Blue Period Vol.5 - Actualité manga
Blue Period Vol.5 - Manga

Blue Period Vol.5 : Critiques

Blue Period

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 01 Décembre 2021

Chronique 2 :

La première épreuve du concours d'entrée de Geidai s'est achevée, et Yatora se sent confiant. Après avoir cherché à de libérer de ses chaines pour s'exprimer artistiquement plus librement, il constate une nouvelle fois toute la marge de progression devant lui. Qu'à cela ne tienne, en attendant les résultats et, surtout, la seconde épreuve, Mme Ooba a préparé un programme d'entraînement conséquent pour ses poulains ! Et tandis qu'il reçoit la première partie de ses résultats, le jeune homme apprend que Yuka a claqué la porte à l'examen...

Toujours dans cette étape du concours d'entrée pour Geidai, Yatora se confronte sans cesse à ses forces et limites. Le héros a grandement évolué dans les opus précédemment, des tomes qui abordaient avec élégance et puissance la capacité des héros à briser leurs chaînes, et exprimer plus sincèrement leur passion et leurs ambitions. Par cette optique, la première épreuve du concours amenait une sorte d'aboutissement assez magistrale, tout en sachant que le concours était loin d'être terminé.

Nous sommes alors dans une nouvelle phase préparatoire en vue de la seconde épreuve, un moment où la tension se tait temporairement pour laisser place à un moment d'espoir et de réussite. Le héros, tout comme le lecteur, avait besoin de ce moment d'euphorie pour être gonflé à bloc et avancer vaillamment vers la suite, aussi le premier segment de ce cinquième volume arrive à point nommé.

Mais le cœur du tome n'est ni le concours (du moins, il sembler passer au second plan), ni la potentielle réussite de Yatora à la première épreuve. Depuis un moment, le personnage de Yuka/Ryûji se fait particulièrement discret. Il est présent de manière ponctuelle mais n'a plus droit à des apparitions aussi récurrentes et auréolées de grâce et de complexité. Les quelques focus auquel il a eu droit furent bref et brusques, tout portant à croire que rien n'allait pour le mieux pour lui. Aussi, les trois derniers quarts de ce volume sont l'occasion pour Tsubasa Yamaguchi de creuser encore le personnage, ainsi que sa relation avec Yatora.

Alors, c'est toujours aussi subtilement que l'auteur vient aborder le personnage et ses dilemmes familiaux, ainsi que sa position vis à vis du héros. On sait le personnage travesti, une facette de lui dont la densité est poussée davantage sachant que Yuka n'a pas eu la même chance que Yatora, celle d'être accepté et compris par son entourage, ce qui abouti à son rapport à l'art qu'on ne soupçonnait pas. Il y a un véritable jeu de miroir entre lui et le protagoniste, un développement intelligent et malin pour deux parcours diamétralement opposés qui se rejoignent quand tous deux choisiront de se mettre à nu, littéralement, autant dans leur rapport à l'autre que dans leur rapport à l'art. La séquence conclue le tome, elle est à la fois forte et envoutante et semble constituer une sorte d'aboutissement dans le parcours des deux personnages, mais surtout dans leur relation. C'est subtile, à l'image de ce que Tsubasa Yamaguchi dépeint depuis son premier tome.

Encore une fois, Blue Period demeure une lecture captivante et pleine de nuances habilement développées dans une intrigue toujours aussi maligne. Une nouvelle fois, un segment important de la série a été traité, et de fort belle manière. Maintenant, nos regards sont tournés vers la deuxième épreuve qui sera charnière pour le héros.


Chronique 1 :

La première épreuve du concours d'admission à l'université Geidai est enfin terminé, et Yatora, comme d'autres, a le sentiment de s'en être plutôt bien tiré, en ayant même su tirer parti du miroir brisé de son épreuve. A présent, les élèves de la classe préparatoire doivent attendre les résultats, qui tomberont dans trois jours, et au bout desquels il y aura peu d'élu(e)s. Mais surtout, chacun(e) doit déjà envisager la deuxième épreuve, qui arrivera dans seulement huit jours, et qui sera centrée sur un domaine où notre héros ne se sent pas prêt: la peinture à l'huile, qui consistera à peindre une toile sur trois jours. Mais ce n'est pas tout: les candidat(e)s devront également soumettre un carnet de croquis, composé des esquisses et des idées les ayant mené(e)s à leur oeuvre finale. Et en plus, pour avoir une chance d'être admis()e, plusieurs examinateurs devront donner leur aval, là où un seul suffisait lors de la première épreuve. Alors autant dire que les choses vont encore se corser...

En vue de cette deuxième épreuve, et sous les conseils d'une Mme Ooba toujours aussi astucieuse pour aiguiller ses élèves hors des sentiers battus, Yatora, mais aussi les rares autres retenu(e)s du cours, tâchent alors ici de continuer leur progression. Et du côté de notre héros, il y a encore énormément de choses à retenir: savoir se détendre après une telle épreuve, mais aussi savoir se stimuler de bonne manière, parvenir à observer de manière originale et artistique, développer sa réflexion et son point de vue sur les sujets tout autant voire encore plus que sa technique de peinture, développer son sens de l'utilisation des couleurs sur lesquelles il a encore beaucoup à apprendre,... en somme, oser se confronter à ses faiblesses et à ses forces pour, à terme, tâcher de sortir de sa zone de confort et s'exprimer pleinement, librement.

Cette liberté, Yatora semble encore peiner à l'appréhender pleinement... mais il pourrait bien l'entrevoir à travers le cas d'une vieille connaissance qui, de temps à autre depuis plusieurs chapitres, n'a cessé de nous intriguer: Ryûji, qui se fait désormais pleinement appeler Yûka et paraît mieux assumer le fait qu'il (enfin, elle) se sent femme. Brièvement dans les tomes précédents, nous avons vu Yûka s'embrouiller avec ses parents (surtout son père) ne supportant pas son travestissement, renoncer à ses études en peinture japonaise après avoir peint une large croix sur sa toile pendant le concours... On pouvait avoir le sentiment que le personnage était en pleine perdition, mais qu'en est-il exactement ? Si les retrouvailles entre Yûka et Yatora ne se passent pas bien du tout au départ car ce dernier a une vision des choses maladroite, c'est ensuite bel et bien au contact de celle-ci que notre héros va encore apprendre un peu plus à ouvrir ses horizons, à voir les choses autrement, en osant tout simplement se mettre à nu, dans tous les sens du terme. Yûka a osé faire ses choix, les affirmer, s'exprimer librement... Alors, Yatora saura-t-il s'en inspirer pour dépasser le statut de simple élève-modèle ?

Réponse, peut-être, au bout de la deuxième épreuve... si tant est que notre héros puisse y participer, le volume nous laissant sur un petit suspense concernant ce point. Dans tous les cas, à l'heure où son adaptation animée va débarquer sur Netflix, Blue Period reste une lecture résolument passionnante dans son sujet et intelligente dans son propos.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs