de nomades, en prenant un petit peu le temps d'évoquer la rudesse de leur vie et leur problèmes, tels que les raisons faisant qu'ils ne sont pas mariés, la grande importance de leur cheptel, les aléas pouvant les toucher (comme la mort de bêtes ne résistant pas à l'hiver)... Mais c'est surtout sur un autre point que l'artiste régale: les pratiques de la chasse dans les froides steppes à cette époque. La chasse au vol avec des aigles royaux femelles (plus robustes que les mâles), l'importance d'élever ces aigles, le rôle des fauconniers des steppes, le principe de la fauconnerie équestre... Mori n'est pas avare en détails. Et visuellement, ce focus sur la chasse et cette incursion parmi des nomades des steppes lui permettent d'offrir à la fois des paysages sauvages toujours aussi impressionnants de maîtrise, et des moments de lutte contre la nature sauvage ou les animaux qui sont d'une intensité folle. On saluera notamment le rendu de la traque du cerf (surtout quand le sert court en se rapprochant peu à peu), et la lutte de l'aigle contre le renard. On salue souvent Kaoru Mori pour la richesse et la précision de ses décors, motifs et vêtements (et c'est toujours le cas ici), mais elle montre aussi, une fois de plus, son excellente maîtrise de la faune. Avant tout, quelle beauté chez l'aigle ! En dehors de ça, on suit avec intérêt l'évolution de Karluk, et encore plus lors de ses quelques retrouvailles avec Amir. Le passage, par ailleurs, s'achève sur une très jolie discussion entre les deux époux, permettant à Karluk de montrer ses doutes et son manque de confiance (lui qui est encore si jeune par rapport à sa femme), et à Amir de réaffirmer son amour pour lui quelle que soit sa force.
Puis on retrouve enfin Smith, qui, à l'approche de l'hiver, semble se rapprocher enfin de sa destination, la ville ottomane d'Ankara. Dans son long voyage aux côtés de son guide Ali, il a le sentiment d'avoir quitté le village de la famille Eyhon depuis bien longtemps. Ayant rejoint une caravane après avoir connu quelques coups durs, lui et Ali sont désormais à la frontière entre la Perse et l'Empire Ottoman, et doivent faire avec quelques derniers petits problèmes: s'arranger pour que l'Anglais ne soit pas pris pour un Russe, se méfier du temps très dangereux en cette saison en montagne, et tenir compte de l'imminence d'un conflit qui risque de s'abattre dans la région. Les premiers moments des retrouvailles avec Smith pourront paraître un petit peu mollassons, à cause de petites rallonges, mais il y a aussi des petits à-côtés intéressants, notamment concernant certaines pratiques de vengeance chez les peuples du coin. L'arrivée tant attendue à Ankara, quant à elle, amorce tout doucement des choses très prometteuses, pouvant être aussi positives qu'inquiétantes: la découverte du fameux Hawkins si longtemps évoqué, le désir de Smith de retourner là où il était pour photographier tout ce qu'il a vu, des retrouvailles aussi belles qu'inattendues (après tout, on espérait depuis le tome 3, donc depuis 2011 !), et l'imminence de plus en plus certaine d'un conflit face aux désirs d'expansion des Russes, ce qui pourrait apporter beaucoup de bouleversements...
Sans gros chambardements cette fois-ci, mais avec quelques avancées notables et en étant toujours aussi remarquable visuellement, Bride Stories se poursuit donc en séduisant toujours autant. A l'issue de ce tome, on a surtout hâte de voir ce que nous réserve le prochain volume, mais comme toujours avec la série de Kaoru Mori il faudra être patient pour le découvrir...