Border Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Septembre 2015

Critique 1


Yua Kotegawa est une auteure qui s’est faite connaître par l’intermédiaire de plusieurs œuvres, telles que Détenu 042, Anne Freaks ou encore Kimi no knife. Fait étrange, chacune de ses œuvres a été accueillie par un éditeur différent. Yua Kotegawa est également connue comme étant une auteure controversée. Soit on l’aime, soit on ne l’aime pas. Panini était jusqu’ici le dernier éditeur en date à avoir publié un de ses titres. Il est cependant triste de constater qu’à à peine quatre tomes de la fin Panini ne soit pas capable de terminer Kimi no knife. De quoi frustrer bon nombre de fans qui attendent impatiemment la fin de la série. Mais, heureusement, sans qu’on ne s’y attende, Komikku vient nous consoler par la parution de la dernière série en date de l’auteure : Border ! 

Ango Ishikawa est un inspecteur de police. Il a pour particularité d’avoir reçu une balle en pleine tête. Depuis ce jour, il est capable de voir et d’interagir avec les morts, et plus précisément avec les personnes qui viennent d’être tuées. Depuis ce jour, il ne cesse d’enquêter afin d’aider les victimes à trouver leur meurtrier. Pourquoi une telle ferveur ? Peut-être parce qu’Ishikawa n’a plus beaucoup de temps à vivre.

D’entrée de jeu, les auteurs ne tournent pas autour du pot et nous mettent directement dans le bain. Le lecteur se retrouve ainsi à apprendre sur le tas à quoi et à qui il a affaire. Une entrée dans le vif du sujet qui aura autant ses avantages que ses inconvénients. Un avantage, car on est amené à directement se baigner dans l’enquête. Même si cette dernière ne sera pas des plus exceptionnelles, elle sera pour le moins efficace à suivre. Un inconvénient, car on a que peu de temps pour se familiariser avec les personnages principaux. Des protagonistes qui nous paraîtront sur le coup peu approfondis et dans lesquels on aura plus de mal à s’identifier. Ainsi, il aurait peut-être été préférable que les auteurs prennent la peine de les introduire davantage. D’ailleurs, Yua Kotegawa a maintenant la fâcheuse tendance à reprendre dans ses récits une femme qui ressemble fortement à Anne de Anne Freaks. Par la suite, l’intrigue se poursuit en deux histoires policières distinctes. Des enquêtes qui se montreront pour le moins efficaces, même si peu originales. Il faut tout de même reconnaître que Border se laisse bien lire et que l’on s’habitue au fur et à mesure à la présence des personnages principaux. Le récit deviendra plus intéressant, surtout à partir de l’arrivée de la coroner.

Pour le reste, l’élément fantastique de Border ne contamine en rien le suivi de l’histoire. Au contraire, il s’implante plutôt bien dans le décor policier. Ishikawa se limite à communiquer, quand il le peut, avec les victimes de meurtre dans l’objectif d’orienter ses investigations. Des investigations qui lui permettront de trouver rapidement les informations et les preuves pertinentes dont il a besoin afin de clôturer l’enquête.

Du côté de l’édition, on sera ravi de retrouver Komikku aux commandes. On se réjouira grandement de ses feuilles immaculées, de sa traduction, tout simplement de son édition de qualité. Pour ce qui est des dessins de Yua Kotegawa, on n’aura aucune peine à reconnaître son trait. Un trait qui n’est certes pas très attirant, mais qui reste pour le moins sobre et pratique.

En somme, Border ne sera peut-être par le titre le plus emblématique de Yua Kotegawa. Mais il sera efficace et simple à lire. De toute façon, il faut également laisser le temps au temps. C’est sur la longueur que Border fera sans doute ses preuves. La série a des qualités qui, si elles sont bien exploitées et approfondies, pourront nous proposer quelque chose d’intéressant. Il nous faudra donc surveiller le second volume à venir.


Critique 2


Depuis sa première publication française en 2006 avec Détenu 042, Yua Kotegawa est une dessinatrice qui a su se tailler une petite réputation dans un registre plutôt orienté vers le polar, le suspense et le surnaturel, avec des titres comme Anne Freaks ou Kimi no Knife. Avec sa dernière série en date, Border, qui s'est terminée au Japon avec son tome 4, elle reste dans son registre de prédilection en adaptant un scénario du romancier Kazuki Kaneshiro.

Border a pour personnage central Ango Ishikawa, un inspecteur de police de la MPD qui, depuis qu'il a une balle logée dans la tête et a frôlé la mort, possède l'étrange capacité de voir les personnes venant de mourir et de communiquer avec elles. Ainsi, les victimes assassinées des enquêtes sur lesquelles il planche deviennent de précieux témoins pour ses investigations, et ce n'est qu'en arrêtant leur meurtrier et en effaçant leurs regrets qu'il peut leur permettre d'aller reposer en paix.
La série commence alors qu'il a eu son accident il y a peu, avec l'arrivée de Haruna, jeune fille en stage d'observation qui se retrouve chargée de l'épauler dans ses enquêtes.

Les enquêtes d'un inspecteur pouvant voir les morts, voilà un concept que l'on a largement déjà pu voir. De même, le schéma de départ, très rapide et nous plongeant directement dans une première enquête, est lui aussi on ne peut plus classique avec l'arrivée de Haruna, qui découvrira en même temps que le lecteur Ango. Quant aux enquêtes elles-mêmes, dans ce premier volume elles sont au nombre de deux et prennent chacune une moitié du tome... et là aussi, elles s'avèrent assez basiques, les deux scénarios restant plutôt sommaires quant aux motivations des meurtriers et aux regrets des victimes, malgré quelques flirts avec des thématiques difficiles (viol familial, exclusion scolaire...). De plus, Yua Kotegawa ne cherche aucunement à jouer la carte du mystère, elle se contente de raconter de façon linéaire les récits, sans disséminer d'indices qui auraient pu permettre au lecteur d'essayer de se faire ses propres hypothèses. Qu'on se le dise donc : ici, nous ne sommes que les spectateurs des enquêtes d'Ishikawa. Mais des spectateurs qui peuvent malgré tout trouver un certain divertissement dans la lecture.

Car malgré la linéarité et l'aspect basique des deux enquêtes, Yua Kotegawa, qui s'est faite une expérience dans le genre, prouve à nouveau qu'elle sait raconter des histoires de ce type, même s'il faut avouer qu'ici elle ne se foule pas énormément niveau rythme : pas de franches accélérations, pas d'énormes moments de suspense (hormis une petite tentative à la fin de la deuxième enquête), mais des histoires qui s'écoulent clairement et sans grosses prises de risque.

La série pourrait décoller un peu plus par la suite, grâce à certains éléments distillés au fil du tome, à commencer par les quelques petites informations que l'on apprend sur Ishikawa, qui, avec sa balle logée dans la tête, n'en a sans doute plus pour longtemps à vivre. Les quelques personnages secondaires récurrents, comme le hacker, le lieutenant chef et coroner Higa, le lieutenant Ichikura, et bien sûr Haruna, manquent cruellement d'un vrai travail sur leur personne, mais campent plutôt bien leur rôle. Quant aux victimes fantomatiques, elles sont utilisées à bon escient, ne sont pas présentes plus que de raison et permettent bien aux enquêtes d'avancer.

Les dessins, enfin, sont dans le registre habituel de l'auteure : un brin épurés, utilisant quelques contrastes blanc/noir pour faire ressortir les faciès des personnages, ils paraissent classiques, mais leur pointe de froideur colle bien à l'ambiance de polar.

Sur son premier volume, Border manque cruellement d'ambition, mais Yua Kotegawa y fait montre de son expérience dans le domaine et utilise sans trop en faire les caractéristiques surnaturelles de ce récit policier. En résulte un manga d'enquêtes pour l'instant basique, mais qui se révèle suffisamment divertissant pour donner envie de lire la suite.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

12.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs