Blue Period Vol.2 - Actualité manga
Blue Period Vol.2 - Manga

Blue Period Vol.2 : Critiques

Blue Period

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 28 Septembre 2021

Chronique 2 :

Yatora a trouvé sa voie dans l'art, un choix soutenu par ses amis mais que sa mère peine encore à comprendre. Tandis que l'entrée en Terminale approche, le jeune homme doit rendre ses premiers vœux d'orientation, et son choix principal se porte vers Geidai, une fac d'arts abordable mais très selective. Outre la mission de convaincre sa mère, Yatora va devoir travailler son propre art afin de composer un dossier qui lui permettrait d'intégrer l'école de son choix. La concurrence est rude et l'adolescent a encore beaucoup a apprendre, aussi l'apprentissage sera long...

Après l'excellente amorce que fut le premier tome de Blue Period, la tranche de vie lycéenne artistique de Tsubasa Yamaguchi se devait de confirmer ses qualités, chose qui a lieu dans un second volume aussi dense et immersif que le précédent.

Car l'une des forces du premier volet fut sa capacité à soulever de nombreux thèmes à travers la passion naissante de Yatora pour l'art, ce en prenant la voie du récit lycéen dans lequel le héros a tout a accomplir. A travers lui, l'auteur a commencé à parler des individualités, notamment grâce à un casting de personnages aux caractères et identités bien particulières, mais aussi de la place qu'on peut trouver au sein du monde, et tout simplement de l'idée de passion. Tous ces sujets se retrouvent dans ce second tome qui, abordant la simple volonté de progression du héros dans un milieu qu'il croque à chaque fois un peu plus à pleines dents, prend plusieurs chemins pour dépeindre toutes ces nuances.

Le leitmotiv reste évidemment le petit chemin de Yatora qui découvre un peu plus le milieu de l'art et voit sa curiosité s'éveiller peu à peu. Le mangaka reste ainsi dans une optique didactique et intègre à son récit bien des explications autant techniques que générales afin de piquer notre intérêt comme celui du héros. Car ce Yatora est, quelque part, une sorte d'avatar d'un individu ordinaire qui, comme beaucoup, aurait nourri un regard distant voire moqueur avec l'art en général. Le voir plonger dans ce monde peu à peu donne d'emblée l'envie de le suivre, aussi chaque moment de ce second tome se révèle passionnant et contribue à changer notre regard, à nous aussi.

A ceci s'ajoutent les dilemmes du personnage qui se résolvent ou s'épaississent. L'acceptation de ses parents est une piste vite résolue, et avec une belle émotion, tandis que certains chocs viendront le marquer tout le long du tome, qu'il s'agisse de ses premiers élans d'espoir ou de propos rudes que pourront avoir certains personnages à son égard. Tout dans ce tome pousse le héros vers l'expression , amenant quelques dernières pages fortes mais pleines de sens, attestant le progrès de ce garçon qui n'a plus rien à voir avec le personnage un poil dédaigneux envers l'art que nous avons connu au début du premier opus.

Et dans l'idée de présenter moult individualités, Tsubasa Yamaguchi enrichit son casting de personnages complexes, des figures sincères et aptes à s'attirer notre sympathie comme notre mépris. Dans le lot, il y a bien évidemment Yuka, un personnage dont on ne savait pas encore quoi penser exactement, peut-être à l'instar de Yatora. L'auteur précise ce portrait (qui met de côté l'idée d'un personnage transgenre pour l'instant) pour le rendre aussi complexe que touchant, créant dans la foulée un lien plus sincère entre les deux camarades de classe. On s'éloigne alors un tantinet de l'art pour aborder l'idée de la singularité au sein de la société, un sujet habilement traité dans ce volume.

En somme, Blue Period poursuit notre plongée aux côtés de Yatora et de son parcours d'artiste, de manière aussi instructive que passionnante où les personnages qui gravitent autour du héros amènent aussi leurs pierres à l'édifice, de différentes manières. Voilà qu'il confirme toute la force de cette série qu'on ne pourrait résumer à de la tranche de vie lycéenne de par la pluralité des idées abordées.


Chronique 1 :

Depuis qu'il a découvert l'un des tableaux de Mori, Yatora, adolescent jusque-là sans réelle passion et un pue superficiel, s'est peu à peu pris de passion pour l'Art, et plus spécifique pour le dessin et la peinture. Depuis, il ne pense plus qu'à ça, a rejoint le club d'art du lycée, et s'est même payé avec son propre argent des cours en prépa, car il est désormais bien décidé à poursuivre dans cette voie qui le fascine, quand bien même il manque encore beaucoup de connaissances. C'est ainsi que l'adolescent qui vivotait a désormais un objectif: intégrer, après le lycée, Geidai l'université nationale des Arts de Tokyo. Mais pour y parvenir, il va falloir redoubler d'efforts: à l'heure où une nouvelle année scolaire arrive et qu'il entre en terminale tandis que sa senpai Mori intègre l'université d'Art de Musashino, Yatora va devoir progresser en n'ayant plus cette dernière pour modèle. Ainsi décide-t-il de s'inscrire dans des cours du soir pour se spécialiser dans la peinture à l'huile... mais avant ça, c'est quelqu'un d'autre que le jeune garçon va devoir "affronter" pour vivre sa passion: sa mère, qui n'a pas forcément des a priori positifs sur les écoles d'Art...

Le tome 2 de Blue Period, dans ses premières dizaines de pages, se focalise surtout sur un double-événement, avec d'un côté le départ de Mori, et de l'autre le besoin de notre héros de convaincre sa mère concernant son choix d'orientation. Le cas du départ de Mori est assez vite abordé mais est efficace, dans la mesure où notre héros a l'occasion de lui dire ce qu'elle a ouvert en lui, et qu'on sait que la jeune fille va poursuivre sa route avec la verve qui la caractérise dès qu'elle a un pinceau en main. Mais c'est bien le focus sur la mère de Yatora qui est le plus intense, quelque part: on découvre un femme qui n'est pas contre l'Art, mais qui a dessus les a priori habituels: comme quoi il doit y avoir peut de débouchés et il doit être difficile de gagner sa vie en dessinant, ce qui permet à Tsubasa Yamaguchi d'évoquer un petit peu plus cet aspect plus terre-à-terre, auquel s'ajoute la question financière puisque, même si Geidai est bien moins cher que d'autres fac d'Art, tout ceci conserve un coût élevé. Néanmoins, il n'est pas question pour la mère de Yatora de brider son enfant: elle s'inquiète simplement pour lui... et ça, c'est quelque chose dont Yatora a désormais mieux conscience, précisément grâce à son ouverture à l'Art. Car cette mère, il la voit désormais différemment: grâce à l'Art, il a appris à l'observer plus minutieusement au quotidien, pour voir à quel point elle donne de sa personne pour sa famille, ce qui donne lieu à un bref passage particulièrement juste et touchant.

L'essentiel du volume se consacre toutefois aux premiers pas de Yatora au sein des fameux cours du soir grâce auxquels il compte bien progresser. Des cours où il retrouve des têtes déjà connues, comme Ryûji/Yuka de son lycée, ou Yotasuke Takahashi et Haruka Hashida qu'il a déjà croisés. Mais ce sera aussi l'occasion pour lui de faire de nouvelles rencontres, à commencer par sa prof Ooba, et la dénommée Maki Kuwana qui est considérée comme une surdouée. C'est dans ce cadre que notre héros va devoir se préparer au mieux pour le concours d'entrée de Geidai pendant 300 jours, et sa formation va passer par beaucoup, en premier lieu des informations assez concrètes, notamment sur l'organisation de ce fameux concours où il y a tant d'inscrit(e)s (environ 1000) pour peu d'élu(e)s (une cinquantaine). Ooba est d'ailleurs cash avec lui dès le début en lui disant qu'à l'heure actuelle, il n'a aucunement le niveau. Pour progresser, Yatora va donc devoir assimiler pas mal de choses. Sur le pur plan artistique, il s'agit de certaines bases, comme le besoin de comprendre en détails l'importance de la composition ou du dessin d'observation, ce qui donne lieu à quelques "cours" adressés aussi bien au personnage qu'au lecteur, la série restant toujours aussi didactique. Mais c'est surtout un gros travail sur lui-même que va devoir effectuer l'adolescent. Il lui faudra notamment se demander pourquoi il a décidé de passer le concours de Geidai ? Est-ce uniquement parce qu'elle est moins chère ? Pour s'évaluer ? Ou autre chose ? Mais surtout, il va devoir apprendre petit à petit à trouver sa propre voie dans l'Art, pour savoir créer sa propre oeuvre, développer son art créatif. D'abord se renseigner, aller dans des musées, des expos et autres événements pour connaître ce qu'il aime. Puis s'en nourrir pour ensuite forger sa propre personnalité et se sortir de toute superficialité, ce qui ne sera pas forcément évident.

"En observant, tu apprends, et en dessinant, tu comprends."

C'est ainsi que, déjà, quelques mois de cette formation s'écoulent à l'issue de ce tome, et déjà on sent bien que Yatora avance. Dans son apprentissage artistique bien sûr... mais, aussi, dans sa vision de ce qui l'entoure et en particulier des personnages gravitant autour de lui. On a déjà évoqué sa propre mère, mais il y a aussi le cas de Ryûji/Yuka, cet être qu'il considérait simplement comme un tordu avant mais qu'il commence à comprendre, dans son désir de ne pas rester étouffé par les attentes de la société et d'exprimer ce qu'il/elle est réellement. Mais il y a aussi ses potes toujours présents même s'il prend une voie bien différente d'eux, et plus encore Yotasuke, qui reste profondément sévère avec lui en lui reprochant notamment de faire des oeuvres trop formatées et de n'avoir rien à faire dans l'Art... Pourquoi donc Yota a-t-il un tel caractère ? En tout cas, une chose est sûre: ses critiques ne font que donner envie à Yatora de progresser de plus belle, ce qui montre bien toute la passion qui l'anime.

"Si je dois me conformer au modèle que la société nous impose, je préfère mourir."

Après un excellent premier tome, Blue Period reste une vraie merveille ici. En plus d'être riche sur bien des points dans sa peinture du monde artistique, Tsubasa Yamaguchi excelle pour faire ressortir les vertus de l'Art, notamment dans ce qu'il permet d'ouverture au monde, d'émancipation et d'expression de sa personnalité. Est-il vraiment nécessaire de dire que l'on attendra la suite impatiemment ?
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs