Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 19 Mai 2023
Un peu plus d'un an après le premier recueil, Le Lézard Noir nous fait le plaisir de publier en ce mois de mai le deuxième opus de La Boîte Lumineuse, cette série nous immisçant auprès des employés d'une supérette située au carrefour entre le monde des vivants et celui des morts, où les humains croisent donc les non-humains et les créatures surprenantes (à l'image de Chat-Nuit, toujours aussi adorable dans ce 2e tome), et où les clients de passage atterrissent quand ils sont entre la vie et la mort. Inconscients de leur état, ceux-ci pénètrent, sans trop savoir ce qu'il y cherchent, dans ce bâtiment lumineux, unique lumière parmi une obscurité complète. Et une fois qu'ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient, ils partent et disparaissent dans l'obscurité, soit pour retrouver le monde des vivants, soit pour gagner celui des morts...
Dans un premier temps, ce deuxième volume d'environ 190 pages ne change pas la recette installée par le premier opus, en proposant quelques histoires courtes centrées sur différents clients de la fameuse supérette: une chercheuse qui se met trop la pression au point d'être sur les nerfs et d'être désagréable avec tout le monde, un homme qui passe souvent comme s'il frôlait régulièrement la mort, une créature gelée qui s'est trompée de chemin,
un garçon brisé par un chagrin d'amour qui va recueillir Chat-Nuit qui s'est égaré dans le monde des vivants... On suit alors les errances de ces individus qui, à chaque fois, sont l'occasion d'évoquer brièvement certaines petites choses sur notre nature humaine: les difficultés dans les relations sociales, le sentiment de culpabilité, le besoin d'avancer malgré les erreurs que l'on peut faire, le chagrin d'amour... Et à travers eux, l'étonnant konbini apparaît tour à tour comme un lieu de mises au point, de discussions, de rencontres étonnantes, pour un résultat salvateur puisque, bien souvent, cela permet à ces gens, à un carrefour de leur existence, de repartir de l'avant.
Mais après ces premiers chapitres aussi captivants, dans leur genre, que ceux du premier tome, la suite de ce volume vient bouleverser un petit peu les habitudes. Tout d'abord, en consacrant un chapitre entier à celle qui restait la plus mystérieuse dans la série: la gérante elle-même, dont on découvre le passé tragique, le but, et la façon dont elle en est venue à travailler à la supérette, le tout étant superbement conté par Seiko Erisawa avec beaucoup de finesse. Ensuite, en plaçant le duo Motoha/Akari dans une situation critique qui, en plus d'en dévoiler plus sur le fonctionnement de la supérette, va faire basculer le récit, en nous laissant sur des dernières pages intrigantes.
On attendra alors avec beaucoup de curiosité la suite de cette série, même si l'on se doute qu'il faudra patienter un bon moment. Et en attendant, La Boîte Lumineuse confirme facilement ici son charme atypique, entre son petit univers étonnant, ses quelques brèves réflexions sur l'humain, ses petites révélation, et son travail d'ambiance bien servi par les visuels.