Bokurano, notre enjeu Vol.1 - Actualité manga

Bokurano, notre enjeu Vol.1 : Critiques

Bokurano

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Avril 2008

L'auteur de cette série est Mohiro Kitoh. Certains se souviennent peut-être de son nom puisqu'il a également commis « NaruTaru », série devenue célèbre pour de mauvaises raisons (éditoriales).
Je vous préviens à l'avance, cet auteur est assez difficile à appréhender. Non pas que ses séries soient particulièrement violentes et gores, c'est tout le contraire. C'est une violence plus subtile que l'auteur met en scène, en nous montrant quels choix prendront ses personnages (souvent des enfants), choix à la limite de l'immoralité pour la plupart. Et le trait enfantin du monsieur ne vient que renforcer la sensation de malaise que l'on peut éprouver à la lecture de certains passages. Pour autant, Kitoh ne « vend » pas les décisions de ses personnages comme les bonnes décisions. Ils se contente d'observer les êtres au passé souvent difficile et à la psyché torturée, qu'il a réuni pour l'occasion en les dotant de grandes capacités.

Car, comme NaruTaru, Bokurano explore l'hypothèse suivante : que se passerait-il si on donnait à des enfants entre 10 et 15 ans un pouvoir dévastateur ? Et c'est avec le mythe du robot géant défenseur de la Terre, remis au goût du jour par la série « Evangelion », que Kitoh débute son histoire. Le premier tome est une introduction au concept de la série. On y voit les enfants signer un pacte pour un jeu qui ne l'est que de nom. Bien vite ils découvriront que ce qu'ils ont misé pour ce jeu est leur propre vie. Que feront-ils se sachant condamnés ?

Kitoh frôlera par la suite le vulgaire, l'immoral. Mais pas de manière racoleuse. Comme Balzac et sa « Comédie humaine », il se propose de dépeindre les frustrations de l'humanité, qui, ne pouvant se débarrasser de ses pulsions par la guerre et le sang dans un monde en paix, s'est « trouvée » d'autres déviances et troubles du comportement. Comme un éthologue qui note avec application les moeurs de l'espèce qu'il étudie, Kitoh croque les travers de la société actuelle.
Les enfants reproduisent souvent le comportement des adultes, reprenant toute l'ignorance et la haine de leurs parents. C'est ce que Kitoh nous montrera. Ce n'est pas du voyeurisme mais plus une chronique de la cruauté et de la folie humaines « ordinaires », incarnées par des enfants. Tous se révèleront-ils humains ? Ceux que l'ont croit ?

Ne vous y trompez pas, Bokurano n'est pas une série qui parle de combats de robots géants, mais de ce que les personnages feront du pouvoir qu'ils ont reçus. Une série que l'on ne conseillera pas aux plus jeunes et aux plus sensibles.



blacksheep

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Blacksheep
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs