Body and soul Vol.1 - Actualité manga

Body and soul Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Avril 2010

Titre plutôt accrocheur, Body and soul est un josei parlant d’amour, mais pas que. Cette question là est abordée de manière très intéressante par l’auteur, qui va relier perpétuellement le corps et l’âme, comme deux parties indissociables d’un tout. L’histoire est celle de Miku qui vit une histoire d’amour sans grande conviction et se plaint de migraines à répétition. Conseillée par une amie, elle va consulter dans la clinique Body and soul, où elle rencontre le docteur, qui n’est autre que cet homme croisé en soirée, qui l’avait fait dessoûlée et débarrassée de ses problèmes du moment. Serait-ce un magicien auquel Miku se trouve confrontée ? Car en quelques heures, il la soigne comme jamais auparavant. Un bon bain chaud, une bonne suée et ça repart ! Voilà le dicton de vie du docteur Rintaro. Et peu à peu, Miku règle ses problèmes par les conseils avisés de celui qui la prend sous son aile. Que ce soit dans ses problèmes de couple, ses règles retardées sans raison, ses maux de tête ou toutes sortes de choses anodines, le docteur a une réponse. Rapidement, la jeune femme devient dépendante de ce soutien et, réalisant qu’elle va de mieux en mieux, se surprend à écouter son docteur qui détient selon elle toutes sortes de solutions. 


Ce qui est passionnant dans ce premier tome d’une série finie en deux, c’est l’alliance subtile qui est faite entre les problèmes somatiques et les perturbations du mode de vie. Manger trop peut être la cause de courbatures, faire l’amour sans sentiments peut retarder le fonctionnement des ovaires sans qu’il y ait un bébé … Autant de petits tracas dont on ne se rend pas forcément compte et face auxquels on ne sait pas quoi faire, à part le réflexe médicament. Ce manga nous inculque quelques petits conseils pour remettre sa vie en ordre. Ainsi, un bon bain chaud résout bien des malheurs, face à la fièvre il faut manger léger et abandonner toute substance chimique, etc … Cette vision très terre-à-terre et à la fois très pratique de la vie et de l’union du corps et de l’esprit apporte fraicheur et légèreté à la narration, tandis que les personnages et leurs comportements ajoutent un soupçon de complexité et de profondeur. Miku est une jeune femme très intéressante, de par son incapacité à s’engager dans une relation, sa difficulté à écouter ses sentiments, sa peur de solitude et son récurrent sentiment d’échec. L’entrée du docteur Rintaro dans sa vie va lui permettre de gérer son existence comme elle l’entend, de toucher du doigt enfin un état complet de bonne santé, et de mettre de l’ordre dans son quotidien. Les protagonistes ont quelque chose de très réaliste, ce qui les rapproche de nous et donne plus d’impact à leurs discours, quels qu’ils soient. Miku est la toute jeune adulte déboussolée et indécise, les hommes qu’elles rencontrent ont le profil du râleur je m’en foutiste ou du harceleur fou amoureux, caché derrière un sourire mielleux et de belles déclarations, bref autant de visages réalistes et simples, comme la vie en offre tant. Le tout servi par une narration très rafraichissante, sympathique, parfois drôle mais toujours mature et posée. 


Ces petits bouts de vie permettant à Miku d’ouvrir son corps aux aléas de son esprit pour soigner les deux font passer l’idée que la santé est un tout précieux qu’il ne faut pas foutre en l’air, comme le fait cette jeune adulte qui se laisse vivre sans réellement se prendre en main, tout en sachant qu’elle commet des erreurs, sans vouloir y remédier. Les recettes de grand-mère ont du bon, c’est ce qu’il faut retenir de ce premier tome qui noue délicatement les soucis du quotidien aux grands problèmes de la vie. La guérison passe par une hygiène de vie acceptable, et la narration renoue avec cette médecine douce qui disparait un peu au profit des médicaments miracles. Les graphismes sont tels qu’ils le sont toujours chez Sakurazawa : très épurés, parfois grossiers et imparfaits, comme les visages que l’on peut croiser en ville. Les personnages sont toutefois bien différenciés, les expressions bien retransmises et le cadrage adapté à une narration dynamique, mais pas trop. Malgré quelques problèmes de lettrage (certains passages sont peu lisibles), l’édition est satisfaisante, avec une bonne préhension et des extras comme les mots de l’auteur qui exprime son avis personnel sur tous ces remèdes de vieille femme. Avec un peu d’humour en plus, ce premier tome est fort prometteur et plait beaucoup à ceux qui auront l’ouverture d’esprit de s’intéresser à des pratiques peu communes. Une histoire où le corps dirige, rappelle, interdit, sanctionne les erreurs de parcours faites par une jeune femme qui se perd. Seule petite appréhension : que la relation entre le docteur et Miku se transforme en histoire d'amour trop simple et décevante


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs