Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 30 Août 2024
Violée par Hachiya et son pote, la pauvre Kanda ne doit son salut qu'à un autre problème: la lutte pour la survie pousse effectivement certaines personnes à vouloir essayer de voler des réserves de nourriture, ce qui enclenche bientôt de nouvelles échauffourées entre survivants. Mais au-delà de la bêtise et de l'égoïsme des hommes qui se déchirent de plus en plus au lieu de s'entraider, d'autres menaces s'accentuent: non seulement l'épidémie gagne du terrain en n'épargnant personne, mais en plus des chiens affamés, retournés à l'état sauvage, se montrent prêts à attaquer pour assurer leur subsistance...
"Dans ce monde-là, il n'y a pas plus horrible que les gens !"
Le climat de déchirements et de dangers imminents s'accentue alors à nouveau tout au long de la première partie de ce troisième tome, qui est vouée à achever cet arc avec une certaine efficacité: quand bien même certaines situations (l'épidémie en tête) se résolvent de manière un brin simpliste, Takao Saitô ne manque à nouveau aucune occasion de souligner toutes les formes de dangers pouvant survenir dans un tel contexte, à commencer par ceux découlant des hommes eux-mêmes dès lors qu'ils cèdent à leur instincts primaires. Côté personnages, peut-être regrettera-t-on un petit manque de subtilité dans le traitement de Kanda, de son traumatisme lié à ce que Hachiya lui a fait et de son désir ardent de vengeance envers celui-ci, tout comme on regrettera le changement quand même très soudain de ce dernier vers la fin de cet arc. Néanmoins, au moins cet affreux bonhomme évolue dans le bon sens, et la thématique du pardon reste assez forte dans ce contexte.
Après tout ça, sans trop de surprise c'est avec une nouvelle partenaire de survie qu'Ôtomo reprend sa route en direction de Tokyo, avec l'espoir de retrouver Takurô qui a décidé de partir à la rencontre de son contact du réseau. Mais très vite, les retournements de situation brutaux et mortels vont s'enchaîner pour, avant tout, marquer l'entrée en scène d'un nouveau personnage en Kimiko, une jeune fille très particulière derrière son statut d'enfant en âge d'être en fin de primaire ou en début de collège. Derrière de nouveaux rebondissements parfois très immersifs et intéressants (comment survivre quand on est coincés dans des sous-sols suite à un séisme ? ), le mangaka intrigue surtout sur cette nouvelle venue qui,à son jeune âge,n'a apriori rien de candide: capable de tuer,prête à tout pour sa seule survie... si bien que, même si Saitô en fait un peu des caisses sur son hypocrisie et son égoïsme, une question toute naturelle se pose: qu'est-ce que cette enfant a bien pu traverser pour devenir comme ça ?
Avec en toile de fond des conseils de survie toujours assez nombreux, et malgré la petite déception de voir Kanda un peu trop devenir un enjeu de désirs au risque de mettre au second plan son caractère, la lecture de Breakdown reste alors assurément prenante. Takai Saitô ne lésine pas sur le rythme, les rebondissements et autres dangers, pour un manga de survie post-apo qui reste toujours assez addictif.