Blue Period Vol.12 - Manga

Blue Period Vol.12 : Critiques

Blue Period

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Décembre 2022

Après avoir passé trois mois à enseigner le dessin à des enfants pendant ses vacances, Yatora s'apprête à entamer sa deuxième année à Geidai en restant rongé par le doute et par l'angoisse, tant il est ressorti insatisfait de sa première année. Et autant dire que le début du nouveau semestre ne va pas forcément le rassurer: alors que les professeurs Nekoyashiki et Tsukinoki n'enseigneront plus pendant plusieurs mois pour diverses raisons, notre héros et ses camarades de promo découvrent leur nouveau corps professoral pour l'année à venir, parmi lesquels se trouve Inukai. Stoïque, implacable, toujours doté d'un oeil sévère au point de même faire peur à certains de ses collègues, l'homme est, en plus de ça, influent: il enseigne depuis une vingtaine d'années, est désormais le vice-directeur de Geidai, et a déjà exposé à la Biennale de Venise. Et c'est cet homme qui va donner aux élèves de 2e année de peinture à l'huile leurs deux premiers devoir du semestre: dessiner 500 dessins au trait en seulement deux semaines, et concevoir une oeuvre sur le thème de la culpabilité.

Les élèves sont donc d'emblée plongés dans le bain de cette deuxième année de cours où la sévérité d'Inukai risque de vite se ressentir et d'encore mettre à l'épreuve Yatora. Concrètement les deux devoirs sont assez vite abordés: les deux semaines du premier projet s'écoulent rapidement, tandis que le deuxième projet n'est qu'évoqué puisque Yatora n'y est pas encore pleinement plongé ici. Et pourtant, il y a encore beaucoup de choses à retenir des nouvelles avancées de notre héros dans le présent opus, que ce soit visuellement avec la très belle mise en scène de ses dessins dans le métro, ou dans le fond avec ce que lui dit Yakumo sur le besoin de moins réfléchir pour ne pas oublier de prendre du plaisir, de laisser aller ses outils librement en improvisant sous le coup de son ressenti, car l'Art n'a pas besoin d'être trop encadré. Et surtout, au fil de ce premier DM de l'année, le jeune homme prend conscience qu'il n'est pas le seul à morfler à Geidai, au point qu'il commence, dans son esprit, à remettre en question le système d'apprentissage de l'université et de ses professeurs.

Ce début de remise en question traduit bien une chose: le besoin de Yatora de s'ouvrir à d'autres horizons, de multiplier ses expériences et ses rencontres hors du strict cadre des cours de la fac, pour réelle élargir sa vision des choses et de l'Art en particulier. Et cette idée, petit à petit, va devenir le moteur du tome. Cela commence, dès les premières pages, par les retrouvailles avec une Kuwana métamorphosée depuis sa dernière rencontre avec Yatora, une rencontre où le jeune homme avait eu des mots impactants à son égard. Bien plus souriante, bien plus libre tandis qu'elle a été acceptée au département sculpture, Kuwana est le point de départ de l'élargissement des horizons de notre héros: elle le convie à une réunion où il rencontre des élèves de différentes sections (dont Fumi Kamiyama, la seule fille de la prépa qui avait été prise en peinture japonaise), il a ainsi l'occasion de parler avec des gens d'autres spécialités, il se décide enfin à participer un peu plus aux activités étudiantes telles que les soirées... et de fil en aiguille, grâce à ces rencontres, le voici aux portes de "No Marks", un collectif d'artistes s'organisant en communauté, et de sa fascinante président Kirio Fuji, une fille qui risque d'avoir un impact profond sur lui. Yatora découvre ici une tout autre façon de penser l'Art, loin des cours (au point qu'il s'absente de Geidai pendant des jours entiers), en s'interrogeant constamment sur des visions des choses totalement différentes (ne serait-ce que l'aspect élitiste des musées ou l'histoire de l'art), avec des artistes qui sont bien souvent autodidactes ou qui se sont extirpés du moule peut-être transmis par les écoles d'Art. Alors, finalement, la formation dans une école comme Geidai fait-elle vraiment tout ?

C'est sur ces nouvelles réflexions, ces nouvelles découvertes, ces nouveaux élargissement qu'on laisse Yatora dans ce 12e volume plus particulièrement intéressant dans sa deuxième moitié. Notre héros se frotte à de nouvelles choses, pour un résultat qui nous laisse sur des promesses très intrigantes pour la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs