Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 08 Février 2013
Debout sur une immense scène, face à des centaines de spectateurs, Kasuga Romio se sent envahit par cette sensation unique que procure la gloire, et en est désormais certain : il deviendra une star du rock.
Si la motivation est on ne peut plus singulière, et assez dénuée de passion au premier abord, il n’empêche que la vraie aventure musicale semble débuter en ce début de second volume. Avec la rencontre de Ryo, un travestit plus vrai que nature qui recherche un groupe pour faire s’épanouir son talent de batteur, les bases du groupe se consolident : Kasuga au chant, Reiji à la guitare, et Ryo à la batterie. La première répétition a lieu, et la magie opère, les trois amis créent une alchimie des plus prometteuses, dans un style qui semble se rapprocher du hard rock. Comme dans Beck, le talent de l’auteur à nous faire « ressentir » le type de musique (pas encore à nous faire vibrer, tout le monde n’est pas Harold Sakuichi), et on envisage d’or et déjà de potentiels moments d’anthologie.
Les bases d’un récit passionnant s’offre à nous quand…tout dérape.
Le groupe rencontre un bassiste, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, puisqu’il en cherchait un. Seulement, ce bassiste tente vainement de quitter un groupe de métal, qui refuse de le voir voler de ses propres ailes. Car bien entendu, nos métaleux sont de gros vilains. Non contents d’être sataniques, ils agressent ceux qui s’opposent à eux à coups d’acide sulfurique, et ne jouent de la musique que pour vendre de la drogue, drogue qui rend fou ceux qui la prennent, à condition bien sûr qu’ils entendent une musique diabolique dans un même temps… Et plus de la moitié du volume est constitué du what the fuck le plus total, complètement superflu et stéréotypant. Baston, drogue, kidnapping et j’en passe, la musique semble à des années lumières de l’action en cours.
Pourtant, le personnage du bassiste (Ran) en lui-même est charismatique, et l’on devine déjà qu’il finira aux côtés de nos héros, dommage que ce soit de façon aussi ridicule.
Graphiquement, l’auteur s’améliore petit à petit, et les imperfections se font de plus en plus rares, on profitera donc d’un trait qui colle avec le récit, et qui tend vers l’harmonie.
On ne peut qu’être déçu par ce gâchis, d’autant plus que la série ne fait que neuf volumes, et ne peut donc pas se permettre de se perdre dans des considérations complètement inutiles. On retiendra les premiers instants de ce volume, en espérant qu’Haruto Umezawa rattrapera vite le tir.